L'huître d'appellation Marennes-Oléron ne sera plus produite l'été - Premium

« Ce n’est pas un one shot, c’est désormais inscrit dans notre cahier des charges. La totalité de la production des huîtres IGP d’appellation Marennes-Oléron s’arrêta cet été et tous les étés prochains », assure Laurent Chiron, ostréiculteur de l’Eguille-sur-Seudre et président du Groupement qualité huîtres Marennes-Oléron. Soit un arrêt de trois mois, entre juin et août. Une décision actée cette année mais dont la réflexion a débuté en 2017. Il ajoute : « Elle n’est pas subie par les ostréiculteurs, au contraire il s’agit d’une volonté de leur part de s’adapter à l’animal et au climat qui évoluent. »Si les évènements passés cet hiver sur le Bassin d’Arcachon ont eu des retombées financières sur la totalité du milieu ostréiole, il souhaite préciser que « cette décision n’a aucun rapport ». Pour rappel, la préfecture de Gironde avait décidé d'interdire temporairement la commercialisation d'huîtres du Bassin d'Arcachon après la découverte d'une bactérie. La seule raison : le changement climatique. En outre, une huître qui perd en qualité. « On a observé une grande mortalité à cause de la chaleur et une huître trop salée. Le consommateur et l’ostréiculteurs ne s’y retrouvaient plus », indique le président du groupement. « L'arrêt de la production n’aura pratiquement pas d'incidence économique sur notre activité puisqu’elle représente moins de 10% de la commercialisation à l’année », assure Laurent Chiron avant de rappeler que la consommation de l’huître est saisonnière. « On fait entre 50 et 70% de notre chiffre d’affaires entre le 15 et le 31 décembre. »L'appellation Marennes-Oléron concerne 200 ostréiculteurs répartis sur 27 commues de la Charente-Maritime. Crédit : GQHMO Marennes-Oléron, une appellation d'origine contrôlée L’aire géographique Marennes-Oléron s'étend sur 27 communes et concerne 400 ostréiculteurs. Parmi eux, 200 ont émis la volonté d’adhérer au Groupement qualité huîtres Marennes-Oléron. Une qualité à laquelle il tient et qui réside en son affinage au clair. Après avoir passé plusieurs années en mer, les huîtres sont déplacées dans des claires d’affinage. Les bassins sont des anciens marais salants au fond argileux. Il sont notamment des purificateurs naturels et évitent aux huîtres d'être contaminées par des virus. L’eau y est également nettement moins salée. Chaque année, entre 17.000 et 20.000 tonnes d’huîtres sont produites sous l’appellation huitres Marennes Oléron IGP et Label Rouge (Signe officiel de qualité et d’origine) : les fines de claires et les spéciales de claires IGP, les fines de claires vertes Label Rouge et les spéciales Pousse en claire Label Rouge. Leur vente représente un chiffre d’affaires global d'environ 100 millions d’euros. Même si la reconnaissance en IGP est longue, les huîtres de l’Ile de Ré seront peut-être un jour labellisées, mais Laurent Chiron n’y voit aucune concurrence. « Nous, ainsi que les ostréiculteurs de Ré, d’Arcachon ou d’ailleurs produisons des huîtres très différentes. Il faut imaginer ça un peu comme le milieu du vin. A chaque bouteille son produit. »Avec la Baigneuse, le challenge est de créer une huître non laiteuse. Crédit photo : GQHMO La Baigneuse, future star des apéros d’été ? Pour pallier le manque de production l’été, le Groupement huîtres Marennes-Oléron souhaite commercialiser une nouvelle espèce : la Baigneuse, une huître de qualité supérieure. « Elle sera élevée dans un parc naturel marin dans lequel les animaux seront moins concentrés. Son indice de chair sera plus élevé et plus charnu. Elle sera également non laiteuse parce qu’on sait que 90% des consommateurs ne les apprécient pas », explique l’ostréiculteur. Une demande a été envoyée en ce sens à l’Institut national de l’origine et de la qualité sous forme d’un cahier des charges de qualité supérieure en reconnaissance de label rouge. « On espère obtenir un retour d’ici deux à trois ans. » Ce que l’on sait d’ores et déjà c’est qu’elle pourrait être plus chère, puisque plus rare. « Pour ses achats, le consommateur fait des arbitrages c’est certain, mais il est aussi capable de payer plus cher pour de la qualité ». A lire également : Une palme d'or pour la marque Huîtres Charente Maritime Groupement qualité huîtres Marennes-Oléron200 ostréiculteurs 27 communes 100 millions de CA

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