Le Bordelais Pollen Robotics finit à la 2e place du Ana Avatar Xprize - Premium

Imaginez un robot, piloté à distance, devant évoluer sur la planète mars. Imaginez-le, sortir d’une base spatiale, communiquer avec un humain, puis naviguer jusqu’à une porte qu’il doit ouvrir… En utilisant une perceuse conçue pour nous, humains. Imaginez-le encore, face à une « boîte noire » remplie de cailloux, devant s’emparer de ces objets, les toucher et faire ressentir les textures à son opérateur, pour sélectionner le plus rugueux. Facile, dans un film de science-fiction ? Pourtant, il ne s’agit pas d’un univers fictif, mais bien de la réalité. Et plus précisément, du parcours semé d’embûches, qu’ont dû affronter les 17 équipes internationales, lors de la finale du Ana Avatar Xprize. Un concours mondial d’innovation, dont la dernière manche s’est déroulée les 4 et 5 novembre derniers à Long Beach, en Californie. Seul finaliste français, le Bordelais Pollen Robotics s’est hissé sur la deuxième marche du podium derrière les Allemands NimbRo, grâce à son robot humanoïde baptisé Reachy. Un immense challenge, qui a demandé à la jeune pousse, fondée en 2016, un an de R&D. « On en a profité pour développer une nouvelle version de Reachy, explique à Placéco Matthieu Lapeyre, cofondateur de la startup. On a accéléré autant qu’on pouvait notre "roadmap" pour obtenir un robot fonctionnel pour le concours, et ça a fonctionné. On a pu se comparer à des robots beaucoup, beaucoup plus chers que le nôtre, tout en les surclassant – pour la plupart – sur tous les points. » 17 équipes internationales se sont affrontées lors de la finale. Crédits : Pollen RoboticsEn effet, sur les 17 finalistes, 15 équipes émanaient de laboratoires de recherche, aux moyens financiers décuplés. « En comptant uniquement le matériel, je pense que le robot de NimbRo a coûté entre 300.000 et 500.000 euros, quand le nôtre est en dessous de 30.000 euros », reprend Matthieu Lapeyre. La jeune pousse s’est attelée à concevoir, au-delà d’une solution performante, un produit abordable. « L’idée était de faire un robot qui fonctionne en dehors des milieux industriels, dans des milieux plutôt humains ou naturels. L’enjeu étant de faire des bras agiles, dynamiques, légers et sécurisés. » Aujourd’hui, un bras de Reachy pèse 4 kg, et peut soulever une charge… de 4 kg.Un robot fait pour "affronter la vie réelle" Résultat des courses, Pollen Robotics obtient un soutien financier de 2 millions de dollars. De quoi améliorer son robot, avant une commercialisation de cette nouvelle version en fin d’année prochaine. « Jusqu’à maintenant, on s’est toujours développé sur fonds propres. Cette année, l’équipe est passée de 6 à 15 personnes, et il y a aujourd’hui une soixantaine de Reachy première génération dans le monde », énumère son cofondateur. Avec cette seconde vague de robots, la startup entend renforcer son déploiement dans tous les pays ayant « un gros développement technologique » comme les Etats-Unis, le Canada ou le Japon, en « poussant » sur l’Europe, qui représente 50% de son activité. « On s’adresse principalement à des équipes techniques qui veulent développer les applications robotiques dans les services à la personne, ou dans les services professionnels comme la mise en rayon ou la réception. Si jusqu’à maintenant Reachy était fait pour des preuves de concept, sa nouvelle version peut fonctionner toute la journée, porter des charges lourdes… Elle est faite pour affronter la vie réelle », conclut Matthieu Lapeyre.

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