Fumoir d’Angoulins : l’artisanat attire encore - Premium

Le Fumoir d’Angoulins est un lieu atypique niché au cœur des marais. On y vient par curiosité ou par bouche-à-oreille pour rencontrer Vincent Moulin et sa femme Claire Moulin et goûter leurs productions. Dans la vie comme au travail, ils forment un duo complémentaire. Lui, fume des poissons, elle, pêche et travaille des algues. Un travail d’artisan « pas facile tous les jours » révèle le restaurateur et une aventure qui a débuté en 2018 par l’achat d’une « simple cabane » devenue aujourd’hui boutique, restaurant et laboratoire.Avant de fumer son poisson, Vincent Moulin se rend à la criée de La Rochelle tous les mercredis où il achète au mareyeur aussi bien de la sardine que de la daurade, du mulet noir, du maigre, du thon blanc, de la seiche, de l’anguille ou encore du sébaste. Au total, 16 poissons sont effilés, salés, dessalés, séchés et fumés. Sept jours en tout sont nécessaires pour fabriquer et assainir le produit avant qu'il ne soit proposé à la dégustation au restaurant ou mis en vente sous-vide en boutique. Claire Moulin travaille différentes variétés d'algues. Crédit photo : FumoirUn travail réalisé en commun avec sa femme qui s’occupe également de confectionner des produits à base d’algues. Avec son statut de récoltante officielle, et après une formation en biologie marine à l’Université de La Rochelle, elle pêche une centaine de kilos d'algues par an. 80.000 euros de travaux et des investissements en continuAvant de s’installer dans la région il y a 15 ans, Vincent Moulin était cuisinier et propriétaire d’un restaurant dans le 11e arrondissement de Paris et Claire Moulin travaillait dans la communication. « Quand on est arrivé dans le coin, je voulais être fournisseur d’épices ou de produits transformés pour les restaurants et puis je suis tombé sur cette cabane. Elle était à l’abandon depuis dix ans. J’y ai fait des travaux pendant un an », se souvient Vincent Moulin. Ces cinq dernières années, le restaurateur a continué d’entreprendre des travaux (environ 80.000 euros) et chaque année, il investit un peu plus pour agrandit et maximiser l’espace du Fumoir qui se situe sur une parcelle de 7.000 m². Son prochain labeur consistera en la fermeture du toit de la terrasse pour accueillir du public et renforcer son activité même les jours de pluie fine, car aujourd’hui l’activité du restaurant est soumise à la météo. Pour cela, le couple vient d’ailleurs d’acheter une roulotte qui lui permettra de faire les marchés et différents évènements festifs cet été. Il sera notamment présent lors des Fêtes Maritimes.Le Fumoir est un restaurant situé au milieu des marais d'Angoulins. Crédit photo : FumoirLe restaurant-cabane peut accueillir 80 personnes assises et une centaine lors de concerts organisés pendant la période estivale. Il fonctionne principalement par saisonnalité. « On ouvre la terrasse à partir du mois de mai et jusqu’en septembre. La boutique, elle, reste ouverte toute l’année. » La dégustation en terrasse représente environ 50% du chiffre d’affaires. Autre temps fort dans l’année, la période Noël qui équivaut à près de 30% du chiffre d’affaires du restaurant : « Pour nous c’est une grosse période et ça représente deux à trois mois de travail en amont pour répondre à la demande de vente de 600 kg de poissons fumés disponibles en précommande en ligne ou en boutique. » Le Fumoir projette 120.000 euros de chiffre d’affaires en 2024 et observe une augmentation de 10% chaque année depuis l’ouverture « sans aucune communication payante » assure le gérant. « Les gens viennent à nous d’eux-mêmes. Le Fumoir est un lieu inhabituel qui attire », ajoute le dirigeant. Plusieurs émissions ont été tournées au Fumoir et à chacune de ses nouvelles apparitions le couple reçoit toujours plus de nouveaux clients.Fumoir d’Angoulins face au 67, route de la douane, marais du Chay, 17690 Angoulins CA : 120.000 euros

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