Drones : Aerix Systems lève des fonds et se positionne comme équipementier systémier - Premium

« L’innovation d’Aerix Systems, c’est la propulsion du drone », résume d’emblée Clément Picaud, directeur général et cofondateur aux côtés d’Hugo Mayounove, président de la jeune pousse. « Ce qu’on propose, ce sont des capacités de vol supplémentaires, l’omnidirectionnalité, la manœuvrabilité, la résistance aux intempéries, la vitesse », détaille-t-il. Après deux ans et demi de R&D, la startup - accompagnée par Bordeaux Technowest qui l’accueille au sein de son flambant neuf bâtiment Cockpit - dispose désormais d’un démonstrateur. « La technologie a été bâtie et on finalise notre prototype, qui sera dévoilé en juin au salon Eurosatory. L’idée sera de montrer qu’on peut coupler ça avec les attentes du marché et donc être en capacité d’intégrer des modules et répondre aux différents cas d’usage souhaités », se projette-t-il. Pour ce faire, les premiers clients testeurs vont s’emparer du système. Les possibilités sont nombreuses et les applications seront notamment civiles. « En fait, toutes les inspections industrielles qui nécessitent de la manœuvrabilité et du vol de drone dans des conditions météo assez complexes, notamment pour les secteurs de l’énergie ou du BTP », illustre Clément Picaud. Les secteurs de la sécurité seront également ciblés. « C’est en phase d’exploration mais ça sera majoritairement sur des sujets de lutte anti-drone. L’idée, c’est de transformer notre système en véritable chasseur, avec des dynamiques de vols très extrêmes », évoque pour sa part Hugo Mayounove.Ne pas réinventer la roue« Auparavant, on parlait de faire un drone. Désormais, notre positionnement est d’être équipementier systémier, pour être en adéquation avec la filière, réoriente le président, il y a un besoin de structuration de la filière et par rapport à ça, on ne souhaite pas réinventer la roue mais rester sur notre critère différenciant, de manière à augmenter les synergies avec les autres dronistes. Et avoir une relation avec les intégrateurs qui ferait d’eux des partenaires et pas des concurrents. L’idée est de venir en complément en leur proposant des capacités et des performances, pour approfondir leurs cas d’usage et en ouvrir de nouveaux par rapport à leurs besoins. »Aerix Systems prévoit donc de proposer « une plate-forme volante prête à intégration, ou simplement des propulseurs et lois de commandes si des sociétés veulent bénéficier de notre technologie sur un système déjà existant », poursuit-il. La PME va donc proposer à la vente sa plate-forme ou simplement ses propulseurs « qui sont assez clés en main ». Après, « il y a tout le MRO, le contrôle de maintien en condition, la maintenance, la mise à jour des logiciels, en abonnement évidemment », reprend Clément Picaud. « Au-delà, on peut aussi licencier notre technologie pour qu’une autre société, en France ou à l’étranger, puisse produire nos systèmes ».Réduire la « dominance étrangère », jusqu’aux composantsAerix vient tout juste de lever 1,6 million d’euros, auprès des fonds BACS-Innov (regroupant des associés des communautés Centraliennes/Supéléc), Techno’Start (le fonds de Bordeaux Technowest), INSEAD Angels (réseau des alumni de l’INSEAD) et BADGE (Business Angels Des Grandes Ecoles). Mais aussi auprès de Défense Angels, pour sa part spécialisés dans le financement des entreprises innovantes des secteurs stratégiques et de souveraineté nationale. Cette manne va venir accompagner la phase pré-industrielle. « L’objectif de ce premier produit, c’est d’avoir quelque chose de répétable en série. On travaille sur cette phase pour les années à venir avec l’idée d’être capable d’avoir notre propre usine ».Ce qui supposera d’à nouveau lever de fonds, pour une opération de plus grande ampleur. Ceci à horizon 2025, année où le salon du Bourget a été coché en rouge dans le calendrier . Deux sujets seront alors au menu, prolonge Clément Picaud : « Tout d’abord développer la gamme. Aujourd’hui, on a un produit qui va être présenté mais on a eu beaucoup de demandes pour des drones plus petits ou plus gros. Il faudra travailler sur une gamme de plateformes multisecteurs et multiusages, et sur l’industrialisation associée, bien sûr. Et on a un autre aspect à plus long terme, d’ici trois ou quatre ans, c’est la fabrication de certains composants qui sont souvent sous dominance étrangère, qu’on ne trouve pas sur le marché français et qu’on souhaite développer en interne, pour améliorer notre technologie mais aussi répondre aux enjeux de souveraineté du marché français. » C’est au moment de ce prochain tour de table que les recrutements devraient reprendre, « tant sur la partie développement qu’industrialisation ou commercial ».Aerix SystemsSAS fondée en octobre 2020Siège social : MérignacEffectif : 11 personnesCA : NC

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