D’Itxassou à Larressore, Alki déménage et change d’échelle - Premium
Les travaux de la coopérative Alki dirigée par Eñaut Jolimon de Haraneder devraient être livrés en fin d'année 2023. Crédit: Anthony Michel
Le fabricant de meubles contemporains Alki va déménager dans un atelier en cours de construction dans la zone d’activité Pelen Borda à Larressore. Un changement d’échelle pour l’entreprise née en 1981.
Les coopérateurs du fabricant de meubles contemporains Alki vivent leurs derniers mois dans leurs locaux d’Itxassou. L’Algeco installé devant l’entrée principale de la coopérative en témoigne, les locaux sont devenus trop petits pour le développement d’Alki. D’ici quelques mois, ils déménageront dans un atelier de 8.500 mètres carrés situé dans la zone d’activité Pelen Borda à Larressore.
L’histoire d’Alki est née en 1981. À l’origine, cinq amis déterminés à dynamiser le territoire. “Bizi herrian, lan herrian, vivre et travailler au pays » insiste 40 ans plus tard le jeune président de la coopérative Eñaut Jolimon de Haraneder. Du fabricant de chaises des débuts, la société a évolué avec son temps, avec une première diversification vers la fabrication de tout type de mobilier et assise de bureau. Puis un virage à 180° dans les années 2000 pour une gamme tournée vers le contemporain.
En plus de 40 ans, la société a bien grandi, et compte désormais 44 coopérateurs. Le travail du bois et le montage final sont réalisés en interne. Pour le reste, l’esprit d’origine n’a pas bougé d’un iota. « On cherche des collaborations locales, dans un périmètre de 100 kilomètres autour de nous » explique Eñaut Jolimon de Haraneder. La société a par exemple réalisé une collaboration avec les poteries Goicoechea pour un pot qui inclut une partie en bois d’Alki. Collaborations locales qui incluent le Pays basque espagnol où sont notamment réalisées les parties tapisseries du mobilier. Certains viennent aussi d’Azpeitia en Guipuscoa, d’autres sont italiens. Quant à la matière première de base, le bois, il est à 90 % français, et exclusivement européen. « Il y a une petite partie qui vient d’Europe de l’Est », poursuit-il. Des fournisseurs tous labellisés FSC ou EFC insiste le chef d’entreprise.
Pour se différencier de la concurrence, la coopérative mise sur son savoir-faire. « Ça fait 40 ans qu’on travaille le bois, les finitions de tapisseries » souligne Eñaut Jolimon de Haraneder. « Notre ADN, c’est l’utilisation du bois de chêne, massif et cintré ». La société insiste aussi sur la qualité et la robustesse de ses produits en leur faisant passer des tests de résistance mécanique pour un usage dit sévère.
Impact du COVID
Alki vend une partie en réseau de distribution pour des magasins de meubles design. Mais la grande partie de l’activité est tournée vers les professionnels. « On s’adresse beaucoup aux architectes prescripteurs » précise Eñaut Jolimon de Haraneder. La coopérative travaille sur un secteur de cafétéria hôtellerie restauration, ainsi qu’une clientèle de bureau. Des marchés sacrément perturbés par les deux ans de pandémie, avec des impacts sur la coopérative. « Il y a cette inertie à repartir pour les projets qui ne se sont pas faits pendant le COVID » explique Eñaut Jolimon de Haraneder. « Le meuble arrive à la fin d’un équipement d’espace, donc tous les freins qu’il y a eu pendant le COVID, 6, 18 mois plus tard, ce sont des projets qui ne sont pas meublés ». En termes de marché, la pandémie de ces dernières années a aussi changé l’équilibre des ventes d’Alki. Si la coopérative faisait 45 % d’activité à l’export et 55 % en France, aujourd’hui elle vend 30 % à l’export et 70 % en France. « La faute à l’annulation de certains salons, la faute aussi à l’intensité avec laquelle chaque pays a vécu son COVID » détaille Eñaut Jolimon de Haraneder. Pour relancer cette activité à l’international Alki présentera ses nouvelles collections au Salon international du meuble de Milan mi avril.
Et pour accompagner cette reprise, la société pourra dès cette fin d’année s’appuyer sur des locaux flambants neufs. Petite visite de chantier, direction Larressore à quelques kilomètres de là. À deux pas de plusieurs autres sociétés comme Façon Cuir ou Inox Pyrénées, Alki vient créer son nouvel atelier sur la zone d’activité Pelen Borda. Un changement d’échelle pour la coopérative qui passera d’un local actuel de 4.500 à prochainement 8.500 mètres carrés. « Au niveau zéro, on tient à ce que ce soit l’atelier » décrit en marchant Eñaut Jolimon de Haraneder. En dessous, les bureaux, le réfectoire, et un immense show room qui permettra aux clients et partenaires de voir les différents produits. Le tout, entouré de fenêtres pour profiter d’une vue imprenable sur les montagnes autour.