Arsene Loka prend un atelier et commercialise sa sandale locale et adaptable ce printemps - Premium

2024 sera une année Loka. Loka du nom de la sandale créée par Nicolas Ferreira De Sousa, menuisier reconverti à la cordonnerie en 2018. En ce mois de février, le jeune entrepreneur s’installe dans son nouvel atelier de 70m² à Lahonce. « Avec une boutique et enfin un bureau » sourit Nicolas Ferreira De Sousa.Il faut dire que le parcours de sa sandale a été semé d’embûches. L’idée, il l’a eu pendant sa reconversion. « En formation, je m’entraînais sur des sandales de copines qui me disaient qu’elles étaient toutes pas confortables, mais jolies » se souvient-il. De quoi lui inspirer le projet de créer une modèle qui répondra à ces problématiques. Mais pas seulement, puisqu'en tirant le fil de la lanière, il opte pour une démarche la plus locale possible. « L’idée de base, c’était de sourcer au plus proche » poursuit-il. Ainsi, il se rapproche de plusieurs acteurs, tous au Pays basque. Un premier prototype sort de l’atelier. La campagne de crowdfunding est lancée un fameux mois de mars 2020. « Les gens étaient devant leur ordinateur, alors ça a cartonné » reprend-il. De cette manière, il collecte 18.000 euros, et lance même une boutique éphémère à Saint-Jean-de-Luz. Mais rapidement, la crise du COVID le rattrape. « Les fournisseurs ne peuvent plus nous approvisionner ». Malgré une médaille d’argent au concours Lépine en 2021, l’aventure Loka est mise entre parenthèses, jusqu’à la rencontre avec les fondatrices d'Arsene, créatrices d’une marque d’espadrille tendance. « Après 10 ans, elles ne se sentaient plus, alors elles ont vendu leur marque » précise le chef d’entreprise. Prix de l'innovationC’est ainsi que Nicolas Ferreira De Sousa reprend la marque, sous le nom de l’entreprise qu’il crée Arsène Loka. Toujours Loka, parce qu’il se rend compte que les « sandales plaisent toujours ». Alors en 2023, il ressort sa chaussure de sa boite, et relance des potentiels fournisseurs. « Le moule vient d’Olaberria à Ustaritz, le caoutchouc naturel de chez Emac à Mauléon, les presses, je peux les utiliser chez Zétoiles à Chéraute, le cuir de Façon Cuir, le liège de Soustons » liste le chef d’entreprise qui mise sur un produit résistant voire quasi « increvable ». Il a notamment travaillé son produit afin qu’il tienne le mieux sur la durée et aussi qu’il soit adaptable à tous les pieds. Ce qui lui d'ailleurs valu le prix de l'innovation de l'Atelier de l'Innovation de l'Agglomération Pays basque en décembre. Reste que si une lanière casse « je vendrai aussi des packs pour les changer ». En effet, si le modèle est unique du 37 au 41, les brides seront disponibles en sept couleurs différentes. Des sandales commercialisées à partir du mois d’avril sur le site internet d’Arsene Loka qui vend déjà les modèles d’espadrilles. Mais l’entrepreneur cherche aussi des revendeurs en boutique, principalement en local. « Je veux mettre en place un système de dépôt vente où les professionnels seront rémunérés à la commission de ce qu’ils vendent » propose l’entrepreneur. Une manière de prendre à sa charge les risques. Une stratégie pour s’assurer que les clientes puissent voir et tester la sandale. « Quand je vendais les premières sur les marchés, sur dix essayées, huit étaient achetées » assure-t-il. Alors pour séduire en boutique, il prépare un PLV avec « toutes les couleurs de la sandale » et propose de former les vendeurs. Il mise « sur la curiosité autour de la sandale », assurant que « cela peut faire venir du monde ». Une commercialisation en local dans un premier temps avant peut-être un déploiement plus large. D’autant qu’il adresse un public assez hétéroclite. « Ça peut être la curiste de passage, la touriste qui veut acheter du local, ou une personne qui a des difficultés à se chausser » précise-t-il. Des sandales au prix commercial de 145 euros, soit sur un segment relativement haut de gamme. Une chaussure durable, qui n’est pas amenée à être renouvelée en permanence par des collections, mais plutôt par différentes brides. « Je réfléchis à un système d’abonnement mensuel où on pourrait imaginer un check-up en fin d’été compris avec un pack de trois brides offertes par exemple », anticipe Nicolas Ferreira De Sousa. La sandale Loka pourra également être réparée ou recyclée entièrement, de quoi aussi « lutter contre la pollution liée à l’univers de la chaussure » conclut-il. Avec sa sandale et ses espadrilles, Nicolas Ferreira De Sousa vise les 80.000 euros de chiffre d’affaires pour cette année 2024.

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