Maïsadour vise une hausse du CA de sa filière volaille de 20% d’ici 2026 - Premium

Faire progresser son chiffre d’affaires de 20% d’ici à 2026. Tel est l’objectif affiché du pôle volailles de Maïsadour, coopérative agricole du Sud-ouest, troisième opérateur français de la filière volailles. « Tous les ans, nous rafraîchissons nos plans à moyen ou long terme, mais cette année c’était le moment de nous projeter un peu plus loin », commente à Placéco Paul Le Bars, directeur de Fermiers du Sud-ouest (FSO), filiale de Maïsadour. La première étape de cette feuille de route 2022-2026 est ainsi finalisée depuis juillet dernier : la coopérative, qui détenait 51% des parts de Fermiers du Sud-ouest, en est devenu l’unique actionnaire, rachetant les 49% des titres restants à Galliance, du groupe Terrena. « Si nous avons souhaité opérer ce changement, c’est pour mieux maîtriser les orientations techniques et commerciales, explique Michel Prugue, président de Maïsadour. La France est le plus gros consommateur de volailles en Europe, avec 28,5 kg consommés par personne en 2021. Le problème, c’est que 50% de la volaille est importée. On voit qu’il y a de la place sur le marché, mais on ne souhaite pas avoir des produits bas de gamme, sans contrôle sur l’élevage ou la transformation. » Fermiers du Sud-ouest commercialise annuellement 29 millions de poulet – de la grande consommation au Label Rouge, et représente 14% du chiffre d’affaires de Maïsadour : 200 millions d’euros sur l'exercice 2021-2022, sur un total de 1,415 milliard d'euros. Moderniser les outils de production FSO a décidé, en 2020, d’investir 15 millions d’euros en propre dans la modernisation de son usine de Condom (Gers), dédiée à la production de poulets jaune. Après deux ans de travaux, la coopérative a inauguré le 6 octobre ce site plein d’ambitions, notamment en termes de performance industrielle « Ce n’est pas tant l’augmentation de capacité globale qui nous intéressait, mais de pouvoir découper pratiquement 100% des volumes, développe Paul Le Bars. Le site abat et découpe 200.000 poulets par semaine, et peut maintenant en découper 250.000 sans aucune difficulté. » Sur le plan environnemental, « on pourra se passer de gaz naturel à horizon de deux ans, complète le directeur de FSO. On a déjà réduit la consommation de plus de 50%, ce qui tombe à pic aujourd’hui ». « Cette usine était un challenge important, souligne Michel Prugue. Le site était un peu ancien, et il était nécessaire de le remettre à niveau au risque de sortir du marché par manque de performance. »Pour convaincre les consommateurs d’acheter local, et en l’occurrence les volailles de Maïsadour, la coopérative déploie une stratégie de maîtrise totale de sa chaîne de production. En 2021, elle a cocréé avec Vivadour la société Graines d’Alliance. Objectif : créer une filière 100% soja du Sud-ouest, pour approvisionner le marché de la nutrition de la volaille. Depuis cet été, une usine de traitement est ainsi opérationnelle à Saint-Sever (Landes). Ayant nécessité un investissement de 4,5 millions d’euros, porté en partie par des aides du plan France Relance, elle a vocation à transformer 30.000 tonnes de graines de soja par an. Gagner des parts de marché, entre GMS, restauration collective et export Maïsadour le sait, l’image du poulet du Sud-ouest séduit les consommateurs. Aujourd’hui « leader sur la grande et moyenne surface régionale », la coopérative veut accentuer ses parts de marché « entrée de gamme », en mettant en avant sa marque Poulet d’ici, traitée dans son usine gersoise. Tout en se positionnant sur un segment «trop peu investigué pour différentes raisons », la restauration hors-domicile. La loi EGalim 2, qui oblige notamment la restauration collective à se fournir au moins à 50% en produit durables et de qualité, pourra être un levier de développement pour Maïsadour.Enfin, concernant la volaille Label Rouge, qui représente 95% de sa production, la coopérative entend se renforcer à l'export. Sur les 100 millions de poulets labellisés, produits chaque année en France, 48% proviennent de Fermiers du Sud-ouest. « Notre ambition de croissance passera par l’export, affirme Michel Prugue. Cela représente 10% du chiffre d’affaires de FSO aujourd’hui, nous bénéficions de l’image du Sud-ouest, de la gastronomie et du bien-vivre. » Le président de Maïsadour cible notamment les pays nordiques, qui « ne connaissent pas » le poulet élevé en totale liberté, pour se développer.En Ukraine, une situation stable Aujourd’hui, la coopérative agricole compte 160 salariés en Ukraine via sa filiale MAS Seeds, dont une partie au nord du pays, à Dnipro. « Nous avons la satisfaction de voir notre outil de production qui fonctionne, se réjouit Michel Prugue. Nos collaborateurs ont été remarquables depuis le début de la guerre, et malgré nos demandes de se mettre à l’abri, ils ont permis de faire les semis au printemps, à hauteur de 70%, alors qu’on tablait sur 50%. » Un signal positif pour Maïsadour, qui pourra de nouveau remettre en culture ses semences, au printemps 2023. Maïsadour4.300 salariésCHA 2021-2022 : 1,415 milliard d'euros

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