VivaTech : pour les startups de Nouvelle-Aquitaine, « la dimension collective est importante » - Premium

Avec ses 165.000 visiteurs attendus, ses quelque 2.800 exposants l’an passé et 174 pays représentés, le salon parisien VivaTech est aujourd’hui l’un des incontournables d’Europe. Preuve en est, la présence mercredi 11 juin d’Emmanuel Macron sur l’une des scènes du Paris Expo Porte de Versailles. Le président de la République y a fait un déplacement éclair, pour la présentation de Mistral Compute. Une nouvelle offre du champion français de l’intelligence artificielle, Mistral AI, grâce aux puces électroniques de l’Américain Nvidia, « entreprise la plus valorisée au monde ». Rien que ça. Au cœur de cette effervescence, l’innovation néoaquitaine est chaque année représentée par plusieurs jeunes pousses venues pour l’occasion. Seules, en tant que visiteurs, ou plus généralement sous une bannière commune comme la French Tech, ou la Région Nouvelle-Aquitaine. Pour cette dernière, VivaTech s’inscrit dans une stratégie plus large de présence aux grands salons internationaux (le CES de Las Vegas, le Gitex de Dubaï), mais aussi dans une stratégie d’export. « Je sens que cette édition est montée d’un cran par rapport à l’an dernier », se réjouit Mathieu Hazouard, conseiller régional délégué aux Enjeux numérique, présent porte de Versailles. « On voit beaucoup de pavillons de nations, ce qui signifie que nos entreprises sont face à des sociétés ou des interlocuteurs étrangers. »À lire également : À Vivatech, la Nouvelle-Aquitaine met l’accent sur la cybersécuritéSe préparer pour nouer des contacts qualifiés Pour maximiser les chances d’attirer l'œil des grands de l’innovation, le Conseil régional a consacré, cette année, 250.000 euros au salon parisien. 34 startups ont été sélectionnées pour exposer sur les 110m² du stand. « Nous étions déjà venus en tant que visiteurs, ce qui nous avait permis de comprendre comment ça se passe », explique Jad Rouhana, fondateur et dirigeant de l’entreprise girondine Lynxdrone. « Aujourd’hui, nous sommes présents en tant qu’exposant pour accélérer notre développement. On attend des clients et des investisseurs. » Pour le dirigeant, pas question de se rendre à VivaTech les mains dans les poches : une préparation a été de rigueur, tout comme l’identification de relations à nouer. « On a contacté pas mal de gens en amont, et on a eu beaucoup de réponses intéressantes. En moyenne, je dirais que 60 à 70% des contacts sur le stand sont très qualifiés. » Cette préparation est notamment portée par des coachs de la Région. Ici, on ne lâche pas les entreprises dans la nature, on les briefe en amont avec une idée : ensemble, on est plus fort. « Je pense que la dimension collective est vraiment importante, insiste Mathieu Hazouard. Nous sommes en lien avec les technopoles de Nouvelle-Aquitaine, la plupart des entreprises qui exposent sont accompagnées au quotidien par elles. C’est tout un écosystème. » Et une prise en charge financière, indispensable à la présence de jeunes pousses : chacune doit débourser 250 euros par jour pour un stand, une somme « raisonnable » et absorbable.Ensuite, un travail d'analyseSi la plupart des entreprises affirment être en recherche d’investisseurs à VivaTech, le salon n’est pas que l’occasion de montrer son savoir-faire. Pour Vitivisio, société girondine développant des solutions d’IA pour les viticulteurs, c’est aussi l’opportunité de se tenir au courant des dernières innovations. « On peut aller voir ce qui se fait dans les autres régions viticoles, mais aussi sur des secteurs un peu adjacents. Notre solution concerne aussi l’agriculture pérenne, donc nous sommes très intéressés par l’agritech », note Laurent Godeau, cofondateur de l’entreprise. D’ici samedi, date de la fin du salon, les startups se succèderont sur le stand de la Nouvelle-Aquitaine. Mais leur travail ne s’arrêtera pas là, car il faudra recontacter les prospects rencontrés. Frédéric Mourier, le cofondateur d’Avatar Mobilité n’en est pas à son premier VivaTech et le confirme : « C’est tout un travail d’analyse des contacts, de relance. »

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