Pépinière de l’Odace en Soule : « le foncier économique et le recrutement au centre des préoccupations »
Jusqu'à six entreprises sont accueillies dans les locaux de la pépinière de l'Odace. Crédits : Anthony Michel
Depuis 2020, l'Odace - Organisme de Développement par l'Action et la Coopération Économique - de Soule a repris les rênes de la pépinière d’entreprises dans ses locaux de Gotein-Libarrenx. Une pépinière attractive, qui accompagne des sociétés de tout secteur et ne manque pas de candidats.
Xalbat Petrissans a le sourire quand on lui parle de son passage à la pépinière de l’Odace. Ce jeune chef d’entreprise a été accompagné entre 2019 et 2023 à Gotein-Libarrenx dans les locaux de cette pépinière souletine. « Ça m’a permis d’avoir des collègues, et de lutter contre la solitude de l’entrepreneur » souligne-t-il. En effet, la pépinière peut recevoir jusqu’à six entreprises en même temps, de quoi permettre de créer du lien entre les dirigeants. Et parfois même régler des problèmes. « Ça m'a aidé à lever les obstacles, des collègues m’ont soutenu pour recruter un alternant » se souvient le dirigeant. Aujourd’hui, sa société Embalogik a démarré son activité, spécialisée dans la fourniture de contenants plastiques alimentaires réutilisables, standard et sur mesure. Parmi les entreprises actuelles, Büzbu. « Un super outil » reprend Marine Turon-Barrère, cofondatrice de la société qui propose un service social indépendant pour les entreprises. Elle est arrivée dans la pépinière en février 2022 et va renouveler son adhésion pour deux années supplémentaires. Selon elle, l’outil permet de « se tester un peu avant de voler de nos propres ailes ».
Fabricants d’emballage alimentaire, accompagnement social des entreprises, autant de profils différents qui passent entre les quatre murs de la pépinière de l’Odace. En effet, le dispositif reçoit et accompagne tout type d’entreprises, pas de spécificité, ni aucun critère à l’entrée, si ce n’est l’immatriculation de la société en amont. L'agglomération Pays basque a confié la gestion de la pépinière à l'Odace il y a quelques années, qui a attribué une salariée pour accompagner les entreprises dans toutes leurs démarches administratives, comme par exemple les recherches de financement. « Mais ça peut être aussi dans l’établissement d’un business plan » reprend Jean-Jacques Carriquiriborde, président de l’Odace Soule Xiberoa. Pour un accompagnement plus poussé, la pépinière s’appuie sur d’autres établissements. « On fait à ce moment-là office de guichet et on fait de la mise en réseau » précise le président de l’Odace. Même chose à l’issue de l’accompagnement. « On travaille notamment avec l’agglomération, alors lorsqu’un projet dépend de l’un des domaines stratégiques, on leur transfère le dossier » indique-t-il.
Plus de foncier économique en Soule ?
Le Pays basque compte déjà de nombreuses pépinières, qu’elles soient portées par l’Agglomération ou la CCI. Alors la Soule doit aussi être attractive pour faire venir les porteurs de projets sur son territoire. Pas d’inquiétude pour le président quant au roulement à l’intérieur des bureaux. « On n’a pas de difficulté à remplir nos places à la pépinière » souligne-t-il. D’ailleurs, chaque année ce sont environ entre 80 et 90 porteurs de projet qui toquent à la porte de la pépinière pour un entretien, selon Jean-Jacques Carriquiriborde. Reste que pour développer cette attractivité, la pépinière mise aussi sur de la communication, qu’elle soit radio, presse ou sur Internet. « On fait aussi des forums de l’emploi, des évènements liés au développement économique, etc. » précise le président. « Et on communique aussi sur les offres d’emploi ».
Au-delà des quatre ans pendant lesquels peuvent rester les porteurs de projet, se pose la question de la suite. « On a sondé les entreprises de l’Odace » reprend Jean-Jacques Carriquiriborde. « Et ce qu’il ressort, ce sont les problématiques de recrutement et de foncier économique ». Car après avoir lancé son entreprise, encore faut-il pouvoir l’installer. Ainsi, le président de l’Odace mise sur la création de quatre hectares dans les quatre ans à venir sur le territoire souletin. « Et on aimerait avoir dix hectares dans les dix prochaines années ». C’est le cas par exemple de Xalbat Petrissans qui est actuellement en attente d’un terrain pour y installer son entreprise. En attendant, il va utiliser l’atelier de l’Odace derrière le bâtiment pour stocker ses emballages plastiques alimentaires.