Nouvelle-Aquitaine : quels métiers recruteront en 2030 ?
En Nouvelle-Aquitaine, 75.000 postes devraient être créés d'ici à 2030. Photo d'illustration : Adobe Stock Freedomz
La Dares dresse un panorama régional des emplois, à horizon 2030, et prévoit la création de 75.000 postes. Quels métiers recruteront ? Lesquels seront en tension ? Éléments de réponse.
En 2022, la direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques (DARES) dressait un panorama des métiers et des secteurs qui recruteront à l’horizon 2030. Aujourd’hui, la structure publique va plus loin, et publie une note sur les perspectives de recrutement en région. Si les régions situées au Centre et au Nord-Est devraient connaître moins de difficultés de recrutement, « d’autres, allant de la façade atlantique jusqu’au bassin méditerranéen », connaîtraient un déficit potentiel de main d’œuvre, accentué du fait de leurs spécificités économique et démographique. Au global, 760.000 postes seraient à pourvoir chaque année, jusqu’en 2030. Qu’en est-il de la Nouvelle-Aquitaine ? La plus grande région de France comptait, en 2019, 2,4 millions d’emploi, soit 9% à l’échelle nationale.
Les cadres commerciaux plébiscités
Premier constat, les métiers les plus générateurs d’emplois devraient être les mêmes, en Nouvelle-Aquitaine, qu’à l’échelle métropolitaine. Il s’agirait des ingénieurs et cadres du privé, mais aussi ceux du « care », regroupant l’aide et le soin. Entre 2019 (début de l’étude) et 2030, 13.700 emplois de cadres commerciaux et technico-commerciaux pourraient être créés dans la région : « Parmi ces créations attendues, une majorité correspondent à la dynamique nationale du métier, mais 5.200 emplois seraient liés à l’augmentation tendancielle de la part de la Nouvelle-Aquitaine dans l’emploi des cadres commerciaux », analyse la Dares. Les postes à pourvoir pour ces métiers représenteraient 60% de l’effectif de 2019, d’ici 2030.
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Certains métiers comme les enseignants ou les conducteurs de véhicules sont peu dynamiques en termes de création d’emplois, mais de nombreux départs à la retraite devraient intervenir d’ici 2030. Pour d’autres encore, comme les aides-soignants ou les infirmiers/sages-femmes, « les forts besoins de recrutement seraient alimentés aussi bien par des créations nettes d’emplois que par des départs en fin de carrière ».
Les métiers comme agriculteur, éleveur, sylviculteur ou bûcheron figureraient parmi ceux à plus forts besoins de recrutement en Nouvelle-Aquitaine, « alors que ce n’est pas le cas sur le territoire métropolitain », note la Dares.
Les dix premiers métiers à forts besoins de recrutement entre 2019 et 2030 en Nouvelle-Aquitaine (en milliers). Crédits : Dares
Des tensions à venir…
Concernant les métiers en tension, les assistants maternels, les cadres des services administratifs, comptables et financiers, ainsi que les professions intermédiaires de la fonction publique « afficheraient un nombre élevé de postes non pourvus par les jeunes débutants et les travailleurs venus d’autres régions ». Et ce, même s’ils ne font pas partie des métiers à forts besoins de recrutement, en Nouvelle-Aquitaine. La Dares justifie son analyse car les assistants maternels ou les professions intermédiaires de la fonction publique sont des métiers « plutôt exercés en seconde partie de carrière, et attirent peu les jeunes ».
Les dix métiers où les déséquilibres potentiels sont les plus importants entre 2019 et 2030 en Nouvelle-Aquitaine (en milliers). Crédits : Dares
En Nouvelle-Aquitaine, plusieurs corps de métiers sont surreprésentés par rapport à la moyenne nationale. On retrouve les maraîchers et viticulteurs, mais aussi la pêche et l’ostréiculture en Gironde. La fonction publique est également surreprésentée (87 salariés pour 1.000 habitants), « à la fois en raison d’une implantation militaire ancienne et d’un maillage territorial très vaste », note la Dares. Enfin, la Nouvelle-Aquitaine est aujourd’hui la région la plus âgée de France. Un vieillissement « qui va se poursuivre, entraînant un accroissement des besoins en accompagnement des personnes âgées en perte d’autonomie ».
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Dans la moitié de ces métiers spécifiques, les tensions actuelles de recrutement pourraient s’accentuer d’ici 2030. Une prévision qui concerne particulièrement les ouvriers qualifiés du bâtiment (gros œuvre et second œuvre), et les aides à domicile. « Des tensions nouvelles sur le recrutement des maraîchers, jardiniers et viticulteurs pourraient apparaître », du fait de départs en retraite et de jeunes actifs peu enclins à reprendre le flambeau en début de carrière.
