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Nouvelle-Aquitaine : 1,3 milliard d’euros d’investissement dans les lycées de la région

Écosystème
mercredi 14 décembre 2022

Actée en 2017, la construction du nouveau lycée de Créon devrait s'achever d'ici la rentrée 2024 - crédit Hobo Architecture

Le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine votera jeudi son programme prévisionnel d’investissement à horizon 2028 consacré aux lycées. A la clé, 1,3 milliard d’euros de travaux, avec un accent fort mis sur la géothermie et la rénovation énergétique, et de nombreux chantiers déjà programmés en Gironde, où un nouveau lycée pourrait être programmé.

Compétence exclusive de la région, l’investissement dans le bâti des lycées de Nouvelle-Aquitaine devrait se maintenir à un niveau élevé sur les six prochaines années, avec une enveloppe annuelle comprise entre 200 et 240 millions d’euros jusqu’en 2028, soit un programme prévisionnel d’investissement (PPI) estimé à 1,334 milliard d’euros sur la période. Un budget en légère hausse par rapport au premier PPI élaboré à l’issue de la fusion entre les régions historiques de Nouvelle-Aquitaine. Fixé à 1,2 milliard d’euros pour la période 2027-2021, il avait finalement atterri à 1,32 milliard d’euros, du fait d’opportunités identifiées tardivement telles que la rénovation du lycée de Felletin. « Ce nouveau plan signifie que le budget régional de l’éducation est totalement en dépit des difficultés du moment », se félicite Jean-Louis Nembrini, vice-président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine en charge de l'éducation.

770 millions d’euros pour les opérations courantes

Avec 296 lycées à l’échelle de la Région représentant 4,2 millions de m² de bâti, l’entretien et la rénovation d’établissements parfois vieillissants devrait consommer 58% de l’enveloppe totale du PPI avec, entre autres axes de travail. Dans le lot, 126 millions d’euros seront consacrés aux problématiques de rénovation ou de transition énergétique. A ces « opérations courantes » s’ajoute une enveloppe de 333 millions d’euros, dédiée cette fois à des opérations « structurantes » : des chantiers dont le montant unitaire dépasse le million d’euros, consacrés par exemple à une rénovation thermique, la restructuration d’un atelier ou la modernisation de certains équipements. Sur ce volet, le conseil régional a déjà arrêté une première liste de 43 opérations, pour un total de 178,6 millions d’euros. Sept d’entre elles concernent des lycées de Gironde (voir le détail plus bas).

Le dernier volet du PPI concerne enfin les opérations « majeures », qui englobent la création d’établissements ou la restructuration profonde d’un lycée existant en vue d’en faire évoluer significativement les capacités d’accueil. 28 millions d’euros supplémentaires iront ainsi au lycée de Felletin (23), tandis que 30 millions d’euros devraient soutenir la création de l’école régionale de la restauration collective à Chasseneuil-du-Poitou (86).

Un nouveau lycée au sud de Bordeaux ?

Une enveloppe de 122 millions d’euros est également réservée à la Gironde, avec l’ambition de répondre aux problématiques d’évolution démographique de la métropole bordelaise, en complément des deux lycées déjà créés dans le cadre du précédent PPI. Quelle en sera la destination exacte ? « C’est de plus en plus difficile de construire des lycées neufs en Gironde, nous essayons de trouver des solutions pour travailler à partir du patrimoine existant, mais dans le secteur sud-est de Bordeaux, La Brède ou Léognan, où le pavillonnaire s’est beaucoup développé, nous n’avons pas de lycée à rénover », glisse Jean-Louis Nembrini. Outre la création d’un établissement au sud de Bordeaux, l’extension du lycée Condorcet semble avoir les faveurs du président du conseil régional : « on doit réfléchir à lui donner un nouveau souffle », estime Alain Rousset.

L’exemple des deux derniers lycées créés en Gironde (Le Barp, ouverture rentrée 2023, et Créon, ouverture 2024) illustre par ailleurs la double difficulté de programmation d’un nouvel établissement : le temps – « cinq ans de dossier et deux ans de travaux pour Créon », illustre Jean-Louis Nembrini – et le délicat exercice d’anticipation des flux démographiques, à combiner avec les politiques plus générales d’aménagement du territoire et de prise en compte des flux de circulation. D’où l’idée portée par la Région de construire, notamment en zone rurale, des lycées capables d’intégrer plus largement des enseignements de troisième cycle, et portés par une forte spécialisation. « Un lycée doit attirer au-delà de sa zone immédiate d’implantation », résume Alain Rousset.

Développer la géothermie

En attendant, c’est vers la rénovation énergétique et surtout vers la géothermie que se portent les attentions du conseil régional, qui annonce vouloir accélérer ses investissements en la matière, en sachant qu’il faut prévoir de 2 à 3 millions pour réaliser les forages et installer les pompes à chaleur nécessaires au chauffage et à la climatisation d’un lycée. Aujourd’hui, neuf lycées, sur les 296 du parc régional, puisent déjà leur chaleur dans le sous-sol. « Les résultats sont immédiats, on supprime tout gaz à effet de serre et on divise par trois ou quatre le coût de la facture énergétique », estime Alain Rousset, selon qui deux tiers des lycées néo-aquitains sont éligibles à la géothermie sur nappe phréatique. Pourquoi dans ce contexte et compte tenu de la capacité d’investissement de la région, ne pas aller plus vite ? « Il n’y a en Nouvelle-Aquitaine que deux entreprises capables d’effectuer les forages nécessaires », déplore Jean-Louis Nembrini. Avis aux amateurs.

Les projets structurants inscrits au budget en Gironde :
- Lycée professionnel Trégey de Bordeaux : restructuration de l’externat, façades et isolation (4M€)
- Lycée Jean Moulin de Langon : Construction d’une demi-pension et d’un préau, études de restructuration (7M€)
- Lycée professionnel de Langon : création d’une halle technologique (6M€)
- Lycée professionnel de Libourne : restructuration atelier et remplacement cyclone (2,2M€)
- Lycée Jean Monnet de Libourne : restructuration atelier et rénovation internat (9M€)
- Lycée Daguin de Mérignac : restructuration lourde du bâtiment G (12M€)
- Lycée Victor Louis de Talence : reconstruction de la demi-pension et mise en place d’une laverie automatisée (7,8M€).