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La Rhune : un projet de coopération transfrontalière officiellement lancé

Écosystème
mardi 14 mars 2023

Les élus des deux côtés de la frontière ont développé la série d'études à réaliser en amont d'un projet de réaménagement de la Rhune. Crédit: Anthony Michel

Après l’échec du projet de réaménagement « La Rhune 2020 », les élus des deux côtés de la frontière ont présenté les lignes directrices d’un nouveau projet : LaRhun-E.

« La Rhune 2020 » est mort, vive « LaRhun-E ». Depuis des années, la question du réaménagement de la célèbre montagne basque est au cœur des débats des élus des deux côtés de la frontière. Une dernière mouture présentée en 2017 était un projet d’envergure estimé à 36 millions d’euros. Il prévoyait à l’époque la création d’un belvédère, d’une passerelle et d’un immense parking au pied de la montagne. De nombreuses oppositions s’étaient alors exprimées. Ainsi, si le projet n’a jamais officiellement été abandonné, seuls les travaux du train de la Rhune ont été maintenus et sont en cours.

« Un projet qui n’avait jamais été approuvé par le département » insiste toujours plusieurs années plus tard Jean-Jacques Lasserre en parlant des esquisses de passerelles, et de belvédère vitré qui avait fait la polémique. Le président du Conseil Départemental qui souligne qu’il s’agit ici d’un tout autre projet. En effet ce mardi, depuis la mairie de Bera, de l’autre côté de la frontière, les élus se sont réunis pour annoncer officiellement le montage d’un dossier dans le cadre du Programme Européen de Coopération Transfrontalière Espagne-France-Andorre (POCTEFA), dont le premier appel à projet 2021-2027 a été lancé la semaine dernière. Un projet global sur trois ans qui pourrait être donc co-financé à hauteur de 65 % par l’Europe.

Quatre objectifs ont été fixés par le comité de pilotage : réaffirmer la Rhune comme un espace patrimonial transfrontalier d’exception ; engager la Rhune dans un modèle de transition durable et soutenable ; un site résilient tourné vers la médiation et la prévention ; et un espace naturel de proximité d’ouverture et de partage. De ces objectifs très larges, les élus n’ont encore avancé aucun chantier précis. En revanche, ensemble, le conseil départemental, avec le gouvernement de Navarre, l’agglomération Pays basque et les mairies concernées, ont lancé les prémices, à savoir un projet pour une série d’études et diagnostics.

Série d'études

En effet, ces études lancées portent sur les réseaux / infrastructures notamment au sommet, mais aussi sur les chemins d’accès, sur les points d’électricité, et sur les services comme les toilettes, et l’assainissement.

Par ailleurs, deux autres types d’études vont aussi être réalisés. La première portera sur le paysage, avec une étude entre autres sur la réhabilitation des sentiers, du cheminement au sommet. La seconde se concentrera sur l’aspect culture et patrimoine et proposera une étude de valorisation des vestiges patrimoniaux, de la mémoire historique des ventas, du petit train de la Rhune, et sur la réhabilitation d’une borde.

« On va donc préciser dans le cadre d’une consultation le cahier des charges et à la suite de quoi, résultat des études, dépouillement des études et mise en chantier » détaille Jean-Jacques Lasserre.

En termes de stratégie, il ne s’agit pas de revirement. « On n’a jamais voulu des millions de visiteurs au sommet » explique Jean-Jacques Lasserre. Au contraire, à travers ces études, il s’agira par la suite de « canaliser ce cheminement et le flux de visiteurs » précise le président du département, alors qu’environ 1.000 visiteurs par jour passent sur la Rhune. En moyenne, ce sont entre 280.000 et 300.000 passagers qui prennent le petit train de la Rhune par an. De quoi reposer la question de la cohabitation entre les utilisateurs la Rhune, ceux qui y travaillent comme les bergers et les touristes et marcheurs. A ce titre, le maire d’Ascain Jean-Louis Fournier a ajouté « qu’il ne faudra pas oublier les bergers dans ce projet».

Le dossier POCTEFA sera déposé en mai. À l’issue de ces études, budgétisées à 2,4 millions d’euros, les différents acteurs se réuniront d’ici la fin de cette année pour délimiter les actions à mener.