Évolution professionnelle : les femmes, toujours plus demandeuses d’accompagnements
6 actifs sur 10, accompagnés par les conseillers en orientation professionnelle, sont des femmes. Photo d'illustration : Adobe Stock Max Belchenko
Le Conseil en évolution professionnelle (CEP) dresse un bilan de son action en 2022. Parmi les enseignements à tirer, 6 actifs sur 10 ayant sollicité un accompagnement sont des femmes. Les trois secteurs d’activité les plus représentés sont le commerce, la santé sociale et l’industrie manufacturière.
Trois ans après son lancement, le Conseil en évolution professionnelle (CEP) de Nouvelle-Aquitaine continue sa mission de service public, pour accompagner les salariés de droit privé et les indépendants dans leurs projets professionnels. En 2022, sur plus de 19.000 appels reçus, les opérateurs ont accompagné 16.819 actifs dans un premier niveau de réflexion (contre 14.000 en 2021), et près de 6.000 dans une démarche plus personnalisée. « Près de 8 actifs sur 10 viennent nous voir pour travailler sur leur projet d’évolution professionnelle. Cela peut être des demandes de reconversion pour 67% d’entre eux, mais aussi des envies de création ou de reprise d’une entreprise, pour 20%. Il y a un vrai sujet sur la sécurisation des démarches, savoir quelles sont toutes les étapes », analyse Alice Denmanivong, directrice de projet adjointe au CEP Nouvelle-Aquitaine. Elle note également une forte hausse du dispositif démissionnaire (aussi appelé démission-reconversion), qui permet de toucher sous conditions des allocations chômage, lorsqu’on porte un projet entrepreneurial. « Nous avons constaté une hausse de 60% sur la région, dont 70% concernent la création d’entreprise ».
Quel est le profil des actifs accompagnés ?
« Sans surprise », la Gironde est le département ayant la plus forte activité, avec un tiers des accompagnements. Suivent ensuite les Pyrénées-Atlantiques (13%), les Landes et la Charente-Maritime (respectivement 9%). 7 actifs sur 10 sont des employés, et 26% sont sans diplômes ou avec un niveau CAP-BEP. « Nous sommes attentifs aux personnes faiblement qualifiées, mais aussi d’un certain âge, souligne Gérald Maury, directeur de projet au CEP Nouvelle-Aquitaine. Car si notre cible est à 70% des 25-45 ans, nous comptons 15% de publics seniors. C’est un vrai sujet dans le contexte actuel. Ensuite, on ne touche pas assez le domaine agricole. C’est un écosystème en soi, et on doit coordonner nos actions avec le monde agricole au sens large. » Les trois secteurs d’activité les plus représentés parmi les accompagnés sont, eux, les mêmes qu’en 2021 : le commerce (20%), la santé sociale (18%) et l’industrie manufacturière (11%).
Autre enseignement : 6 actifs demandeurs sur 10 sont des femmes. Un constat cohérent, selon Alice Denmanivong, avec les autres dispositifs d’accompagnement existants. « Notre hypothèse, c’est que les femmes sont davantage victimes de discrimination au travail, et ont peut-être plus besoin d’accompagnement. Je pense que c’est aussi moins difficile pour elles, d’aller voir un conseiller, que pour les hommes. » Le CEP n’oublie pas non plus les indépendants, minoritaires mais concernés par le dispositif. Pour Gérald Maury, « l’enjeu se situe plutôt sur d’éventuelles difficultés économiques. Il faut anticiper ces difficultés pour pouvoir les accompagner au mieux dans des processus de changement de statuts ou de reconversion, et comme n’importe quel professionnel, les indépendants ont toujours besoin de se professionnaliser ».
Si les souhaits de reconversion post-Covid se sont estompés, le directeur de projet souligne que les envies d’évolution sont toujours aussi fortes de la part des actifs, comme le montrait un baromètre du CEP publié en octobre dernier. Et selon un sondage réalisé auprès d’actifs accompagnés en 2021, « 60% ont changé ou sont en train de changer de situation professionnelle un an après leur accompagnement, dont 15% créent leur entreprise ».