Comment la Banque des territoires veut aider les petites communes du 64 - Premium

« Nous avons connu une année tout à fait exceptionnelle », entame Annabelle Viollet, directrice régionale Nouvelle-Aquitaine de la Banque des territoires. Avec près d’un milliard d’euros de prêts signés en 2023, les volumes ont doublé par rapport à l’année précédente. Dans les Pyrénées-Atlantiques, l’enveloppe totale des prêts signés en 2024 a atteint 167 millions d’euros, contre 90 millions l’année précédente. Parmi eux, 105 millions d’euros ont été destinés au logement social. Les collectivités locales ont quant à elles bénéficié de 62 millions d’euros, auxquels s’ajoutent 2,5 millions d’euros pour les professions juridiques. Et la dynamique semble se poursuivre, avec des chiffres du premier trimestre 2025 « déjà au-dessus de ceux de 2024. »« Nous jouons notre rôle contracyclique, constate la directrice régionale. En période de crise forte, la Banque des territoires est un recours pour les collectivités locales et les bailleurs sociaux, qui se tournent vers nos capacités financières pour répondre à leurs besoins. Nous les avons soutenus en 2024 parce qu’il fallait impérativement qu’il n’y ait pas de coups de freins portés aux projets portés par les acteurs locaux, il fallait leur permettre de maintenir un niveau élevé d’investissement sur les territoires et d’aller au bout de leurs projets sans les différer. »À lire également - Pourquoi Jurançon aura son propre réseau de chaleurParmi les outils déployés, le dispositif d’intracting constitue un levier important pour aider les collectivités à rénover leur patrimoine bâti. Ce mécanisme, lancé en 2023 dans les Pyrénées-Atlantiques, permet de financer des travaux de performance énergétique grâce à une avance remboursable, amortie sur les économies d’énergie générées.« Une bouffée d'oxygène »Une convention a été signée entre la Banque des territoires, Territoire d’Énergie 64 et l’Agence publique de gestion locale (APGL), pour une enveloppe de 9,6 millions d’euros. Le taux d’intérêt est fixé à 0,75 %, permettant une opération « relativement neutre sur le plan financier », selon Serge Bordenave, directeur de Territoire d’Énergie 64. « Cela permet aux collectivités de passer à l’acte, pour peu qu’il y ait des acteurs capables de massifier les investissements. » En 2024, environ 1,3 million d’euros a déjà été engagé, couvrant une dizaine de projets sur le département. La durée moyenne de remboursement s’établit entre 12 et 13 ans. « Ce dispositif est un outil structurant, particulièrement adapté aux petites communes qui manquent de capacité d’autofinancement », explique Emmanuel Delheure, directeur adjoint de l'Agence publique de gestion locale (APGL) des Pyrénées-Atlantiques.La commune de Riupeyrous (280 habitants) a été l’une des premières à mobiliser ce dispositif pour rénover son école communale. Montant total des travaux : entre 60.000 et 70.000 euros. Grâce au concours du fonds vert et au soutien de l’APGL, le reste à charge, soit 18.000 euros, a pu être entièrement couvert par l’intracting. « Ce prêt a été une bouffée d’oxygène, témoigne le maire Alban Lacaze. Sans lui, nous aurions dû mobiliser l’intégralité de notre fonds de roulement. » Outre les économies d’énergie attendues, le confort des usagers et la qualité de l’air intérieur ont également été améliorés. « Et en termes de performance énergétique, on ira même au-delà des prévisions », se félicite l’élu. Une centaine de projets d’ici fin 2025 Pour 2025, l’objectif affiché est clair : consommer l’intégralité des 9,6 millions d’euros mobilisés pour l’intracting. Territoire d’Énergie et l’APGL estiment pouvoir accompagner environ 80 à 100 projets sur l’ensemble du département. Les opérations visent des écoles, des mairies, des salles polyvalentes ou encore des équipements sportifs.À lire également - Vallée d'Ossau : « le déclin industriel est arrêté et nous sommes en train de remonter »« Nous avons renforcé l’ingénierie locale afin d’identifier rapidement les projets éligibles et de les structurer techniquement et financièrement, précise Léo Latrubesse, chargé de mission à TE64. Il s’agit d’un changement d’échelle pour les communes, qui peuvent désormais engager des travaux qu’elles auraient autrement reportés faute de moyens. » En parallèle, la Banque des territoires envisage d’étendre ce dispositif à d’autres thématiques liées à la transition écologique, notamment l’adaptation des bâtiments aux vagues de chaleur ou la modernisation des réseaux d’eau potable.

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