Sportswear : pourquoi K-li Running devient Sensus - Premium

K-li Running, la marque bordelaise de textile dédié au running, n’est plus. Disparition ? Que nenni ! Théo Lapouge, président et fondateur, explique : « On a changé pour des raisons juridiques. Il y avait un conflit avec une autre marque, on pouvait se retrouver chez les mêmes distributeurs en ligne. Et Intersport nous a indiqué qu’il ne vendrait pas les deux gammes. » Sensus est donc portée sur les fonts baptismaux. Si le nom de la marque est modifié, le logo reste lui inchangé. De cette contrainte, le dirigeant veut faire une force et une opportunité. Ayant récemment bouclé son mémoire de fin d’étude sur l’impact carbone des vêtements de sport, il veut que sa marque pousse les curseurs sur ce point. Dès le début, le positionnement éco-responsable se traduisait par la décision d’utiliser des tissus (polyester, polyamide, élasthanne) qui sont recyclés. Pour donner encore plus de sens et de lisibilité, la fiche de chaque produit fait désormais directement état de son bilan carbone. « On quantifie, c’est un axe de communication supplémentaire, notre production émet entre quatre et huit fois moins de carbone », ajoute le dirigeant, persuadé de pouvoir « concurrencer le non éco-responsable ».Changer l’industrieSi l’identité de façade a basculé dans le courant de l’été, l’identité profonde reste elle inchangée et creuse son sillon. Ainsi du recours au Tencel, une fibre textile issue de la pulpe du bois. « C’était très demandé », commente Théo Lapouge qui ajoute : « On a grossi, on fait plus de vêtements qu’avant. » La gamme grandit et comprend également des chaussettes, réalisées en partenariat avec Maison Broussaud, fabricant limousin historique qui vient enrichir l’équipe de sous-traitants. Ce faisant, l’entreprise est plus réactive et peut produire plus. Notamment pour sa gamme de vêtements confectionnés pour une clientèle non plus de particuliers mais d’entreprises. « Ça permet d’avoir du Made in France à ses couleurs et éco-responsable. Ce ne sont pas des petites commandes, 50 pièces minimum. Et ce sont quasiment les mêmes produits au niveau du design. » Yoplait, Dacia à l’occasion de l’UTMB, ou encore le Crédit Agricole, font partie des clients.« Je veux qu’on change l’industrie du vêtement de sport, c’est ma mission personnelle. Pour ça, il faut faire un vêtement aussi performant, voire plus et que ça soit accessible financièrement. C’est la condition pour s’imposer comme une alternative crédible. Sensus sera très rarement au dessus de 50 euros. Nous faisons tout un travail d’optimisation industrielle et de développement du réseau de vente, car nous devons générer du volume pour être rentables. » Sur ce point, la jeune pousse tient la cadence. Ayant écoulé 400 pièces en 2022, elle tablait au printemps dernier sur un décuplement des ventes en 2023. « On sera à un peu plus que ça », estime-t-il. « Le marché est déjà très grand ici. On fera volontiers ailleurs, une fois qu’on sera bien développé ici. Le gros focus, c’est la notoriété de la marque et la distribution. L’enseigne Décathlon a montré de l’intérêt, mais ce n’est pas entre mes mains », confie Théo Lapouge.Pour l’heure, l’entreprise se focalise sur le marché français « où il y a beaucoup à faire ». Tout en s’interrogeant sur son modèle de croissance. Lent, en escalier, avec un financement classique par emprunt bancaire ? Ou exponentiel, qui supposerait une levée de fonds ? « Ça dépendra des opportunités, si l’entreprise est pérenne. A un moment donné, si on veut frapper fort, il n’y a pas 36 solutions. Et si ça suppose un changement de gouvernance, ça n’est pas un problème pour moi. Mais ce n’est pas un focus immédiat. »Sensus (marque) / Sensus Sports (société)SAS fondée en février 2022Siège social domicilié en Indre et Loire - Equipe installée à TalenceEffectif : 4 personnesCA : NC

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