Logement social : Clairsienne maintient sa production malgré un contexte compliqué - Premium

Malgré un marché de l’immobilier plus que chahuté depuis un an, le bailleur social Clairsienne, filiale de 3F (groupe Action Logement), conserve une dynamique de construction de logements. C’est en tout cas le message qu’ont tenu à faire passer Benoît Thomazo et Jean-Baptiste Desanlis, respectivement président et directeur général de Clairsienne, à l’occasion de la présentation du bilan 2023. « On a passé la barre des 15.000 logements en fin d’année 2023, s’est félicité Jean-Baptiste Desanlis. On était à 10.000 logements en 2016, ce qui montre que Clairsienne est une société résolument tournée vers la production. » Un « cap symbolique », que le bailleur social entend maintenir en 2024 : au global, c’est un portefeuille de 700 logements sur lequel les équipes planchent activement, pour des travaux qui démarreront dans les deux ou trois années à venir. 30.000 personnes sont aujourd’hui logées dans le patrimoine de Clairsienne, sur 175 communes réparties dans six départements. Près de la moitié de ce patrimoine immobilier est situé sur la métropole bordelaise.Pour autant, Benoît Thomazo l’a rappelé : « La crise du logement que l’on vit est à mon avis sans précédent. » Clairsienne résiste bien pour le moment, « parce qu’on avait accumulé un peu de trésorerie et des actifs financiers depuis quelque temps », mais le financement des opérations reste un travail de longue haleine. D’une part, car les emprunts du bailleur social sont, comme pour tous, indexés en grande majorité sur le taux du Livret A. « Il augmente et nous sommes très contents pour nos locataires qui savent épargner, mais très mécontents concernant l’augmentation de nos charges financières », a déroulé le président de l’entreprise. De 8 millions d’euros il y a quatre ans, ces frais financiers s’élèvent aujourd’hui à 27 millions d’euros pour Clairsienne. D’autre part, a rappelé notre interlocuteur, le coût des travaux tout corps d’état confondu, a augmenté de 15 à 20%. Moralité, pour continuer à produire du logement : « Nous avons dû augmenter un peu le taux des fonds propres que l’on met dans une opération, a affirmé Benoît Thomazo. Mais on est obligé de le faire, pour continuer à aller de l’avant. » Ainsi Clairsienne, qui a décroché 867 agréments en 2023 ( 20%), espère maintenir ce niveau à 600 logements agréés pour les 12 mois à venir. « Mais on ne sait pas combien de temps on va tenir, et c’est vraiment ça le sujet », alerte Jean-Baptiste Desanlis.Travailler ses modes de ressources Parmi les pistes envisagées par le bailleur pour passer la crise, il y a la diversification de ses ressources. Clairsienne, qui ne l’a jamais fait jusqu’à présent, envisage ainsi de la vente en bloc de patrimoine. Mais souhaite aussi mettre l’accent sur le logement intermédiaire, « pour venir équilibrer les coûts de financement », a précisé le directeur général. « C’est un produit qui n’a pas vocation à se faire à la place des logements sociaux, mais en plus. En 2023 par exemple, sur les 867 agréments, nous avions 150 logements intermédiaires. » Et puis, Clairsienne entend se repositionner plus en amont sur certains projets. Faire, en résumé, de la VEFA inversée (vente en l’état futur d’achèvement), pour gagner en économie de projets. « Au-delà de ceux qu’on produit nous-mêmes, on est globalement sur un équilibre à 50/50 entre VEFA et maîtrise d’ouvrage directe. Les promoteurs vont chercher des terrains puis nous vendent une quote-part en VEFA, mais on pense qu’on peut renforcer des projets avec des opérateurs d’intérêt général, travailler en amont sur une coopération territoriale avec des collectivités. Pour faire des projets qui sont moins orientés sur de la rentabilité, mais qui permettent de réguler le foncier, et qui vont après chercher des promoteurs dans le cadre de la diversité de la promotion », a décortiqué Jean-Baptiste Desanlis. Qui y voit comme intérêt de sortir des projets de même qualité et moins coûteux, mais aussi, de travailler la ville de manière « plus organique, moins subie ». A lire également : Bordeaux Euratlantique - le chantier de Lumi devrait redémarrer d’ici un an

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