Les planchas Le Marquier à l’assaut du monde - Premium

« Ce lot est prêt à partir pour le Canada », montre Régis Flusin lors de la visite de l’atelier de Le Marquier à Saint-Martin-de-Seignanx. Dans la zone artisanale Ambroise Paré, la marque landaise fabrique désormais pour des clients bien éloignés de ses bases du sud-ouest. Ici, on monte à la main des planchas dont la qualité séduit non seulement en hexagone mais aussi au-delà des océans. « Nous sommes parmi les derniers à produire en France », souligne fièrement Régis Flusin, repreneur de l’entreprise en 2017. À cette époque, la société fondée en 1971 est en perte de vitesse. Pour lui donner des moyens et de l’ambition, un homme d’expérience prend les commandes. Ancien associé de la marque de barbecue Weber, Régis Flusin connaît bien le marché de la cuisson d’extérieur. Alors qu’il est encore en poste dans la société originaire de Chicago, il repère le système de la plancha. « Je n’ai pas réussi à convaincre Weber d’en faire à l’époque », se souvient le chef d’entreprise. Tant mieux pour le fleuron landais. Lorsqu’il arrive, la société réalise un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros avec une trentaine de salariés. Aujourd’hui, ils sont 80 à travailler à Le Marquier pour un chiffre d'affaires de 17 millions d’euros. Une trajectoire ascendante appuyée sur un travail sur le produit et sur la marque. Une stratégie commerciale omnicanale « Dès le départ, on a tout redessiné avec le Stellantis Design Studio ». Un travail de conception par lequel tout est pensé tant sur l’aspect pratique qu’esthétique. Le résultat positionne Le Marquier sur d’autres marchés, plus haut de gamme. « Nous avons des produits Access que les clients retrouvent dans la grande distribution, les magasins de bricolage ou les jardineries mais nous avons aussi désormais une gamme Premium réservée à des réseaux plus sélectifs », précise l’entrepreneur. Mais la politique commerciale ne repose pas que sur un réseau de revendeurs. « 20% de nos ventes sont effectuées sur le digital via notre site internet ou sur les marketplace ». Une stratégie de diversification indispensable selon le dirigeant. « Une marque se doit d’être omnicanal, la vente sur internet est une manière d’être indépendant ».De gauche à droite : Régis Flusin avec deux collaborateurs; Giovanni Bouton et David Isordia. Crédit photo : Yannick Revel Sur ce marché où la concurrence produit dans des pays moins chers, Le Marquier se doit de ferronnerie dur. « Notre plancha a un coût de production quatre fois supérieur à une faite en Asie, alors on se doit d’être irréprochable sur la qualité ». La fonte vient d’Alsace, l’émail arrive des Vosges. Une fois les plaques de métal reçues à Saint-Martin-de-Seignanx, elles sont découpées, pliées, peintes, assemblées jusqu’au montage final par l’opérateur. « Nous sommes les seuls à utiliser de l’acier électrozingué, il coûte plus cher mais il ne rouille pas, même en bord de mer ». Une qualité permettant de garantir ses produits à vie. Le Louis Vuitton de la plancha « Le marché est porteur, nous fabriquons de bons produits et nous avons façonné une belle marque, nous avons de beaux jours devant nous », se réjouit Régis Flusin. Dans cet avenir radieux, le chef d’entreprise souhaite conquérir le monde. « Aujourd’hui, nous réalisons environ 15% de notre chiffre d’affaires vers l’export, notre objectif est de doubler cette part d’ici cinq ans ». Pour cela, Le Marquier bâtit patiemment l’environnement favorable et noue des relations avec des relais locaux. « Travailler à l’international nécessite des adaptations, notamment de bien parler anglais mais aussi d’être en capacité de livrer une plancha à Toronto ou à Berlin ». Même les rois du barbecue commencent à s'intéresser à cette nouvelle forme de cuisson. « Les Etats-Unis se mettent massivement à la plancha », s’enthousiasme le dirigeant. Quant à l’instabilité géopolitique du moment, Régis Flusin y voit plutôt une opportunité. « C’est une énorme chance car acheter français, pour nos clients allemands ou canadiens, ça a du sens ». Voilà ce que ces clients internationaux viennent chercher : un savoir français. « Vous êtes les Louis Vuitton de la plancha m’a dit un de nos partenaires au Canada ». Une comparaison flatteuse qui augure un bel avenir à Le Marquier, bien au-delà de son sud-ouest natal.

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