La Brasserie Naturelle des Landes voit beaucoup plus grand à Lit-et-Mixe - Premium

A Lit-et-Mixe, La Brasserie Naturelle des Landes (BNL) a d’ores et déjà produit cette année 130.000 litres de bières bio, soit un demi million de bouteilles. Créée en 2017, la jeune entreprise est désormais trop à l’étroit dans ses locaux de 400 m² en location. Initié en 2022, son projet de déménagement connaît un nouvel élan. Ses nouvelles installations, qui devaient sortir de terre en 2023, sont désormais espérées en 2025. La guerre en Ukraine et dans son sillage l’explosion du coût des matériaux mais aussi la hausse des taux bancaires ont obligé le fondateur Idesbald Linossier à revoir sa copie.Un bâtiment de 1.700 m² en trois temps Quand le permis de construire a été déposé l’an dernier, le bâtiment a été évalué à 1,5 million d'euros avec des taux à 1%. « Aujourd’hui on est sur 2,4 millions d'euros avec des taux à 4% » explique le dirigeant. Prévue d’un seul tenant, la construction de 1.700 m² devrait finalement voir le jour en trois temps. La première tranche de travaux « la moins chère », qui concernera la partie stock et les VRD, sera lancée et réalisée en 2024 « pour rassurer les banques afin de financer la 2e et la 3e tranche » précise le fondateur. Ces dernières, qui seront opérées successivement l’année suivante, porteront sur l’édification de l’espace de production puis de la partie bar et boutique. Opérationnel en 2025, le bâtiment conçu par l’architecte landais Denis Allemang sera tout en verre à l’intérieur. « On voulait rentrer dans le concept qu’on a aujourd’hui déjà de tourisme industriel, de la partie bar on pourra voir l’ensemble des opérations à travers les vitres de la partie usine » souligne Idesbald Linossier. La SAS à capital variable (200.000 euros au départ, 350.000 euros actuellement) pourrait créer une SCI qui porterait le projet immobilier. « L’idée étant qu’à un moment l’activité puisse s’autofinancer, si elle doit être en permanence dans la récupération de fonds auprès de son capital c’est un peu compliqué » précise le dirigeant. Il ajoute : « on a des aides qui nous ont été promises » de la part du Département pour la construction du bâtiment mais aussi de la Région pour le matériel qui nécessitera « des choix stratégiques » en fonction des subventions accordées (PME ou TPE). Cette construction entraînera un renforcement de son effectif qui est actuellement de sept personnes. Des matières premières bio en local au maximum La BNL produit essentiellement de la bière bio qui représente 85% de son activité ; les 15% restants sont des limonades et des sodas. Le malt provient en général de la Beauce, la levure de Bordeaux et le houblon pour 70% de Lot-et-Garonne (regroupement de producteurs locaux, Hopen), 20% de Bretagne et le reste d’Alsace et d’Espagne. « Il y a un vrai manque de matière bio en France, on a fait le choix de s'éloigner un peu plutôt que de demander des dérogations pour les certifications ». Pour les bouteilles, La BNL a comme fournisseur Verallia dont les usines sont situées à Brive et à Cognac. Un marketing décalé ou personnalisé Pour commercialiser ses produits, elle s’appuie sur la grande distribution (Super U, Intermarché, Leclerc, Biocoop, So Bio…) qui représente 30% de ses ventes et pour laquelle elle a créé la marque « M40 » avec un petit clin d’œil au MI6 « logo qui ressemble un peu aux services secrets anglais ». Déclinée en huit recettes, celle-ci est identifiable avec ses étiquettes créées par des artistes landaises. Elle adresse également le secteur CHR avec une autre gamme, toujours avec huit recettes. Baptisée Sherlock, elle est reconnaissable aux différents personnages en costumes tout droit venus de l'univers victorien dessinés sur ses étiquettes (chat, lapin, loup…) mais aussi à ses bouteilles au ventre arrondi « qui ressemble un peu aux bouteilles de champagne Ruinart. » Aux restaurateurs, elle propose aussi une personnalisation « c’est plus un partenariat, notre nom apparaît clairement » souligne Idesbald Linossier. Enfin, elle vend aussi ses produits sur place à Lit-et-Mixe via sa boutique, qui génère entre 30.000 à 40.000 euros, dont la clientèle est issue en grande partie des nombreux campings environnants.Se diversifier pour sortir d’une activité saisonnière En 2022, l’entreprise a affiché un chiffre d’affaires de 430.000 euros. Un CA qui progresse entre 30 et 40% tous les ans. En 2023, elle table sur 600.000 euros et entre 780.000 et 800.000 euros en 2024. LA BNL, qui réalise 80% de son chiffre d’affaires de fin mai à fin septembre, produit en revanche toute l’année. La volonté est d’élargir la zone de chalandise qui est essentiellement dans les Landes. « On essaie de se diversifier géographiquement » en allant chercher des marchés sur Toulouse et sur Bordeaux. « Quand les gens ont finis leurs vacances dans les Landes, ils vont retrouver les même produits dans leurs supermarchés ». L'autre levier c'est aussi de pouvoir répondre aux besoins des événements qui demandent des gros volumes tels que les fêtes de Dax, de Mont-de-Marsan, etc., « ça veut dire des investissements supplémentaires en fûts, on est en train de voir comment on peut les réaliser » commente le fondateur. « On est dans un fonctionnement de startup en termes d’investissement permanent et de capitalisation multiprod tout en ayant un mode de fonctionnement d’industriel parce qu’il y a l’inertie de la production industrielle en même temps, d’où un jonglage permanent ». Brasserie Naturelle des Landes (facebook - Instagram)Créée en 2017Basée à Lit-et-Mixe7 personnesCA 2022 : 430 k€

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