Egger veut investir 100 M€ sur les cinq prochaines années - Premium

Difficile de ne pas se perdre, en arrivant aux abords des usines d'Egger. Camions et véhicules légers se croisent sur le site landais du groupe qui s'étend sur 50 hectares. Outre la taille des infrastructures, ce sont les travaux en cours qui compliquent la circulation. « Nous refaisons l'entrée actuelle pour améliorer l'accueil des chauffeurs et leur permettre d'avoir accès à des salles de pause et des sanitaires, notamment. » Chaque jour, ce sont plus de 150 camions qui pénètrent sur le site et la volonté de Laurent Cossin, directeur industriel et de son équipe, est de rendre les déplacements plus fluides, mais aussi de faire en sorte que l'accès soit plus sécuritaire. « En tout, nous allons investir 6,7 millions d'euros pour refaire cette entrée. Nous aurons des ponts-bascules ainsi qu'un système de reconnaissance des plaques d'immatriculation », détaille-t-il. Des travaux d'ampleur, qui devraient s'achever dans quelques mois et seront suivis par d'autres chantiers. « Nous prévoyons également la construction d'un bâtiment administratif, entre 2024 et 2025 pour un budget global de 20 millions d'euros », affirme Laurent Cossin. D'ici à 2030, d'autres projets pourraient sortir de terre. Pour le directeur industriel, ces travaux devraient permettre de participer encore à l'amélioration les conditions de travail sur site mais aussi d'augmenter les rendements ou les capacités de stockage. Il le précise, l'ensemble de ces investissements seront réalisés en interne. En tout ce sont 100 millions d'euros qui pourraient être alloués à des projets de développement dans les cinq prochaines années. Rencontre avec les responsables de l'usine. Quatre milliards d'euros de chiffre d'affaires Parmi les 22 sites que compte le groupe Egger, deux sont implantés en France, dont un à Rion-des-Landes et le second, dans les Vosges. « L'enseigne regroupe environ 1.000 salariés ici dans l'Hexagone et plus de 600 dans les Landes », détaille Laurent Cossin. Le directeur industriel le précise, les deux usines ont un même cœur de métier : le panneau de particules. « C'est la raison d'être première de cette entreprise qui a été fondée en 1961 : le recyclage des déchets du bois, comme la sciure et les chutes non utilisées. A l'époque, c'est Fritz Egger senior qui a posé la première pierre du site d'origine : celui de St Johann in Tirol, en Autriche. Puis l'enseigne s'est étendue en Europe, avant de se développer à l'international, et notamment aux Etats-Unis », détaille Laurent Cossin. Sur l'exercice 2022-2023, le groupe devrait dépasser les 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires. « En tout, sur la même période, ce sont 540 millions d'euros qui ont été investis dans la croissance et la maintenance des nos différentes usines dans le monde. » A noter que qu'Egger a, sur ce point, une stratégie bien définie puisque les investissements sont tous faits en interne. « Au départ, ce sont deux frères qui ont créé l'entreprise. Aujourd'hui on en est à la troisième génération. C'est une entreprise familiale avant tout. Leur but, qui n'a pas changé, est que l'argent gagné soit réinjecté dans la croissance de l'entreprise. Nous n'avons donc pas d'actionnaires et peu de dettes », ajoute Olivier Preyssler, directeur logistique, dans un sourire. « Ainsi, nous possédons les machines, les murs et nous sous-traitons très peu. Notre slogan est vraiment celui de croître par nos propres moyens. » Grandir, « tout en respectant le programme Net Zéro », précise-t-il. « Notre objectif, sur site, n'est pas de compenser mais vraiment d'arriver à réduire dans un premier temps, puis à cesser nos émissions d'ici à 2050. » Pour le directeur industriel, c'est un engagement fort qui peut leur permettre de se démarquer sur le marché. Un levier important, puisque, comme Florent Favre, directeur des ventes usines, le souligne, la clientèle du groupe est mondiale et composée exclusivement d'entreprises. « Nous avons comme clients notamment Mobalpa, Dispano ou encore Schmidt. Nous vendons aussi bien en Asie, que sur le continent africain et bien sûr, en Europe. Les activités du groupe se concentrent sur trois grands axes : la production de mobilier intérieur, les produits de construction et les revêtements de sol. A Rion, 80% de notre activité est basée sur la production de mobilier et d'éléments pour l'agencement intérieur », développe-t-il. Le site landais livre quant à lui du mobilier essentiellement en France et en Europe. « L'intérêt d'être un groupe de taille internationale, c'est aussi que nous pouvons être amenés à avoir des clients sur différents continents. Et si par exemple un site voisin, d'un autre pays, ne peut pas répondre à une demande d'un client, nous sommes en capacité de prendre le relais. L'idée est que toutes les usines puissent répondre aux mêmes besoins. »Mettre l'accent sur l'apprentissageChaque jour, dans les usines du groupe Egger, ce sont entre 1.500 et 2.000 mètres cubes de panneau qui sont produits, soit 600.000 mètres cubes chaque année en moyenne. « A Rion, nous imprégnons du papier que nous fixons sur les panneaux. Nous en produisons environ 10 hectares par jour. » Une cadence de production à tenir, donc et des activités industrielles qui ne sont parfois pas sans risque. A noter qu'en 2017, un salarié d'une entreprise extérieure, qui effectuait des travaux de maintenance, a eu un accident mortel sur le site de Rion-des-Landes. « Nous voulons faire en sorte que ça n'arrive plus jamais. Nous faisons de la sécurité l'une de nos priorités au quotidien. C'est un leitmotiv pour nous. Nous oscillons entre 6 et 10% d'accidents par an. Le but est évidemment de passer à 0. »Autre volonté importante au niveau du groupe : mettre l'accent sur l'apprentissage. « Quand on construit un nouveau site, on prévoit toujours, dans les futurs locaux, des infrastructures dédiées à la formation », évoque Nicolas Gibaux, directeur des ressources humaines. A l'heure actuelle, une quarantaine d'apprentis évoluent dans nos usines landaises. « Nous ouvrons nos portes à celles et ceux qui souhaitent se former dès l'âge de 15 ans. Nous organisons des journées portes ouvertes et nous sommes très actifs sur les réseaux sociaux. Notre but est d'avoir une marque employeur forte et de nous démarquer sur le territoire. » Aujourd'hui, le site de Rion regroupe 550 salariés et une soixantaine d'intérimaires. Nicolas Gibaux insiste, le but est d'avoir des carrières longues et de faire en sorte que les salariés restent le plus longtemps possible. Pour les y encourager, le directeur RH précise que l'accent est aussi mis sur le bien-être au travail. « Nous avons fait en sorte d'avoir une activité positive sur l'ensemble de la communauté sur laquelle nous sommes implantés et de proposer notamment, des salaires qui sont au-dessus des normes du marché. » Autre levier, explique Nicolas Gibaux, celui des investissements à venir. « Le nouveau bâtiment administratif que nous allons construire permettra à nos salariés d'avoir un plus grand confort au quotidien. » Outre ce projet, une nouvelle unité de bois de recyclage pourrait sortir de terre d'ici 2030. L'enveloppe globale, estimée à 40 millions d'euros, pourrait quant à elle permettre d'accroître la capacité de production du site. « Et ce n'est pas le seul projet, d'autres sont à venir avec toujours cette idée de croître par nos propres moyens. »EggerAchat du site de Rion : 1994Effectif : 550 salariés CA prévisionnel en 2023 : 240 M€

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