Comment Cœur de Frais est passé à un modèle de licence de marque - Premium

Un tournant pour Cœur de frais. L’enseigne bayonnaise de supermarchés spécialisée dans le frais est passée cette année à une stratégie de licence de marque. Jusqu’à présent propriétaire en propre de six établissements entre Dax et Saint-Jean-de-Luz, ils ont accompagné l’ouverture cette année de trois établissements sous contrat de licence. A l'origine, il y a eu quelques candidats qui ont frappé à la porte. « C'étaient des chefs d'entreprise qui étaient souvent en vacances dans le coin, qui ont découvert les magasins un peu au hasard et qui se sont retrouvés à appeler au magasin pour savoir s’ils pouvaient ouvrir un Cœur de Frais » explique Clément Truffert responsable développement chez Cœur de Frais. Jusqu’alors, ils répondaient par la négative. Avant finalement d’y repenser pendant la période du COVID. À la tête de six magasins en propre, ils ne pouvaient plus poursuivre le développement. « Ils étaient arrivés au bout de ce qu’ils pouvaient faire » précise t-il. Il faut dire que les deux chefs d’entreprise gèrent en direct les fournisseurs pour chaque magasin, la partie RH, etc. « C’est vraiment très très prenant, et là, on arrive à un réseau de magasins de bonne taille, et aller plus loin de cette manière ça serait compliqué ». Alors, finalement, ils se sont rapprochés des équipes marketing avec qui ils avaient travaillé le concept pour développer leur licence de marque. Un choix pas anodin, et qui se prépare. Un an. C’est le temps qu’il a fallu à la société créée en 2016 par le couple de Landais pour préparer ce changement. Un processus administratif particulièrement long. Administratif et juridiqueD'abord, ils ont du poser sur papier l’intégralité de ce qui constitue la marque Cœur de frais. Il a donc fallu tout coucher sur papier, dans le détail dans un référentiel. Les fournisseurs, le logo, la taille des étals, l’affichage. Tout est répertorié. De même que l'ensemble de la stratégie commerciale, les produits locaux, ceux commandés chez le grossiste. Le résultat, ce sont trois guides. « On a un référentiel, un guide technique et enfin une grosse boîte à outils avec des outils organisationnels, RH, juridiques, des modes opératoires » précise le responsable de développement. Des guides à destination des candidats sérieux, essentiels pour préserver l’identité et la marque Cœur de frais. La deuxième partie du travail est juridique. « Le contrat de licence fait 70 pages, on cède la marque, mais on ne veut pas que ça parte en vrille » explique Clément Truffert. « Le licencié ne peut pas faire non plus ce qu'il veut, il a beaucoup de marge de liberté, mais si demain, il veut mettre du non-alimentaire dans son magasin, il ne peut pas. Même chose s’il veut changer les couleurs. On borne et on sécurise la marque dans notre intérêt et dans l'intérêt des autres licenciés ». Plusieurs heures d’échange avec des avocats. Au final, une année complète de travail, et plus de 100.000 euros dépensés pour préparer le terrain.Droit d'entrée et part du chiffre Ensuite, restait à convaincre du concept les potentiels clients. Les responsables de la société ont arpenté notamment le plus gros salon français des franchisés Franchise Expo à Paris. En Gironde, une ancienne directrice du supermarché a décidé de passer le cap et de signer un contrat de licence, puis deux autres ont suivi. Des candidats qu’il a fallu recevoir, faire visiter le supermarché témoin de Labenne dans les Landes, mais aussi accompagner sur les différentes démarches. « Le foncier, c’est le plus aléatoire, on essaie d’aider un potentiel licencié à trouver quelque chose depuis six mois dans la région de Lyon » explique Clément Truffert. « On estime qu’une fois le foncier trouvé, il faut environ neuf mois pour ouvrir le magasin ». Le temps de faire les travaux, non financés par la maison mère. Chaque licencié porte ses propres investissements. En échange de pouvoir utiliser le nom et le concept de Cœur de Frais, la direction a instauré un droit d’entrée à 18.000 euros HT, ainsi qu’une redevance mensuelle de 1,5% du CA HT. Au bout du chemin, ce sont donc un supermarché à Argelès-sur-Mer et à Fenouillet qui ont pu ouvrir leurs portes cet été. Avec cette nouvelle stratégie, Cœur de Frais veut continuer sa conquête du pays où le principal concurrent Grand Frais poursuit aussi son déploiement. D’ici la fin 2024, dix magasins auront ouvert, l’objectif est d’en ouvrir dix autres sur l’année 2024. « On en a déjà cinq qui sont actés » précise Clément Truffert. Enfin, à partir de 2025, il s’agira d’en ouvrir vingt par an. Le chiffre d’affaires de Cœur de Frais avoisine les 17 millions d’euros, il sera d'autant sur l’année à cheval entre 2023 et 2024. L’objectif est de passer à environ 23 millions de CA à partir de 2024-2025. Actuellement, dans ses magasins en propre, Cœur de Frais compte 80 salariés. Coeur de Frais Créée en 201614 chemin des Barthes, 64100 Bayonne 80 salariés CA : 17 millions d’euros (2022-2023)

Comment Cœur de Frais est passé à un modèle de licence de marque - Premium

Bertrand Blancheton : " les entreprises doivent se préparer[...]

Avec Namaka, le groupe EvoTech innove dans le secourisme[...]

Pourquoi certaines personnes entreprennent-elles plus que[...]

Business de la Van Life 3/3 : Van Landes

En 2025, inventer le monde de demain

Euralis annonce un projet d'ampleur pour décarboner son[...]

Un salon innovant autour de l'emploi à Dax

Euralis : « de la pipette à la fourchette »

Placéco Laüsa #8 : revivez l'interview de Jean-Baptiste[...]

Forexpo 2025 : les défis du SSSO face à une forêt en mutation

Cybersécurité : un événement pour sensibiliser les entrepreneurs ...