Après avoir racheté son concurrent, JouéClub est « optimiste » pour 2024 - Premium

Globalement, comment s’est déroulée l’année 2023 pour JouéClub, dans un contexte de perte du pouvoir d’achat ? Côté business, on a fait une année stable avec 500 millions d’euros de chiffre d’affaires, dans un marché qui devrait atterrir autour de -5%. Cela veut dire qu’on est supérieurs au marché, donc on est plutôt contents de nos performances. D’autant qu’en 2023, il y a eu une baisse du chiffre d’affaires global de tous les circuits, liée en partie à une baisse importante de la natalité. Heureusement, c’est un peu compensé par l’explosion des ventes dites « kidultes », c’est-à-dire adultes et adolescents, qui achètent des jouets pour eux-mêmes. L’exemple type ce sont les licences Star Wars, Lego, figurines, décorations… et c’est un phénomène qui se développe vraiment depuis quatre ou cinq ans. Aujourd’hui, le kidulte représente 30% des ventes chez Jouéclub, donc c’est une catégorie significative et un relais de croissance important. L’année écoulée a été aussi marquée par une opération de croissance externe stratégique pour JouéClub, l’acquisition de La Grande Récré… Oui, on a fait l’acquisition de notre concurrent, ce qui porte le nombre de magasins du groupe à 430 [ndlr, 300 pour JouéClub]. Cela a été l’événement principal de notre coopérative en 2023, c’était une acquisition qui coulait de source pour nous, car au départ dans les années 1985, La Grande Récré comptait parmi nos membres adhérents [ndlr, JouéClub fonctionne via un principe de coopérative]. Ils ont monté leurs magasins, puis ont souhaité se séparer de nous pour fonder leur propre chaîne dans les années 1993, 1994… Il y avait une certaine complémentarité car nos deux réseaux ont été créés en parallèle, au départ. Quand on a senti leurs difficultés, on les a contactés et on a trouvé un accord pour les reprendre au tribunal. L’affaire s’est faite comme cela, et c’est une bonne chose car il y a beaucoup d’éléments dans le marketing qui se rapprochent de nous. L’idée désormais est de les faire revivre, leur redonner des couleurs. Aujourd'hui, leur chiffre d’affaires est un peu en dessous de 200 millions d’euros. Pour revenir sur l’état du marché, finalement, le client ne s’est pas privé à Noël dernier, malgré les difficultés ? Il faut savoir que le marché du jouet est peu impacté par l’inflation, on reste en dessous, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Depuis trois ans il y a eu différents phénomènes qui ont fait qu’il y a pu avoir des modifications des prix, mais toujours à la marge. En 2020 il y a eu la hausse du prix des conteneurs qui avait un peu impacté le marché, mais toujours limitée. En tant que distributeurs, on avait pour objectif de limiter l’impact au maximum pour les consommateurs, donc on avait encaissé une partie de cette hausse sur nos marges. C’était le cas également en 2022, où il y avait eu une hausse du prix des matières premières… et cette année, l’inflation n’a pas joué sur notre marché. On attend une légère baisse des jouets en 2024 sous réserve de la crise du golfe d’Aden, qui peut impacter le prix des jouets au global avec la nécessité de passer par la corne de l’Afrique. Mais on n’a pas encore suffisamment de perspectives pour savoir si le marché sera impacté… Les JO, un atout pour JouéClubQuelles sont, malgré ces incertitudes, vos perspectives 2024 ? D’abord, concernant JouéClub, nous allons déployer un service lancé en 2023 et qui est le troc aux jouets. C’est un marché de l’occasion mis en place sur une centaine de magasins, et on veut le déployer à tous nos points de vente. Le principe, c’est de racheter les jouets que les clients nous ramènent avec un bon d’achat. Puis on les remet en état, on vérifie qu’ils fonctionnent bien, et on les revend. C’est l’un de nos axes forts, notre ambition est qu’il représente 5% de notre chiffre d’affaires car on sait que ça plaît aux consommateurs. Ensuite, on a fait une acquisition donc on doit la consolider pour transformer l’essai. On conserve les deux marques, et notre ambition est d’appliquer notre modèle coopératif sur la marque la Grande Récré. Cela prendra du temps, il faut prendre nos précautions pour que tout se passe bien pour les magasins comme pour nos adhérents. Comptez-vous ouvrir de nouveaux points de vente pour asseoir davantage JouéClub ? C’est toujours notre ambition, mais déjà avec la Grande Récré, on en a pris 130 d’un coup. Il va y avoir un rachat de ces magasins par les adhérents JouéClub, mais il y a évidemment des développements en parallèle avec de nouveaux points de vente qui sont en train de se monter. Je n’ai pas de quantité à vous donner car on est en début d’année, mais il y a une dizaine de projets de « remodeling » en cours, et il y aura aussi des ouvertures en 2024.Comment abordez-vous ces mois à venir, avec notamment les Jeux olympiques ? On est plutôt optimistes, et on a bien l’intention, chez JouéClub, d’être à destination des enfants et des familles pour cet événement. Le sport sera à l’honneur dans nos magasins, ce sera un peu un fil rouge pour cette année, jusqu’à fin septembre. JouéClubSiège social à Bordeaux300 magasinsCA 2023 :500M€

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