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lundi 25 septembre 2023

Fabrice Abadia, le co-fondateur de la société FMS, dans leurs locaux. Crédit : Lauriane Negron

Faire rimer réussite entrepreneuriale avec économie solidaire n’est pas forcément aisé. Et pourtant. En 15 ans, la société FMS est passée de 5 à 750 salariés dont 60% sont en situation de handicap. Son co-fondateur, Fabrice Abadia, qui s’est fixé un objectif de 23 millions d’euros de chiffre d'affaires en 2023, travaille déjà sur les projets 2024. En ligne de mire, entre autres, l’ouverture de nouveaux sites.

« Ce qui me fait me lever le matin, c’est l’envie de continuer à porter des nouveaux projets. » Fabrice Abadia, co-fondateur de la société FMS ne fait pas partie de ceux qui aiment la routine. Lui qui est aujourd’hui à la tête d’une entreprise de 750 salariés ne s’est pas toujours imaginé en chef d’entreprise. Rencontre.

Comme beaucoup d’autres entrepreneurs, votre parcours professionnel n’a pas une longue ligne droite. Pouvez-vous nous raconter ?
J’ai quitté l’école très tôt pour aller en apprentissage de peinture avec mon père et mon oncle. Je crois que le cursus scolaire n’était pas adapté pour moi, et j’avais envie de découvrir le monde du travail. Après un brevet professionnel, j’ai tout arrêté pour faire mon service militaire et à la sortie, j’ai enchaîné les petits boulots. Et un jour on m’a appelé pour faire de la peinture chez Quiksilver, à Capbreton. Au départ, c’était un emploi de 15 jours, de nuit et finalement je suis resté. J’ai fait du conditionnement, de la préparation de commandes puis de la logistique avant de devenir commercial. C’est à cette période que j’ai rencontré Cyril Gayssot, qui lui avait un projet de création d’entreprise adaptée dans le secteur. De mon côté, j’avais envie de monter ma société de logistique pour les industriels du surf. On a décidé d’allier les deux. Ça n’a pas forcément été évident au départ mais on avait envie de se lancer dans un projet commun. Nous avons créé FMS fin 2007 avec un démarrage début 2008. Nous avons embauché cinq personnes dans les premiers mois et ça a été le début d’une longue histoire. Derrière, tout s’est accéléré, nous avons célébré nos 10 ans avec 170 salariés et la courbe ne fait que grimper.

Qu’est-ce qui explique cette croissance selon vous ?
Je pense qu’il y a, avec Cyril Gayssot, notre volonté commune d’entreprendre et de nous engager dans des projets humains. Et puis il y a la diversification des services que nous proposons. Au départ, nous faisions essentiellement des prestations logistiques. Le réseau que je possédais et que je possède encore nous a permis d’aller chercher nos premiers clients. Nous avons progressivement évolué vers d’autres filières et notamment celle du textile. Au départ c’est le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques qui nous a confié une première mission. Ils nous ont demandé si nous étions en capacité de leur fournir des tee-shirts avec un marquage. J’ai sauté sur l’occasion, le textile m’attirait énormément. Nous avons acheté notre première imprimante ainsi que notre première presse et ça a démarré comme ça. Aujourd’hui nous sommes capables de faire du marquage, de la sérigraphie sur tous types de tissus et nous mettons en avant des produits fabriqués en France. Nous avons également un service de pressing et une partie upcycling. Nous travaillons avec de nombreuses enseignes au niveau local mais aussi national. Nous avons développé au total cinq grands secteurs : la logistique et le textile donc, mais aussi l’ingénierie informatique, le bâtiment, les ressources humaines. Enfin je dirais que ce qui fait notre force, c’est aussi votre capacité à former nos salariés nous-mêmes.

Justement, j’ai appris que vous avez fondé la FMS Academy. Comment fonctionne-t-elle et quels sont vos projets à ce sujet ?
Notre raison d’être à la base, c’est la création d’emploi pour les personnes en situation de handicap ou très éloignées de l’emploi. Aujourd’hui nous avons 750 salariés. Ce nombre pourrait encore grossir en 2024. Nous avons pour projet de développer « My WORK » qui est notre dernière filière en date : celle du bâtiment, sur la partie second œuvre. Nous allons intervenir dès qu’une construction est sortie de terre, notamment sur la peinture ou la menuiserie. Nous avons fait le choix de former nos salariés en interne, puisque nous embauchons des personnes qui n’ont pas forcément de qualifications. Et, en attendant d’avoir des formations certifiées par des CFA - ce qui est notre objectif - nous avons créé la FMS Academy, sur l’ensemble de nos métiers. Nous avons ainsi des formateurs et des professeurs qui sont salariés FMS. A côté de ça, on va aussi proposer très prochainement à des entreprises ou des particuliers de venir chez eux et que ce soient nos apprentis qui fassent le travail directement. Dans ce cas, les clients auront a priori en charge le matériel et la main d’œuvre sera à un tarif qui reste encore à définir. Nous mettrons ça en place en 2024 et il faut bien comprendre que notre objectif derrière n’est pas le business mais bien la formation.

Côté business justement, aujourd’hui FMS possède plusieurs sites de production. Pourquoi ce choix ?
Honnêtement au tout début, nous n’imaginions pas un tel développement. Mais les chiffres sont là : en 2022, nous avons atteint 16 millions de chiffre d'affaires et nous visons 23 millions cette année. Cette croissance nous a obligés à nous agrandir sans cesse. Nous avons loué un premier entrepôt en 2009 - un bâtiment de 600 mètres carrés - puis nous sommes passés à 1.200 mètres carrés, avant de construire notre propre espace sur Saint-Geours de Maremne à la fin de l’année 2010. Notre développement était tel qu’il nous fallait de l’espace pour gérer les volumes. Nous avons continué dans cette voie en faisant l’acquisition, en 2018, de l’ancien entrepôt de Billabong qui est au niveau de Pédebert. C’est le plus grand entrepôt de la zone avec 7.500 mètres carrés au sol et 10.000 en comptant les mezzanines. Au départ, nous choisissions des lieux qui nous permettaient d'être proches de nos clients. Aujourd’hui, nous voulons surtout être proches des lieux de vie de nos salariés.

Avez-vous d'autres projets en cours de développement ?
En janvier, nous allons ouvrir un nouveau bâtiment logistique de 6.000 mètres carrés à Saint-Geours également. Nous serons à plus de 35.000 mètres carrés de surface logistique utile. L’enveloppe globale de ce nouveau site s’élève à six millions d’euros. Aujourd’hui nous avons 11 lieux d’exercice différents, répartis entre les Landes et les Pyrénées-Atlantiques et d'autres pourraient voir le jour, si notre croissance persiste.

FMS
Création en 2007
Effectif : 750 salariés 
CA en 2022 : 16 M€

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