Soorts-Hossegor : de nouvelles pistes de financement pour la rénovation du Sporting Casino
Le Sporting Casino de Soorts-Hossegor est signé de l'architecte Henri Godbarge. Crédits : Stéphane Amelinck
Symbole de l’architecture basco-landaise, le Sporting Casino de Soorts-Hossegor s’apprête à faire peau neuve. Mais ce projet ambitieux, porté par la municipalité, se heurte à une équation budgétaire complexe devant concilier ambition patrimoniale et réalités économiques.
Le bâtiment fait partie de l’histoire locale. Construit entre 1927 et 1931, le Sporting Casino de Soorts-Hossegor est l’un des joyaux du patrimoine néo-régional, inscrit aux monuments historiques depuis 1991. Véritable « palace des loisirs » de l’époque, il abritait restaurant, piscine, fronton, cinéma-dancing, salles de jeux et courts de tennis. Mais avec le temps, ce fleuron s’est dégradé, et un vaste projet de réhabilitation a été engagé par la ville pour lui redonner son éclat d’antan. « Ce joyau architectural est en très mauvaise santé » reconnaissait le maire Christophe Vignaud, en janvier dernier.
Estimée à neuf millions d’euros, l’opération devait démarrer à l’automne 2024. Elle a finalement été reportée. En cause : un dérapage des coûts de 20 % par rapport au budget initial, dû à l’inflation sur les matériaux de construction et à la complexité technique d’une rénovation patrimoniale. Un coup dur pour la commune, qui a choisi de temporiser afin de préserver l’équilibre budgétaire.
Un projet ambitieux, un financement sous tension
L’ambition est à la hauteur du prestige du lieu : réhabiliter la piscine, créer un espace spa, agrandir le casino avec un bar-snacking, aménager un restaurant indépendant, installer un auditorium de 210 places, repenser les jardins, recréer l’escalier monumental d’origine et restaurer toutes les ouvertures dans le respect du style architectural basco-landais.
La maîtrise d’œuvre est assurée par le cabinet Moon Safari, en collaboration avec l’architecte du patrimoine Isabelle Joly. Mais malgré une programmation millimétrée, la municipalité a été contrainte de revoir sa copie. « Il est hors de question de mettre en péril les finances de la ville », assure l’édile. Son objectif est clair : trouver les bons interlocuteurs (pour la rénovation comme la gestion) afin d’établir un partenariat public privé équilibré.
Face à ces enjeux contradictoires de préservation du patrimoine et des finances publiques, la commune de Soorts-Hossegor aurait-elle trouvé la martingale? Le 15 mai prochain, elle invite ses administrés à une réunion publique. Elle leur présentera toute la complexité du dossier, la nature des travaux envisagés. ainsi que les nouvelles pistes de financements proposées pour la mise en œuvre du projet.