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RER basco-landais : que contient la feuille de route du Conseil régional ?

Écosystème
mardi 12 décembre 2023

Répondre à la hausse de la fréquentation et aux impératifs de décarbonation. Photo d'illustration : Anthony Michel

La Région Nouvelle-Aquitaine se dote d’une feuille de route dédiée au projet de RER basco-landais, votée ce début de semaine en séance plénière. Le document précise les ambitions et le planning prévisionnel de mise en œuvre de ce futur service express régional métropolitain s’appuyant sur l’étoile ferroviaire de Bayonne.

En amont de la séance plénière de ce début de semaine, le président du Conseil régional, Alain Rousset, a notamment évoqué cette feuille de route, rapprochant en termes d’enjeux ce projet de celui en cours autour de la métropole bordelaise. « On a besoin de porter ce dossier et cette candidature au niveau de l’Etat, puisque le président de la République et la Première ministre ont souhaité s’y engager. Le sujet c’est comment on crée un système de RER sans rupture de charge. Les négociations vont être un peu plus longues, mais c’est un projet assez gratifiant qui sera précédé, comme on l’a déjà fait, par une augmentation des rotations ferroviaires. » Le travail va donc notamment consister à positionner favorablement le dossier « en vue d’une labellisation en tant que service express régional métropolitain » (SERM), dans le cadre d’une proposition de loi en cours d’examen par le Parlement. Renaud Lagrave, vice-président en charge des mobilités, souligne pour sa part deux aspects essentiels du projet : « cadencé et transfrontalier ».

Au soutien de cette ambition, l’ensemble des collectivités partenaires se dotent d’une feuille de route partagée, que chacune soumettra au vote de son assemblée d’ici la fin de l’année : Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, Syndicat des Mobilités Pays Basque Adour (SMPBA), Grand Dax, Maremne-Adour Côte Sud (MACS), le pays d’Orthe et Arrignans, le Seignanx. Element central : le développement de ce SERM s’appuie sur l’étoile ferroviaire de Bayonne.


Vision finale du projet. Crédit : Région Nouvelle-Aquitaine

Trois axes sont au programme : ligne Dax - Bayonne - Hendaye/Irun dans un premier temps, puis prolongement jusqu’à San Sebastian ; ligne Bayonne - Puyoô - Pau ; ligne Bayonne - Saint-Jean-Pied-de-Port. Soit au total près de 260 km de ligne et 33 gares et haltes desservies. « Sur la base des lignes TER existantes, l’objectif ultime qui a été identifié serait d’atteindre une fréquence cible à la demi-heure, desservant l’ensemble des arrêts, sur les trois axes ferroviaires de l’étoile bayonnaise », confirment les services du Conseil régional.

Trois horizons temporels

À court, moyen et long termes, l’action sera menée de façon phasée et graduée, impliquant différents niveaux d’action :
- entre 2024 et 2026 : les infrastructures et ressources existantes seront utilisées « au maximum de leur potentiel pour renforcer le service via une intensification de l’offre ferroviaire ». En parallèle, l’ensemble des études nécessaires aux opérations suivantes seront lancées ;
- entre 2027 et 2032 : l’acquisition de nouvelles rames sera nécessaire, tout comme « la modernisation de l’infrastructure (…) pour la poursuite du développement de l’offre » ;
- au-delà de 2032 : déploiement complet du service y compris sur sa partie transfrontalière, « possible par la finalisation des travaux d’infrastructures ».

Des premières étapes « emblématiques » pourraient très rapidement être franchies. La Région évoque ainsi « une tarification intégrée dès 2024 sur Bayonne - Saint-Jean-Pied-de-Port », mais aussi des renforts de l’offre à partir de 2025 et des prolongements jusqu’à Irun dès 2026. Les liaisons jusqu’à San Sebastian seront mises en œuvre « dès la finalisation des travaux sur l’infrastructure d’ici 2027 ».

Dans le Béarn, une association milite depuis plus de 15 ans, pour un RER, cette fois pyrénéen : LGV-Orthez-Oui, présidée par l’ancien maire de la commune, René Ricarrère. « Nous voulons dynamiser le territoire, et en particulier la ligne historique pyrénéenne qui passe par Pau, Lourdes, Tarbes et jusqu’à Bayonne, présente à Placéco l’intéressé. Sans oublier Orthez, dont la gare enregistre de très bons chiffres de fréquentation. On a dépassé les 200.000 voyageurs en transit cette année. » René Ricarrère l’assure : l’ensemble des collectivités des Landes et des Pyrénées-Atlantiques sont aujourd’hui autour de la table, pour que ce projet relie Dax, Bayonne, et les différentes villes béarnaises. « Depuis peu, Lourdes nous a rejoints », souligne-t-il pour illustrer ses propos. Objectif : renforcer les cadences le matin et le soir, avec un train toutes les demi-heures, pour permettre aux travailleurs de se déplacer plus simplement.
Pour mettre le projet sur de bons rails, l’association a convié en juillet dernier l’ensemble des parties prenantes, ainsi que le député des Bouches-du-Rhône Jean-Marc Zulezi, qui porte le projet de loi sur les RER métropolitains. « On lui a présenté notre projet, et il nous a dit que le fait de ne pas être une métropole estampillée SERM [ndlr, services express régionaux métropolitains] n’avait pas d’importance dans la mesure où l’on rassemble entre 900.000 et 1 million d’habitants, se réjouit René Carrère. Maintenant nous attendons que des décisions soient prises, à la fois dans le contrat de plan pour les mobilités 2023-2027, et pour le lancement d’une étude de faisabilité. » L’ancien édile dit avoir « bon espoir » que le RER pyrénéen voie le jour.

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