Virage industriel et recrutements pour Carriquiry - Premium

Moins d'un an après l'installation sur son nouveau site de Pau, Carriquiry sort la première brique de sa stratégie industrielle avec un atout majeur : un investissement d'1,2 million d'euros qui va ouvrir de très belles perspectives. Deux mots pour résumer l'approche de Virginie et Mickaël Castets : innovation et vision. La recherche de l'excellence opérationnelle et l'enrichissement permanent de la proposition de valeur, le couple les ont chevillés au corps. Le groupe Castets, ce sont 3 métiers qu'ils déploient au travers de la marque Carriquiry. Le pesage, qui est l’activité historique de l’enseigne, le coffre-fort et les portes blindées et autres dispositifs de sécurité, qui génèrent aujourd’hui 60% du chiffre d’affaires (4,5 millions d’euros) et le SAV pour ces deux activités. Si le siège est à Pau, l’entreprise possède des installations à Bordeaux et à Paris pour avoir la meilleure réactivité et qualité du service.Pour l’heure, c’est la branche sécurité qui mobilise l’attention : « l’investissement que nous faisons va nous permettre d'être 100% autonomes mais aussi de nous différencier de nos concurrents et d’adresser de nouveaux marchés. En automatisant notre appareil de production, nous allons pouvoir travailler 24 heures sur 24 pour honorer dans des délais contraints nos commandes. La temporalité est aujourd’hui un enjeu stratégique. Dans le SAV par exemple, les industriels qui proposent de la découpe laser imposent des délais de 5 semaines ; or la plupart du temps, les clients commandent aujourd’hui pour hier pour ne pas dire avant-hier. Des mois peuvent s’écouler entre un devis et une commande et quand elle est passée, il nous est demandé de produire dans des délais records. » Loi de programmation militaire et certificationsLa performance de l’outil et la qualité de service sont une chose mais cet investissement vient à point nommé pour adresser de nouveaux marchés alors que pour la sécurité, l'entreprise était traditionnellement positionnée sur le secteur bancaire (blindages et coffres d’agences). Si la commande publique n’est pas négligeable, notamment celle des collectivités locales avec l’équipement de locaux pour les polices municipales. Ceux-ci doivent en effet répondre, pour respecter la réglementation et les attentes des compagnies d’assurance, à des normes de retard à l’effraction.Au-delà des collectivités, c’est le militaire qui offre un horizon radieux. On connaît désormais les ambitions de la loi de programmation militaire 2024 – 2030 (413 milliards d’euros pour la période). On peut ne pas douter que l’enveloppe soit largement affectée à de l’armement et à des moyens aériens et terrestres. Mais les époux Castets savent aussi que le plan d’investissement dans des infrastructures militaires va créer un appel d’air. « Aujourd’hui, nous comptons l’intégralité des réseaux bancaires nationaux dans notre portefeuille clients. C’est un avantage mais nous souhaitons faire descendre son volume à 50% et c’est donc par de nouveaux marchés, comme la défense, que nous avons l’opportunité d’y parvenir. Dans les installations, il y aura des blindages, des barreaudages, et d’autres équipements sur lesquels nous nous positionnons déjà sur ce marché qui exige des produits normés et leur référencement est en cours. » Les normes ISO sont d’ailleurs un autre chantier prioritaire de l’entreprise car si aujourd’hui, un ISO 9001 par exemple, procure un avantage concurrentiel majeur, demain, il sera une condition sine qua non pour être retenu dans les appels d'offres. « Notre certification 9001 est programmée pour la fin de l’année et la 14001 pour fin 2024. Elle compte à nos yeux, parce qu’elle prolonge la démarche écoresponsable que nous avons adoptée pour la construction de notre nouveau bâtiment à Pau. C’est vrai que c’est un peu singulier de commencer par l’ISO et de programmer le MASE ensuite mais "nécessité fait loi " ! Dans nos métiers, les normes sont des éléments incontournables. Lorsque l’on sort un nouveau produit, aux coûts de recherche et développement, il faut ajouter les contrôles destructifs obligatoires pour obtenir les autorisations de mise sur le marché. Destructifs puisque par définition, pour évaluer une capacité de résistance, il faut chercher le point de rupture. La qualité est donc non seulement au cœur de nos processus d’innovation mais surtout aussi un impératif pour accéder à nos marchés. » Redimensionnement stratégiqueLa branche sécurité de Carriquiry ne mobilise pas tout le potentiel de sa R&D. Des innovations sont en cours de test sur la branche pesage et leur validation nécessitera encore quelques mois. D’une façon plus globale, c’est le modèle économique de cette activité que le couple est en train de totalement refonder. «On peut aller jusqu’à parler de redimensionnement stratégique pour adresser le marché national avec une offre écoresponsable. On se projette au-delà de la pérennisation de notre projet industriel dans une approche LEAN. L’approche des start-up est très inspirante et ce n’est pas parce que nous sommes des industriels que nous ne pouvons pas en appliquer les principes et d’ailleurs aussi les valeurs dans notre management. D’une façon plus large, nous déployons une politique RSE très orientée sur la valorisation des talents. Avec le parcours de Mickaël, précise Virginie, qui a commencé comme soudeur ici à 16 ans, je crois qu’on a de la légitimité. » Des investissements lourds pour Carriquiry, de nouveaux produits, un business modèle qui pivote et donc fatalement, une forte dynamique de recrutement. 7 embauches sont en cours sur des postes de soudeurs, magasiniers, directeur d’exploitation (H/F, bien sûr). L’horizon est très clair pour l’entreprise et s’ouvre plutôt sur un lever de soleil : carnet de commandes rempli jusqu’à 2024, objectifs de l’année atteints avant l’été, ce qui se traduit par un chiffre d’affaires prévisionnel en très forte progression à 5,5 millions d'euros, tout en maintenant une politique de prix très maîtrisée. C’est dans l’innovation qu’il faut chercher la réponse de l'entreprise à un contexte de marché dans lequel le prix de l’acier a été multiplié par 4 et les accessoires qui ne sortent pas des ateliers entre 20 et 30%. « Vous avez le choix. Bien sûr vous pouvez répercuter les hausses sur vos prix. C’est facile mais peut-être pas très judicieux. Lorsqu’un réseau bancaire affecte une enveloppe de X millions qui correspond à X agences, si vous augmentez vos prix à l’excès et que l’enveloppe ne permet pas de répondre à l’intégralité du besoin, vous ne faites plus qu’une partie dans le budget et au mieux le reste est reprogrammé l’année suivante. Au pire, vous perdez en compétitivité de vos prix et le donneur d’ordre vous écarte. Nous avons donc pris le problème à l’envers avec comme objectif premier de rester compétitifs sur les prix. Donc nous nous sommes cassés la tête avec notre bureau d’étude pour sortir par exemple une nouvelle porte blindée CR4, résistance à l’effraction 10 minutes, qui utilise 100 kilos d’acier de moins que les autres. Cela nous permet d’intégrer les hausses par une réduction des volumes matière. Qui plus est, sa production est plus rapide et s’attacher à maintenir nos prix, c’est devenu un sérieux avantage concurrentiel. On ne va rien inventer en disant que les acheteurs sont tous le pied au plancher sur les prix. »Le changement est le maître mot dans l’entreprise, et quand on dit changement, les époux vont plus loin puisque Madame a demandé à Monsieur de bien vouloir quitter l’exploitation pour aller faire du commercial sur les salons et être au contact de la clientèle. D’où le recrutement en cours sur l’ancien poste de Mickaël. CQFD.Carriquiry Sécurité & PesageCA 2022 : 4,5 M€37 salariés 7 recrutements en courssiège et prod. : 20 Avenue Vignancour, Paupôle logistique : 16 che du Grand Pas, Cestas

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