Team for the Planet va investir encore 4,5M€ dans les kites de Beyond the Sea - Premium

Le mouvement citoyen Team for the Planet (TFTP, ex-Time for the Planet), qui est également un fonds d’investissement, a récemment voté - à 99,92% de voix favorables ! - un réinvestissement dans le capital de la société girondine Beyond the Sea. Fondée en 2014 par Yves Parlier, navigateur bien connu mais aussi ingénieur et désormais entrepreneur aux commandes de cette SAS basée à La-Teste-de-Buch, cette PME développe des systèmes évolués de kites, ciblant aussi petits que (très) grands navires. En décembre 2021, TFTP avait déjà engagé un million d’euros dans le tour de table, prenant 9% des parts. Au cours de ces deux années, l’entreprise a « énormément évolué », souligne Yves Parlier, qui a notamment recruté un directeur général - Marc Thienpont - et vu l’effectif de sa structure passer de six à une grosse trentaine de CDI. Du muscle, mais surtout du cerveau, pour poursuivre la R&D et notamment voir l’entreprise remporter, en tant que chef de file du consortium KiWin (comprenant Kleyfrance, l’École de l'Air et de l'Espace, le CREA, LMGC et LIRMM de l’Université Montpellier UM-LMGC, IMS Bordeaux), un AMI lancé dans le cadre de France 2030.Deux offres cohabitent, chacune avec leurs cibles et perspectives propres. D’une part LibertyKite, destiné aux bateaux de plaisance et de pêche, pensé à la fois comme un dispositif de sécurité - « ces navires n’ont qu’un seul moteur, nous avec un équipement de 4,5 kilos, on tire un bateau de 32 mètres », souligne le navigateur - mais aussi pour prolonger l’agrément, « en augmentant le rayon d’action, pour maintenir une vitesse moyenne plus élevée ou simplement faire des économies de carburant ». Et pour la marine de pêche, « cette voile peut être une propulsion secondaire en cas de panne et rapprocher d’un port. Un remorquage en haute mer coûte cher donc ça intéresse les assurances », détaille le dirigeant. Et d’autre part le SeaKite, « le système le plus évolué », un système complet de traction intelligent destiné à la marine marchande. De la traction par le vent à la traction commerciale, il n’y a qu’un pas que Beyond the Sea a déjà franchi. En 2024, l’objectif est notamment de doubler le chiffre d’affaires - non communiqué - réalisé via LibertyKite, qui devrait gagner en valeur ajoutée avec de nouveaux raffinements. « Nous avons déjà des kites de 10, 20, 40 et 80 m². On est en train de travailler sur une 120 m², mais aussi sur un système de récupération en option, en plus du système de lancement installé de série. Ce système est déjà rentable pour nous », éclaire-t-il.Une usine pour passer au rythme industrielTeam for the Planet remet donc au pot. Une décision à 4,5 millions d’euros, prise en toute fin d’année dernière en assemblée générale et qui se concrétisera en trois temps. « On crée de nouvelles actions. Ils ont mis 1,5 million en décembre, puis encore 2 millions fin 2024 et encore 1 million un an plus tard. L’opération valorise l’entreprise à hauteur de 14,5 millions d’euros », détaille Yves Parlier. « Leur accompagnement n’est pas que financier. Ils regroupent 120.000 actionnaires engagés sur la lutte contre le réchauffement climatique. En plus de donner de l’argent personnel, les personnes qui composent ce réseau peuvent apporter une expertise technique, faire rencontrer le bon fournisseur… » Les recrutements devraient se poursuivre, à telle enseigne que la PME songe encore à pousser les murs, alors qu’elle vient tout juste de se doter d’un deuxième atelier de 100 m². « La prochaine étape, c’est un site de 1.500 m², une usine et des bureaux », dévoile à Placéco l’entrepreneur, qui cible « la zone sud du bassin d’Arcachon » pour ce projet qui doit « rapidement aboutir ».Parmi les engagements pris par Beyond the Sea auprès du fonds citoyen : faire entrer SeaKite en phase commerciale. Des signatures ont déjà été obtenues, auprès de l’armateur suisse Geogas pour équiper le tanker commercial Forbin mais aussi avec Les Abeilles, qui affrète le remorqueur Jason, utilisé dans la lutte anti-pollution par la Marine nationale. « On a des prospects très intéressés, de plus en plus d’armateurs qui nous sollicitent, du monde entier, notamment un armateur d’Amérique du Sud qui a près de 300 navires », indique le président.Un cadre réglementaire favorable« Le kite est la solution la plus simple pour les bateaux existants. Quel que soit le navire, notre système va s’adapter, il est très modulaire », estime le navigateur. Lequel estime qu’au-delà de la lente évolution des mentalités, un cadre légal favorable commence à émerger, « même si c’est compliqué car il y a une infinité de types de navires ». Et de citer l’Organisation maritime internationale, « qui donne la feuille de route et la durcit régulièrement, avec l’objectif en 2030 de -40% de gaz à effet de serre par rapport à 2008. Cette baisse est énorme, d’autant que le nombre de bateaux a été multiplié par deux ». Ou encore l’UE. « Si vous naviguez dans les eaux européennes, vous allez être assujettis à la taxe carbone, ça va rapporter beaucoup à l’Europe et coûter très cher aux armateurs, dont les bateaux ont des coefficients d’efficacité énergétique qui peuvent empêcher leur navigation pendant deux ans. Les solutions ? Peu nombreuses, pas forcément très efficaces sur le long terme et qui ont un coût notable. Par contre, sur les 90.000 navires en marine marchande, il n’y en a quasiment aucun qui utilise le vent. On pense que tous ces bateaux vont progressivement devoir s’équiper de kites, de voiles et d’autres systèmes véliques », veut croire l’entrepreneur.Sur le système SeaKite, des voiles de 25 et 50 m² ont été développées, avec des systèmes complets. Le SeaKite 100 sera lancé en avril et l’ambition est de créer de nouvelles déclinaisons, jusqu’à 1.600 m², « la surface à l’air d’un A380 », illustre le navigateur. L’ambition ne s’arrête pas là. « On développe aussi la sophistication, avec des capteurs redondants et des logiciels capables de piloter le kite, on augmente aussi la fenêtre de vol… On dépose régulièrement des brevets. » Selon les prévisions, l’effectif de Beyond the Sea pourrait atteindre une centaine de personnes d’ici fin 2026.Beyond the SeaSAS fondée en juillet 2014Siège social : La-Teste-de-BuchEffectif : 35 personnes CA : NC

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