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Moteurs électriques de bateaux : Kahe ouvre son capital et vise l’international

Stratégie
mardi 26 mars 2024

Christian Ollier, cofondateur de la startup. Crédits : Kahe

La jeune entreprise Motion Concept Group, plus connue sous sa marque Kahe, lance une levée de fonds participative sur la plateforme Tudigo. Elle ambitionne de collecter 1 million d’euros, pour se renforcer à l’international et pénétrer deux marchés de taille : les Etats-Unis et la Chine.

Imaginez un moteur de bateau électrique, de différentes tailles, s’adaptant aussi bien à un paddle qu’à un canoë. C’est l’innovation sur laquelle planche l’entreprise Motion Concept Group et ses cofondateurs, Christian Ollier et Nicolas Quendez. Ensemble, ils ont créé une marque plus connue que le nom de son entité juridique : Kahe. Mais l’histoire ne prend pas racine qu’à la création de cette dernière en 2018, et remonte en réalité à 2008. À cette époque, Christian Ollier occupait des fonctions de dirigeant au sein d’une grande enseigne d’articles de sport. « J’avais la conviction que l’un des terrains d’innovation, de progrès, se situait sur la mer avec un grand M. Cela englobe les océans, les lacs, les rivières, se remémore-t-il. Ça a été un échec, car je n’ai pas eu la force de convaincre autour de moi. »

Sept ans plus tard, il se penche de nouveau sur le sujet. Entre-temps, la mobilité douce a réellement fait son apparition sur terre, et commence à s’aventurer sur l’eau. Christian Ollier mobilise alors son désormais associé, Nicolas Quendez, qui décide de le suivre. « Pendant cinq ans, Nicolas et deux-trois autres personnes qui nous aident au Catie [ndlr, Centre aquitain des technologies de l’information et électroniques], travaillent sur la R&D du projet », reprend Christian Ollier. L’objectif : concevoir une motorisation douce, pour les sports d’eau et la plaisance.

Un moteur adaptable aux usages

Fort de quatre brevets, Kahe lance en 2023 sur le marché un premier produit test : une petite motorisation, permettant par exemple de pousser un stand-up paddle. « L’accueil que l’on a reçu était très prometteur, et cette année, au mois de mai, on va lancer notre premier petit moteur de bateau », se réjouit notre interlocuteur. Qui déroule : « Dès le départ, on s’est mis sous contrainte maximale en démarrant par la miniaturisation pour mettre au point le plus petit moteur possible. Maintenant, on fait grossir le moteur, ce qui est plus facile. » Kahe compte trois produits dans sa gamme : une planche de surf motorisée, un moteur « plug and play » pour les canoës ou les paddles, et donc bientôt un moteur plus grand, de 4,7 kg, destiné aux embarcations Zodiac par exemple, mais toujours adaptable aux stand-ups paddle ou aux embarcations plus légères. « Il sera destiné à des bateaux allant jusqu’à 600 kg, et ira jusqu’à quatre ou cinq nœuds », complète Christian Ollier.

USA, Chine : changer le modèle commercial

Pour assurer sa R&D, l’entreprise a déjà bouclé plusieurs levées de fonds. 2,5 millions d’euros auprès de business angels et d’un fonds privé, puis 1,5 million supplémentaires, collecté auprès de deux industriels, partenaires de Kahe : « YB Group, qui est notre assembleur, et La Soie, qui a développé une plateforme de prototypage et une maîtrise de process industriels », met en avant l’entrepreneur. Et depuis aujourd’hui, c’est sur le site de crowdequity Tudigo, que la startup a décidé d’ouvrir de nouveau son capital. Objectif : collecter 1 million d’euros, pour se préparer à pénétrer sur « les deux plus gros marchés du monde » : les Etats-Unis et la Chine. « On est déjà présent à l’international, dans une dizaine de pays. L’Espagne, l’Afrique du Sud, le Maroc, l’Australie, liste Christian Ollier. Mais on ne peut pas fonctionner pareil pour la Chine et les Etats-Unis. La commercialisation ne passe pas par des distributeurs exclusifs. En Asie, mieux vaut être en joint-venture, on sera très certainement dans cette démarche. Aux Etats-Unis, on ne sait pas encore quelle option on choisira, mais il faudra localiser quelque chose là-bas. »

Côté R&D, l’entreprise compte développer quatre nouveaux moteurs montant progressivement en puissance, pour aller jusqu’à un produit capable de motoriser un bateau de 10 mètres, pesant jusqu’à 10 tonnes. « On se donne l’objectif de sortir un moteur par an, alors dans trois ans, on devrait l’avoir atteint - même si on peut avoir de bonnes surprises et aller beaucoup plus vite. » Positionné en France sur une commercialisation BtoC, et via des partenaires, Kahe génère un chiffre d’affaires d’1,4 million d’euros, dont 505.000 euros de produits facturés (l’entreprise facturant aussi des licences développement). En 2024, elle entend vendre 4.500 moteurs, dont plus de 1.000 pour sa nouvelle gamme de bateaux.

Kahe
Fondée en 2018
6 salariés
CA : 1,4M€