Medtech : FineHeart planche sur un site industriel et une nouvelle ouverture de capital - Premium

Après 13 ans de R&D, la medtech pessacaise FineHeart s’apprête à démarrer sa phase clinique. Lancée en 2010 par des cardiologues bordelais et des experts de la medtech, l’entreprise développe un dispositif implantable pour traiter les insuffisances cardiaques sévères, chez des patients pour qui les traitements ne fonctionnent pas. Un tiers des personnes atteintes de cette pathologie sont aujourd’hui soignées grâce à des impulsions électriques, mais deux tiers sont en attente de solution. « Pour ces dernières, ce n’est pas un problème de commande électrique, c’est le muscle lui-même, le cœur, qui est fatigué ou qui a une zone morte après un infarctus », expliquait à Placéco Arnaud Mascarell, CEO de FineHeart, en 2021. Selon lui, plus de 200.000 patients sont en attente d’un traitement, chaque année, en Amérique du Nord et en Europe. FineHeart conçoit une pompe à implanter directement dans le cœur, qui, à l’instar d’un pacemaker, donnera « un coup d’accélérateur » au muscle à chaque contraction, pour l’aider à supporter l’effort. Mais comme pour tout dispositif médical, la phase de développement demande du temps et de l’argent. Il y a deux ans, FineHeart bouclait un tour de table de 15 millions d’euros pour finaliser ses tests précliniques, complétés par plusieurs business angels pour atteindre 21 millions d’euros. Aujourd’hui, la medtech attend une étape cruciale : les autorisations pour entamer la phase clinique, « idéalement à la rentrée prochaine ». « Cette partie prendra entre deux et trois ans, précise Arnaud Mascarell. Il y a la phase pilote, l’étude de faisabilité, puis les tests sur des patients humains. » Ensuite viendra le chapitre industriel, si tout se passe bien.A chaque contraction, le dispositif implantable aidera le cœur à supporter l'effort. Crédits : FineHeartVers une levée à plus de 50M€ ? Pourtant il y a deux ans, la société prévoyait une première implantation… En 2022. Ce retard, explique notre interlocuteur, est principalement lié au Covid-19. « Il est vrai qu’on sous-estime toujours le temps de développement dans les medtech, surtout sur des thérapies très disruptives comme la nôtre. Mais en l'occurrence, c’est surtout la pénurie de certains composants électroniques qui nous a freinés. » Au début de l’année dernière, plus de 100 références étaient ainsi en rupture de stock. Une pénurie aujourd’hui terminée, qui permet à FineHeart de se concentrer sur son changement d’échelle. Un jalon « souvent difficile pour les startups », car nécessitant à nouveau d’importants investissements avant de générer des revenus. L’entreprise planche ainsi sur une nouvelle levée de fonds, une fois le premier patient inclus dans sa phase clinique, « plus vraisemblablement au début de l’année prochaine ». Lauréate d’un programme européen pour l’accompagnement de la recherche, la medtech bénéficiera d’un soutien de 15 millions d’euros. « Cette somme a vocation à venir compléter un tour de table qui sera compris entre 40 et 50 millions d’euros », affirme notre interlocuteur. Ce qui permettra à FineHeart de financer son volet d’industrialisation pré-commercialisation à l’échelle européenne, mais pas seulement : ses dirigeants souhaitent structurer une partie de l’équipe clinique outre-Atlantique, « en prévision d’essais cliniques aux Etats-Unis ». Reste ensuite à obtenir l’autorisation de mise sur le marché en Europe puis aux Etats-Unis, avant d’attaquer le reste du monde… Et notamment la Chine, où FineHeart vient d’obtenir ses deux premiers brevets. « Le nerf de la guerre pour toute startup innovante, c’est d’avoir une très forte protection industrielle et intellectuelle. Nous avons 80 brevets aujourd’hui, répartis dans 20 familles de brevets différentes », explique Arnaud Mascarell. L’obtention de ces brevets chinois aura nécessité plusieurs années, la medtech ayant été confrontée « à un protectionnisme exacerbé » : « Les examinateurs trouvent tous les prétextes possibles pour dire que votre innovation n’en est pas une, mais on a eu gain de cause », commente le dirigeant qui espère l’obtention prochaine de trois autres brevets.Un nouveau site industriel à Pessac En parallèle, FineHeart travaille à la création d’un futur site industriel - toujours à Pessac -, qui lui permettrait d’intégrer 1.000 m² de salle blanche, des laboratoires et un site de production. Si rien n’est concrétisé pour le moment, Arnaud Mascarell affirme être en discussion avec plusieurs promoteurs. Et si le CEO souhaite que la production des implants soit française voire européenne, il précise que ce ne sera pas de tout repos : « Sur la filière de l’implantable, aucun acteur français n’est positionné. Par exemple pour les batteries implantables, on a toutes les technologies et les savoir-faire qui permettraient de développer ce type de solution, mais les acteurs ne s’intéressent pas forcément à l’implantable médical. Cela fera partie des discussions et des partenariats que l’on essayera de tisser au fil des développements, car plus on grandira, plus on sera attractif. Il faut aussi que ce soit une volonté des industriels et de nos politiques, car ces technologies implantées dans le corps humain sont plus à risque, donc nécessitent plus d’investissements. » Une fois sa levée de fonds bouclée, FineHeart entend aussi muscler ses équipes, pour atteindre 90 personnes, contre 60 aujourd’hui. FineHeartCréée en 2010Basée à Pessac60 salariés

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