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Le CHU de Bordeaux lance la reconstruction de l’EHPAD de Lormont

Stratégie
mercredi 01 mars 2023

Exit la conception en tripode, le nouvel EHPAD joue la carte de l'ouverture - crédit TLR Architecture

Le CHU de Bordeaux a donné mardi le coup d’envoi du chantier de reconstruction de l’EHPAD qu’il opère à Lormont. Un chantier à 16 millions d’euros, pour livrer d’ici 2025 un établissement de 120 lits totalement repensé, et matérialiser l’ancrage de l’hôpital public au cœur d’un pôle gérontologique en plein développement.

Dans le jargon médico-social, on les appelle V120 : des maisons de retraite construites selon un modèle initié par Simone Veil, alors ministre de la Santé (d’où le V), et dimensionnées pour accueillir 120 résidents (d’où le 120). D’abord ouvert comme une unité de soins longue durée avant d’être transformé en EHPAD en 2005, le centre de gériatrie de Lormont se prépare à rompre avec le modèle historique du genre : au terme d’un appel d’offres lancé fin 2021, le CHU de Bordeaux vient en effet à donner le coup d’envoi d’un chantier de reconstruction. Prévu pour une durée de deux ans, le chantier doit aboutir à la livraison d’un tout nouvel établissement en 2025.

Engagée de longue date, la réflexion sur le centre de Lormont portait au départ sur une simple restructuration du bâti existant. « Je n’ai pas souhaité qu’on continue dans cette voie, je ne voyais pas comment réaliser deux ans de travaux en site occupé, dans ce qui est avant tout un lieu de vie et un lieu de soins », explique Yann Bubien, directeur général du CHU de Bordeaux, venu mardi à Lormont pour présenter aux résidents et aux personnels le futur de leur EHPAD. Le changement de braquet se fait toutefois au prix d’un surcoût : d’un prévisionnel initial de l’ordre de 12 millions d’euros, le projet passe à un budget total de 16 millions d’euros, que le CHU boucle grâce au renfort des participations du conseil départemental et de l’ARS Nouvelle-Aquitaine, présents à hauteur de 3 millions d’euros chacun.

Au terme de l’examen des 62 dossiers de candidature reçus dans le cadre de l’appel à projets, c’est finalement le projet du cabinet bordelais TLR Architectures qui a été sélectionné à l’unanimité. Le nouveau bâtiment se développe en R+1 (contre trois niveaux pour l’existant), avec un sous-sol de parkings et de services, sur 5.000 m², pour une capacité préservée : 120 lits, dont six places d’accueil temporaire, et six places en accueil de jour, avec un agencement censé profiter aussi bien au confort des résidents qu’à celui des aidants. « Les attentes ont changé, il faut abandonner le V120 ou le mini-tripode pour une conception plus domiciliaire, tout en offrant le bon niveau d’équipements médicaux », résume Geneviève Pinganaud, cheffe du service de médecine gériatrique du CHU. Le bâtiment se veut également mieux intégré à son environnement urbain, avec un parvis ouvert, des façades rapprochées de la rue, et plus vertueux, avec une construction bois carbone, deux jardins intérieurs, et une connexion au réseau de chaleur de la rive droite.

Pour le CHU de Bordeaux, engagé dans un vaste plan de modernisation, qui doit se traduire par un milliard d’euros d’investissements sur douze ans, le chantier de l’EHPAD de Lormont est également une étape symbolique, puisque le premier employeur de la région lance pour la première fois la reconstruction d’un de ses établissements recevant du public. Il conforte dans le même temps son unique implantation sur la rive droite de Bordeaux, au cœur d’un quartier où la silver économie occupe une place grandissante, avec les investissements récents de l’Ugecam (Ehpad et centre de soins de suite et de réadaptation) et d’Enéal (résidence autonomie de 75 logements, bientôt prolongée d’une résidence intergénérationnelle). « Ce projet d’établissement neuf est à la hauteur de ce que nous avons construit avec ce pôle gérontologique, et c’est peut-être une étape dans une meilleure prise en compte des préoccupations, mais aussi des atouts, de la rive droite en matière de santé », salue Jean Touzeau, maire de Lormont.

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