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Kazoart veut lever des fonds pour booster ses ventes d'art à l'export - Premium

Stratégie
mardi 15 juin 2021

Mathilde Le Roy a lancé sa galerie d'art en ligne en 2015 - Crédits : Kazoart

La galerie d’art en ligne Kazoart prépare une levée de fonds pour accélérer ses ventes à l’export. Elle cherche à recruter des artistes internationaux pour se positionner sur les marchés américains et anglais, et atteindre 30M€ de CA en 2023.

Si vous êtes amateur d’art, peut-être avez-vous déjà consulté le catalogue de Kazoart, une marketplace qui permet d’acheter des œuvres en lignes. Après 6 ans d’existence la galerie d’art numérique compte une communauté de 300.000 amateurs d’art, plus de 1.000 artistes et un panier moyen de 1.000 euros.

Ce que promet Kazoart, c’est un choix d’œuvres plus large, plus diversifié en thermes de prix ou de support. « Toutes les pièces sont entreposées dans les ateliers des artistes, détaille la fondatrice Mathilde Le Roy. Lorsque l’une d’elle trouve un acquéreur, nous nous chargeons de la transporter car cela nécessite une vraie expertise. Nos clients sont partout dans le monde, et aujourd’hui 30% des ventes sont à l’export. »

2020, année pivot

« Lorsque nous nous sommes lancés en 2015 les acheteurs étaient assez dubitatifs car beaucoup préfèrent voir l’œuvre en vrai, se remémore Mathilde Le Roy. Idem du côté des artistes qui étaient un peu frileux. Il a fallu de la pédagogie, et la démocratisation des achats en ligne nous a également aidés. » Mais en 2020, la pandémie a donné un coup d’accélérateur inattendu à l’entreprise bordelaise : les ventes en ligne explosent dans de très nombreux secteurs, y compris pour l’art. La fermeture des foires, des galeries et des expositions pousse les collectionneurs à se tourner vers le numérique. Conséquence, le marché de l’art en ligne, qui représentait en 2019 9% du marché de l’art global, passe à 25% en 2020 et pèse aujourd’hui 12,6 milliards de dollars. « D’après les premières études qui ont été réalisées la pratique tend à perdurer, car les acheteurs ont été convaincus », précise Mathilde Le Roy.

Pour Kazoart, l’année 2020 est donc un véritable accélérateur. Les ventes ont doublé particulièrement à l’export, et le chiffre d’affaires de la société, non communiqué, a bondi de 130%. « Nous sommes surtout sur les marchés d’Amérique du Nord et d’Europe de l’Ouest. Il faut savoir qu’aux Etats-Unis et en Angleterre les marchés sont un peu plus matures qu’en France en matière d’art et d’achat en ligne. Il y a une vraie demande, donc nous sommes en train d’accélérer le développement de notre marketing dans ces pays. »

Devenir une plateforme internationale

Après avoir structuré son activité en France sur fonds propres, Kazoart se tourne vers la levée de fonds. « Elle sera de plusieurs millions d’euros », avance Mathilde Le Roy sans en dévoiler plus. Cela permettra de consolider et doubler l’équipe qui compte aujourd’hui 15 salariés. Dans les 12 prochains mois l’entreprise recrutera des profils de développeurs web, d’UX designers, de marketing mais aussi pour compléter la relation clients et la relation artistes.

Côté catalogue, la galerie d’art numérique recrute entre 10 et 20 nouveaux artistes par mois, et souhaite accélérer notamment pour des artistes étrangers (et en particulier ceux des pays ciblés pour accroître les ventes). « Aujourd’hui nous sommes encore très franco-français et 90% de notre catalogue vient de l’Hexagone, reprend Mathilde Le Roy. Jusqu’à présent nous nous sommes développés à l’export en vendant l’art français, maintenant nous voulons devenir une marketplace beaucoup plus globale, une plateforme internationale. » D’ici la fin de l’année Kazoart souhaite multiplier par deux sa communauté, et atteindre 50% d’export.

Les NFT, nouvel enjeu pour l’art

L’innovation des NFT, non-fongible token, fait également partie des projets de l’entreprise. Ces jetons non fongibles en français, se basent sur la technologie de la blockchain et permettent d’acquérir des œuvres entièrement numériques, uniques et infalsifiables. « C’est un sujet qui nous intéresse énormément ! Depuis 2015 nous sommes à la croisée entre l’art et le digital, et les NFT sont également sur ces thématiques-là, même si c’est une démarche différente de l’art physique. » En avril dernier l’entreprise a organisé une vente avec cinq artistes qu’elle représente, à qui elle a proposé de créer des NFT. Une première expérience qui a permis à Kazoart de découvrir la technologie.

A lire pour découvrir les NFT : Blockchain - Stendhal aide les street artists à se rémunérer

« Nous sommes en train de préparer la suite désormais, et même si le marché des NFT est encore très immature, nous souhaitons nous positionner. La technologie de la blockchain permet de garantir l’authenticité de l’œuvre, or c’est un sujet sur lequel – sans trop en dévoiler, nous travaillons aussi. » Ces projets seront lancés dès cette année par Kazoart, qui espère atteindre, en 2023, 30 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Kazoart
Basée à Bordeaux
15 salariés
CA : n. c. 
www.kazoart.com

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