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Elisa Aerospace pose la première pierre de son futur campus bordelais - Premium

Stratégie
jeudi 06 janvier 2022

Le campus d'Elisa Aerospace accueillera ses premiers étudiants à la rentrée 2022 - photo AL

Installée en Gironde depuis 2018, l’école d’ingénieurs Elisa Aerospace investira fin 2022 son nouveau campus de Saint-Jean d’Illac. Un bâtiment de 5.600 m², porté par un investissement de 25 millions d’euros, grâce auquel l’école compte accueillir 600 étudiants, autour de deux cursus tournés vers les évolutions de la filière aéronautique, spatial et défense.

Des pouvoirs publics aux représentants du monde économique, tous les participants à la cérémonie de la première pierre du futur campus girondin d’Elisa Aerospace ont salué la « ténacité » de Chantal de Turckheim, directrice générale de cette école d’ingénieurs privée, spécialisée dans les sciences aérospatiales créée en 2009 à Saint-Quentin en Picardie. Le projet, en gestation depuis 2017, a en effet subi de nombreux contretemps, à commencer par un permis de construire annulé, qui ont amené la direction de l’école à prolonger l’occupation des locaux temporaires mis à sa disposition par la ville de Saint-Jean-d’Illac depuis 2018.

Près de quatre ans plus tard, les difficultés administratives sont oubliées, et l’école tourne les yeux vers son futur campus, dont les travaux ont débuté sur un nouvel emplacement, le long de l’avenue de Pierroton. Le premier bâtiment, dont la livraison est prévue courant 2022, à temps pour la rentrée de septembre, développera 3.000 m², autour d’une agora centrale vitrée. Il sera suivi d’un second bâtiment de 2.600 m², programmé à l’horizon 2024. L’ensemble devrait permettre d’accueillir 600 étudiants, répartis sur les différentes années des deux cursus proposés par Elisa Aerospace.

Préparer l’aéronautique de demain

Le principal forme en cinq ans des élèves ingénieurs recrutés majoritairement en post-bac, autour des trois dominantes que sont l’ingénierie des systèmes aéronautiques, l’ingénierie des missiles et systèmes spatiaux, et l’ingénierie des systèmes complexes coopératifs. « Nous formons majoritairement des concepteurs, qui trouveront leur place dans les bureaux d’étude de grands groupes tels que Thalès, ArianeGroup, Airbus, ou de leurs sous-traitants », résume Chantal de Turckheim. Près de 70% des étudiants passés par Elisa Aerospace évoluent directement dans le domaine de l’aéronautique, alors que 16% se tournent vers le spatial, 10% vers les activités de sûreté et défense, et 8% vers d’autres formes de mobilité.

Le parcours pédagogique veut dans ce contexte intégrer l’ensemble des problématiques auxquelles fait face le transport aérien, de l’ingénierie du futur avion vert jusqu’aux sujets tels que le recyclage des appareils arrivés en fin de vie. « Nous préparons nos étudiants à des sujets tels que la maintenance ou le démantèlement, qui se décident en réalité au moment de la conception », commente Alexander Gibb, président d’Elisa Aerospace, en parallèle de ses activités à la tête d’une entreprise de chimie du Nord. « Aerospace Valley nous a par exemple sollicité pour mettre en place un séminaire sur le calcul du bilan carbone avec nos étudiants de 4e et 5e année », illustre Chantal de Turckheim. L’école a par ailleurs ouvert en 2021 un second cursus sous forme de bachelor, qui forme en trois ans des techniciens experts à destination de postes en production, en méthode, en maintenance ou en qualité.

Un atout pour le territoire

Elisa Aerospace, qui facture ses différents cursus entre 5.000 et 8.000 euros l’année, prévoit un investissement d’environ 25 millions d’euros pour le foncier, les bâtiments et leur futur équipement. L’école, au statut d’association, a déjà reçu une aide de 4 millions d’euros de la région Nouvelle-Aquitaine pour financer la première tranche de ses travaux. Elle sera également subventionnée pour son second bâtiment. « L’Aquitaine et la Nouvelle-Aquitaine avaient un retard au niveau national en matière de formation d’ingénieurs. Nous avons déjà doublé le nombre d’ingénieurs formés dans la région, et mon souci aujourd’hui est de doubler à nouveau ce chiffre », commente Alain Rousset, en rappelant les projets de campus engagés dans le ferroviaire à Saintes et dans le naval entre Rochefort et la Rochelle. En attendant, le président du conseil régional voit dans l’installation définitive d’Elisa Aerospace un soutien bienvenu à la très riche filière ASD locale : « comment bâtir un écosystème attractif si l’on oublie un des maillons de la chaîne ? ».

Un constat partagé aussi bien par la CCI Bordeaux-Gironde que par les représentants du secteur. « Les ingénieurs ne doivent pas simplement maîtriser des technologies, ils doivent aussi apprendre à s’intégrer dans des équipes et des projets, et c’est ce à quoi Elisa prépare », salue au nom de l’association BAAS Yann Guillou, directeur régional d'EADS Astrium.

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