Drones : Eos Technologie va recruter « à marche forcée » en 2023 et 2024 - Premium

En 2018, l’entreprise Eos Technologie, spécialiste des drones à voilure fixe, voyait le jour à Toulon. À l’origine du projet, un ancien militaire français, « qui avait fait le constat amer que la France avait un certain retard » en matière de drones, et utilisait du matériel « essentiellement américain ou israëlien », présente à Placéco Jean-Marc Zuliani, directeur général d’Eos Technologie. Cinq ans plus tard, l'entreprise s’est structurée, et commercialise une solution de drones entièrement électriques, légers et silencieux, qui entrent dans la catégorie des planeurs inhabités. « Nos machines sont conçues pour voler sans moteur, précise Jean-Marc Zuliani. Également, nous voulions aller à contre-courant de ce qui se fait dans le secteur, en étant un centre de prototypage rapide. Là où d’autres acteurs ont cinq ou six ans de développement, nous ne mettons que trois ou quatre mois à élaborer une solution. » Pour renforcer sa croissance, Eos Technologie a fait le choix, en 2022, de déménager son siège social de Toulon à Mérignac. Après une levée de fonds de 2,5 millions d’euros auprès de business angels, la même somme a été investie dans un site de 500 m² doté d’un showroom, d’une usine d’assemblage et d’une partie administrative. « Beaucoup de nos commanditaires militaires sont basés dans le sud-ouest, et il y a de grandes zones d’expérimentation et d’essais de drones en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie », commente le directeur général. Aujourd’hui, l’entreprise maîtrise toute sa chaîne de valeur, avec une usine de production de composites basée près de Grenoble, et 80% des composants de ses drones sourcés en Europe. Seules les batteries de lithium polymère, dont on ne trouve « pas vraiment d’équivalents » sur notre continent, sont fabriquées en Asie.Passer à l’échelle industrielle Le secteur des drones à voilure fixe compte quatre grands segments. Les nano-drones qui tiennent dans une poche, les mini-drones (1 à 5 mètres d’envergure), les drones tactiques (5 à 20 mètres d’envergure), et les drones stratégiques, capables « de survoler la moitié de la planète ou d’emporter une bombe nucléaire ». Eos Technologie a déjà finalisé trois modèles, de 3, 4 et 9 mètres, et travaille actuellement sur un drone de 12 mètres, notamment grâce à sa levée de fonds. « Nous devons avoir les reins suffisamment solides pour attaquer le marché des drones de grande envergure, souligne Jean-Marc Zuliani. Un peu avant l’été 2022, nous avons gagné un contrat pour la production d’un drone de 12 mètres, doté d’une innovation technologique – un cœur énergétique hybride, qui fonctionne à la fois avec une batterie de lithium et avec une pile à combustible. » Objectif visé : pouvoir faire voler l’engin entre 16 heures et 24 heures d’affilée. Après avoir enregistré un chiffre d’affaires annuel de 100.000 euros durant ses trois premières années d’activité, Eos Technologie a atteint 400.000 euros en 2021, et presque 2 millions d’euros en 2022. Pour maintenir cette croissance, l’entreprise prévoit « d’embaucher à marche forcée » entre 15 et 20 salariés sur ses deux sites, pour atteindre la vingtaine de collaborateurs fin 2023, et une trentaine en 2024 (contre 12 aujourd’hui). « Jusqu’à présent nous produisions de petites séries, avec une dizaine de pièces à l’année. En 2023, si le carnet de commandes se confirme nous serons sur une cinquantaine de pièces, puis une centaine l’année suivante. Nous devons désormais passer à échelle, et entrer dans un mode industriel », affirme Jean-Marc Zuliani. Pour autant, la société ne souhaite pas internaliser la production de très grandes séries, et compte s’appuyer sur « un industriel phare de Nouvelle-Aquitaine », spécialiste de l’aéronautique, pour cela.Trois sujets de R&D à venir Si le passage à de grandes séries est le premier enjeu d’Eos Technologie pour les deux années à venir, l’entreprise en poursuit un deuxième : l’interopérabilité. En clair, permettre à ses drones de communiquer avec les systèmes développés avec les autres acteurs internationaux. « C’est l’un des grands enjeux tant pour l’armée française qu’à l’échelle européenne. Il y a un vrai besoin d’harmonisation sur les protocoles de communication, nous sommes là à la limite entre les télécommunications et l’informatique », explique Jean-Marc Zuliani. Le spécialiste girondin entend également se positionner sur la « guerre électronique », remise sur le devant de la scène avec le conflit ukraino-russe. « Faire voler un drone dans un espace contesté est beaucoup plus compliqué, déroule notre interlocuteur. Un drone se déplace grâce à son GPS, et quand au sol des forces utilisent un brouilleur, le système ne peut plus se repérer. L’enjeu, c’est d’être capable de réaliser une mission alors que tout est fait pour qu’elle ne puisse pas être effectuée. » Enfin, dernier sujet de R&D à venir, l’intelligence artificielle dans la reconnaissance d’images. Eos Technologie mise sur une intelligence embarquée qui puisse détecter les formes et les mouvements, et ainsi attirer l’attention de l’opérateur, « qui ne peut pas tout observer derrière son écran durant quatre ou cinq heures ». Autant d’enjeux sur lesquels l’entreprise veut se positionner dans les années à venir, pour renforcer ses parts de marché d’abord sur le militaire, puis dans un second temps, sur la sécurité civile. Pompiers, recherche de personnes en mer, observation de zones de pêche : « La réglementation européenne est tellement contraignante, actuellement, que le marché civil est difficile. Lorsqu’on y verra un peu plus clair sur la future réglementation, on se permettra d’attaquer ce segment », conclut Jean-Marc Zuliani. Eos TechnologieBasée à Mérignac12 salariésCA 2022 : 2M€

Drones : Eos Technologie va recruter « à marche forcée » en 2023 et 2024 - Premium

Club Résolution : le mécénat sera à l’honneur le 4 juin

RV le 20 mars : Placéco invite Anne-Catherine Péchinot, DG d ...

Profession’L revient à Bordeaux les 13 et 14 mars

Le Rallye des Pépites revient à Bordeaux pour sa 10e édition

RV le 31 janvier : Placéco Live avec Christian Maviel, PDG d ...

David Djaïz et Élisabeth Laville, invités des Rencontres RTE ...

RV le 18 octobre : Placéco Live avec Nicolas Béraud de Betcl ...

Jeux vidéo : Horizon(s) revient pour une seconde édition à B ...

AC Dismantling, la jeune pousse qui veut rendre la fin de vie des aéronefs plus responsable

La chronique innovation : Treefrog Therapeutics veut aider les patients atteints de Parkinson

En images : la 2e édition de Résolution, au Palais des Congrès de Bordeaux

La chronique innovation : Agena Space veut mettre en orbite ses satellites légers

New Space : Aerospacelab France change de nom et maintient son calendrier

La chronique innovation : Comerso revalorise les invendus au profit d'associations

DigitÉco #11 : votre IA, open source ou propriétaire ?