Ceva Santé Animale boucle une croissance externe et se renforce aux Etats-Unis - Premium

C’est une opération de croissance externe américaine qu’annonce Ceva Santé Animale. La première entreprise française de santé animale boucle l'acquisition de Scout Bio, basée à Philadelphie (Pennsylvanie), spécialiste des biotechnologies de pointe, dans les soins aux animaux de compagnie. « La structure émane d’une plateforme de développement de thérapie génique, développée par un chercheur reconnu, Jim Wilson, à l’université de Philadelphie, explique à Placéco Marc Prikazsky, PDG de Ceva Santé Animale. Comme souvent dans le modèle américain des universités, elles essaiment et créent des startups - celle-là, Scout Bio, a une dizaine d'années. » La jeune pousse, forte d’une vingtaine de chercheurs basés sur place, travaille aujourd’hui sur deux innovations. Le développement de la thérapie génique, d’abord, pour les maladies chroniques des animaux. « C’est permettre d’intégrer dans le génome de cellules cibles, un petit bout d’ADN qui permettra de traiter une maladie. En médecine humaine, cela concerne essentiellement les maladies rares. En vétérinaire, ce qui nous intéresse ce sont les maladies chroniques », simplifie Marc Prikazsky. Seconde innovation, l’emploi d’anticorps monoclonaux pour cibler un domaine précis, comme la cancérologie - toujours pour nos compagnons à quatre pattes. Pour Ceva Santé Animale, cette acquisition est stratégique. Les Etats-Unis étant, de loin, le premier marché en matière d’animaux de compagnie. « Il y a une humanisation croissante du lien entre l’animal et l’humain. 10, 15 ans en arrière, on ne parlait pas beaucoup de cancérologie pour les animaux, alors qu’aujourd’hui c’est un vrai sujet. D’où l’intérêt d’avoir une plateforme de chercheurs, pour accélérer le développement aux Etats-Unis, et avoir des solutions à des coûts acceptables pour le plus grand nombre », déroule le PDG. Qui précise, sans dévoiler le montant de la transaction, que les coûts d’investissement annuels pour les études menées, représenteront entre 20 et 25 millions d’euros. Mark Heffernan, ancien directeur général de Scout Bio, devient quant à lui directeur des activités biothérapeutiques et du campus biotech de Ceva, à Philadelphie.200M€ d'investissements en 2024 Cette opération intervient à une période chargée pour l’entreprise française. D’une part, elle a restructuré sa dette en fin d’année dernière. Une nécessité due au modèle particulier de Ceva Santé Animale, basé autant sur des fonds propres que sur de la dette. « On avait une dette à maturité. Mi-2026, c’est loin, et en même temps proche quand vous vous projetez sur du long terme. On a décidé de la refinancer, dans un contexte extrêmement compliqué et volatil, explique Marc Prikazsky. On est arrivé à le faire en 15 jours, avec une partie majoritaire de dette en euros et le reste en dollars. » Cette dette, désormais entièrement refinancée, amène l’entreprise jusqu’en novembre 2030. De quoi lui donner la mesure de ses ambitions internationales, alors que Ceva Santé Animale investira encore cette année près de 200 millions d’euros dans ses activités, et que la France ne représente plus que 8% de son chiffre d’affaires. D’autre part, Ceva Santé Animale poursuit la construction de son futur siège social à Libourne, pour une livraison prévue à la fin de l’année et un déménagement, début 2025. « Je m’étais posé la question de continuer ou non ce projet durant le Covid, car tout le monde était en télétravail. Mais on s’aperçoit que les gens ont besoin d’être ensemble, et que la qualité de la structure d’accueil participe, d’une certaine façon, au bien-être au travail », affirme le PDG. Un investissement qui ne sera pas vain, et qui accueillera une petite partie de ses quelque 7.000 salariés à travers le monde.Ceva Santé Animale Basée à Libourne 7.000 salariés dans 47 pays CA 2022 : 1,5 milliard d’euros

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