Placéco Gironde, le média qui fait rayonner l’écosystème

Votre édition locale

Découvrez toute l’actualité autour de chez vous

Au Haillan, le groupe Sefmat s’appuie sur 100 ans d’histoire - Premium

Stratégie
lundi 19 décembre 2022

Julien Marigot a repris le groupe Sefmat en 2016. Crédits : MB

Sefmat, spécialiste girondin de la conception de sources de chaleur innovante, a fêté cette année son centième anniversaire. L’occasion de revenir sur cette histoire chargée, et sur son activité qui a évolué au fil des ans.

Installée sur la commune du Haillan, une discrète entreprise a célébré son centième anniversaire, en 2022. Le groupe Sefmat, dirigé par Julien Marigot, est spécialisé dans la conception de sources de chaleur innovantes. « Souvent, les gens se demandent à quoi ça peut servir, plaisante le dirigeant de la PMI. Nous sommes sur des marchés de niche, et nous avons plusieurs marques selon les applications. » Une première verticale, Ripack, commercialise des pistolets de rétractation pour la logistique. Des sortes de « sèche-cheveux très puissants », utilisés pour chauffer les films thermosensibles, et emballer des palettes, par exemple. Ripack Supplies se positionne sur des films de très grande longueur pour emballer des bateaux ou des tronçons d’avion, et Ripagreen, dernier segment lancé en 2016, propose une solution de désherbage écologique aux collectivités et aux structures d’entretien d’espaces verts. La flamme du pistolet sèche l’herbe et bloque sa photosynthèse, remplaçant ainsi les produits phytosanitaires. 60% du chiffre d’affaires est réalisé à l’export, et Sefmat possède deux filiales, l’une à Chicago, l’autre au Mexique. « Chaque année, on couvre un peu plus de 100 pays avec 400 distributeurs, toutes marques confondues », précise Julien Marigot.

D'une lampe à souder à un pistolet de rétractation

Mais l’activité de Sefmat en 2022 est bien différente de celle développée durant la première moitié du XXe siècle. « Nous n’avons pas de date précise de création, donc nous nous basons sur le premier dépôt de brevet, en 1922, explique son dirigeant actuel. À l’époque, il s'agissait des ateliers Rippes, du nom du fondateur, qui étaient basse dans Bordeaux Centre. Les équipes ont développé une lampe à souder, ont commencé à faire quelques foires, puis la Seconde Guerre mondiale est arrivée. » L’approvisionnement en métaux se complexifie alors, mais M. Rippes refuse de collaborer avec l’ennemi pour poursuivre son activité. « Il y a mis un point d’honneur », souligne Julien Marigot. La petite entreprise conçoit alors des produits avec les moyens du bord.


Le premier modèle de lampe à souder date de 1922. Crédits : MB

Miser sur des produits éco-conçus

Depuis sa création, l’entreprise est passée entre plusieurs mains. Jusqu’en 2016, lorsque son dirigeant d’alors, Guy Boivin, transmet les rênes à Julien Marigot, entré dans la société dix ans plus tôt. « C’est une aventure humaine, raconte ce dernier. Les transmissions se sont toujours faites, je pense, d’une bonne manière. M. Boivin m’a mis le pied à l’étrier, m’a accompagné car au départ je n’avais pas forcément les moyens de reprendre l’entreprise. » Aujourd’hui, le chiffre d’affaires dépasse les 7 millions d’euros, et Sefmat revendique une « vraie solidité ». Sans chercher la croissance à tout prix, le groupe maintient une forte R&D, pour répondre aux besoins clients tout en mettant l’accent sur l’éco-conception. « Lorsqu’on veut développer un produit, on se demande s’il y a un intérêt, si l’on pollue plus que les acteurs déjà présents sur le marché, met en avant le dirigeant. On fabrique des produits plus compacts, moins énergivores car certains marchés ne nécessitent pas forcément de la puissance. » Sefmat mise sur une qualité de service, s’appuie sur un support client internalisé pour accompagner ses usagers et ses distributeurs aux quatre coins du monde. « Notre stratégie, dans les années à venir, n’est pas de doubler notre chiffre d’affaires. Mais d’essayer de marcher sur les traces de ceux avant nous en ayant une croissance pérenne, et en étant responsables et raisonnés », conclut Julien Marigot.