Placéco Gironde, le média qui fait rayonner l’écosystème

Votre édition locale

Découvrez toute l’actualité autour de chez vous

A Pessac et Blanquefort, deux nouvelles centrales solaires entrent en service

Stratégie
vendredi 14 avril 2023

JP Energie Environnement vient de mettre en service deux nouvelles centrales solaires sur le territoire de Bordeaux Métropole. Basées à Pessac et Blanquefort, elles reposent, comme la centrale de Labarde, sur des terrains « délaissés », impropres à la construction. Une denrée désormais rare sur le territoire métropolitain…

Inauguration pluvieuse, inauguration heureuse ? Un an après la mise en service de la centrale de Labarde, le producteur indépendant d’énergies renouvelables JP Energie Environnement (JPee) célébrait vendredi la mise en service de la centrale solaire du Bourgailh, à Pessac. Un ensemble de 10.000 panneaux photovoltaïques, répartis sur 6 hectares pour une puissance crête de 5 MW, et capable de produire 6.250 MWh par an, soit l’équivalent de la consommation de 2.500 foyers (hors chauffage).

Installée non loin du site réhabilité de la forêt du Bourgailh, la centrale s’étale sur les vallons enherbés qui recouvrent l’ancienne décharge de Pessac. Un site loué à Bordeaux Métropole par JPee, sélectionné pour son caractère impropre à toute autre activité, du fait d’un statut d’installation classée protection de l’environnement (ICPE). Comme à Labarde ou à Saint-Loubès (centrale de la Rafette), JPee a de ce fait dû abandonner les traditionnelles fondations par pieux, au profit d’une installation de surface, avec de larges plots béton faisant office de lest pour porter les structures qui accueillent les panneaux solaires.

Construite en moins d’un an, la centrale du Bourgailh représente un investissement de 5,1 millions d’euros, porté, comme les autres projets bordelais de JPee, par le producteur, avec le soutien d’un pool bancaire du groupe BPCE, mais aussi de la Banque des Territoires, actionnaire à 49% du projet. « L’opération permet aussi de transférer l’exploitation d’un foncier délaissé d’un exploitant public à un acteur privé », remarque Patrick Martinez, directeur régional de la Banque des Territoires.


Cédric Dessailly, directeur des opérations de JPee, inaugure la centrale du Bourgailh, en présence de Frédéric Zgainski, député de la 7e circonscription de la Gironde, Franck Raynal, maire de Pessac, et Patrick Martinez, directeur régional de la Banque des Territoires Nouvelle-Aquitaine - photo AL

À Blanquefort, l’inauguration de la centrale d’Arboudeau n’est prévue que pour le mois de juin, mais le site, qui développe 10,3 MW de puissance installée, fonctionne lui aussi depuis la fin du mois de février. Cette fois, c’est une ancienne gravière qui se trouve réhabilitée sous la forme d’une centrale photovoltaïque, avec un modèle économique similaire : JPee lance ses centrales après sélection dans le cadre des appels d’offre de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), et s’engage à vendre à prix fixe l’électricité produite au gestionnaire du réseau public pour une durée de 20 ans. Au-delà de ce délai et jusqu’au 35 ans qui constituent la durée de vie programmée de la centrale, le producteur vendra au prix du marché. « Grâce à la Banque des Territoires, nous restons propriétaires de nos centrales », souligne Cédric Dessailly, directeur des opérations de JPee.

Centrale flottante et ombrières sur les parkings

Si tous les élus présents vendredi s’accordaient à saluer le caractère vertueux de l’opération, les fonciers classés ICPE et donc propices à de telles transformations se font de plus en plus rares, à Bordeaux Métropole comme plus largement en Gironde. Et d’aucuns soulignent qu’il sera difficile de tenir les engagements régionaux et nationaux en matière de développement des énergies vertes sans faciliter l’accès à de nouveaux fonciers artificialisés. « Je le redis, nous sommes à la recherche de tous les sites possibles », lance Patrick Martinez.

En attendant, JPee a matérialisé son ancrage girondin avec une agence ouverte en 2020 à Pessac, qui réunit aujourd’hui 16 personnes, dont les cinq employés en charge de la maintenance des centrales qu’opère déjà la société dans le sud-ouest. « Nous allons présenter un dossier pour une extension du site de Blanquefort sous forme de centrale flottante positionnée sur les lacs des anciennes gravières », confie Matthieu Laporte, responsable de la construction solaire de JPEE. Le producteur s’est également positionné sur les appels lancé à l’été 2021 par Bordeaux Métropole en vue d’équiper d’ombrières solaires cinq parkings de son territoire, des dossiers sur lesquels il s’est retrouvé en concurrence avec des acteurs comme Neomix, CVE, Amarenco et Enerlis.