La startup Ethypik propose un recrutement plus humain
Nicolas Morby est le fondateur de la startup Ethypik - Photo DR
Lancée en plein confinement, la startup Ethypik se veut novatrice dans le domaine du recrutement. Son fondateur Nicolas Morby base son modèle de sourcing sur les « soft skills », les compétences humaines de candidats qu’elle va démarcher dans la rue. Décryptage.
Ethypik, c’est la contraction de éthique et atypique. Deux valeurs chères aux yeux de Nicolas Morby, le créateur de la startup bordelaise. « Ethique, car nous sommes dans une démarche inclusive, sociale et responsable, précise ce dernier. Atypique car nous recrutons directement dans la rue, et cela n’existe pas. » Pour cet ancien responsable au sein de l'ONG Conseil France, la démarche humaine est indispensable.
La toute jeune entreprise a été créée en avril dernier durant le confinement, un pari risqué mais assumé par son fondateur. Depuis Ethypik est accompagné par La Source, l'un des incubateurs à startups de Bordeaux Technowest ; et entrera d’ici peu chez Rhizome, incubateur parisien dédié à la transformation RH.
Mettre en avant les compétences humaines
« Au départ nous fonctionnons comme un cabinet de recrutement classique, reprend Nicolas Morby. Nous proposons à des entreprises d’aller chercher les talents dont elles ont besoin. Là où nous sommes différents, c’est que nous basons cette recherche sur les soft skills des candidats : leurs compétences humaines. » En pratique des recruteurs se placent dans différents endroits de Bordeaux, et viennent démarcher les passants. Un questionnaire de 177 questions leur est soumis, « mais il n’y en n’aura bientôt plus que 40 ». Cela permet ensuite d’obtenir « une cartographie des savoir-faire ». Pour l’instant la startup s’appuie sur quatre bénévoles en charge de démarcher les candidats, mais Nicolas Morby espère les recruter en tant que salariés dès janvier 2021.
Ethypik s’inscrit dans l’économie sociale et solidaire. « L’inclusion est primordiale. En étant dans la rue nous pouvons aller vers des personnes éloignées de l’emploi ou du numérique. Pour les candidats qui en font la demande il y a même des séances de coaching individuelles ou collectives, pour les aider à reprendre confiance en elles. »
En parallèle, Ethypik travaille avec des entreprises pour définir leurs besoins en recrutement. « A l’heure actuelle nous travaillons avec une PME basée à Paris, mais nous sommes en discussion avec des entreprises bordelaises. L’idée est de mettre en avant des sociétés locales. » Les secteurs d’activité peuvent être variés, même si le BTP ou les métiers peu valorisés sont souvent concernés. « Je suis très content car nous avons déjà permis le recrutement de trois personnes. Forcément, j’espère qu’il y en aura d’autres rapidement ! »
Un modèle économique classique
Pour pérenniser la startup, son fondateur se base sur le modèle économique classique du sourcing. « Lorsqu’une entreprise recrute des personnes grâce à Ethypik, elle nous rémunère un pourcentage du salaire annuel du candidat. Cela oscille traditionnellement entre 15 et 25% et plus la volumétrie est élevée, plus le pourcentage est bas. »
Il est prématuré de parler de chiffre d’affaires, et Nicolas Morby reste prudent au vu du contexte actuel. « Pour autant nous espérons nous développer rapidement sur le territoire national. Du moins, c’est comme cela que j’imagine la startup dans trois ans. Pourquoi pas même, se tourner vers l’international ensuite ! »
Ethypik
Incubée à Technowest
Création : avril 2020
Aucun salarié
CA : n. c.
www.ethypik.com