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Les Chanvres de l’Atlantique prônent un management « à l’opposé du système pyramidal »

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lundi 27 novembre 2023

Avec le rendez-vous hebdomadaire « Dans ma boîte », Placéco part à la rencontre des dirigeants de Nouvelle-Aquitaine. Objectif : leur donner la parole sur une initiative qu'ils mettent en place au sein de leur entreprise, pour attirer et fidéliser leurs collaborateurs.

Vincent Lartizien, cofondateur de l'entreprise, revient sur le système managérial mis en place dans son entreprise. Crédits : Les Chanvres de l'Atlantique

Depuis sa création en 2016, la société Les Chanvres de l’Atlantique s’appuie sur une direction multiple, et des décisions collégiales. Un fonctionnement voulu « à l’opposé du système pyramidal », qui est passé par une réduction des effectifs. Pour prendre le temps d’intégrer au mieux les salariés, et encourager l’autonomie décisionnelle de chacun. Rencontre.

À Saint-Geours-de-Maremne, la société Les Chanvres de l’Atlantique a récemment pris ses quartiers dans un bâtiment de 2.000 m². De quoi lui permettre de monter en puissance pour transformer le chanvre dans son intégralité, tant pour l'alimentation que le textile, ou bientôt la construction. Si l’outil de production est aujourd’hui structuré de façon classique, l’organigramme de l’entreprise, lui, intègre une certaine horizontalité. Vincent Lartizien, cofondateur des Chanvres de l’Atlantique, dirige cette dernière de manière collégiale avec Jenny Lartizien, directrice du développement commercial, et Laurence Remy, directrice financière. « J’ai eu d’autres entreprises dans lesquelles je dirigeais seul, explique à Placéco Vincent Lartizien. J’ai toujours trouvé que c’était une erreur de se positionner comme unique décisionnaire… Alors avec Les Chanvres de l’Atlantique, on voulait instaurer quelque chose d’un peu nouveau. Créer un organe de management au sein de l’opérationnel, qui soit à l’opposé d’un système pyramidal. Avoir une direction multiple permet, en passant au travers du spectre de plusieurs personnes, d’enrichir la capacité de management. »

Pour aller plus loin : Les Chanvres de l'Atlantique prévoient d'investir 10M€ dans de nouvelles infrastructures

Une organisation qui permet, selon notre interlocuteur, de se sentir moins seul en pouvant partager le stress induit par le rôle du dirigeant. Mais aussi d’avoir des solutions et des prises de décision qui n’étaient pas envisagées de prime abord. « Ça demande un petit travail au niveau de l’ego de chacun, plaisante notre interlocuteur. Mais c’est très important, car ça permet de démonter des choix qui ne seraient pas pertinents, mais dépendants de cet ego. »

Être attentif aux besoins de chacun

Au-delà de l’équipe dirigeante, Les Chanvres de l’Atlantique tentent d’insuffler à tous les échelons ce dialogue, et l’implication de chacun. Un travail plus conséquent qu’il n’y paraît, qui s’est traduit en premier lieu par une réduction des effectifs, de 25 à 10 salariés. « On avait embauché dix personnes d’un coup, et c’était une erreur monumentale car on n’était pas préparé. On n’a pas su le gérer, se remémore Vincent Lartizien. Ça nous a coûté cher. » Aujourd’hui, chaque secteur (expéditions, conditionnement, produits, commercial) est géré par un responsable. « On leur donne les orientations, puis la responsabilité du choix leur appartient », détaille le chef d’entreprise. Qui précise que pour éviter là encore un sentiment de solitude, une réunion hebdomadaire avec l’ensemble de l’équipe a lieu, durant laquelle les sujets sont décortiqués. Vincent Lartizien reconnaît qu’une telle organisation n’est pas innée, tous les salariés n’ayant pas envie d’être autonomes. « On essaye de motiver cette autonomie décisionnelle auprès de chacun. Mais parfois, certains préfèrent se reposer sur un organe qui décide à leur place, pour être dans l'opérationnel brut. C’est à nous de détecter la sensibilité et la volonté de chacun, ça nous oblige à être nous-mêmes sensibles à la personne au-delà de son poste. À ses envies, ses besoins. »

Selon Vincent Lartizien, c’est en étant attentif à ces individualités, au bien-être des salariés ou à leur santé, que l’entreprise pourra grandir sereinement. « Il faut être conscient que tout le monde est interdépendant. Au début, j'aimais à dire que l’on créait une famille ce qui était une erreur totale - on n’est pas une famille, mais une équipe. On est là dans un même but, chacun a son rôle à jouer, et il n’y a pas un rôle plus important qu’un autre. » Conscient que Les Chanvres de l’Atlantique pourraient aller plus loin encore sur le volet RH, Vincent Lartizien explique nourrir sa réflexion des bonnes pratiques testées - et approuvées - par d’autres entreprises. « On a tout à apprendre. En tant que surfeur, c’est ce que la nature nous apprend - on ne maîtrise jamais le sujet. La plupart des grands dirigeants puisent dans des ressources diverses et s’en nourrissent pour travailler. Car si on s’isole, que l’on pense qu’on a tout compris, c’est là que c’est dangereux », conclut-il. 

Les Chanvres de l'Atlantique
Année de création : 2016
Basée à Saint-Geours-de-Maremne
15 salariés
CA 2022 : 1,8 M€

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