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Freelances : le collectif Cosme se transforme en coopérative - Premium

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mardi 11 avril 2023

Cosme rassemble une centaine de freelances sur le territoire girondin. Crédits : Noémie Le Calvez

Cinq ans après son lancement, le collectif Cosme, qui fédère les freelances girondins, se tourne vers le modèle coopératif. Un « modèle augmenté » de son fonctionnement historique, qui a su faire ses preuves. Et pour accompagner au plus près les indépendants dans leurs activités, Cosme proposera dès cette année des modules de formation. Explications.

Initialement créé par Pauline Trequesser pour fédérer les freelances bordelais, Cosme a fait travailler une centaine de professionnels depuis 2018. « L’idée de départ était de proposer une alternative aux agences traditionnelles et aux plateformes de mise en relation comme Malt, rappelle Pauline Trequesser. Pendant cinq ans nous avons fonctionné sous forme de cercles. Le premier comptait 12 associés, chacun expert dans son domaine pour garder des relations saines et ne pas créer de concurrence. Autour, dans le deuxième cercle, gravitaient de nombreux freelances à qui nous faisions appel pour répondre aux projets de nos clients. » Accompagnement au lancement ou au développement de marques, stratégie de communication, création de contenus ou développement de sites web : Cosme a généré 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires depuis sa création, dont 400.000 sur les dernières années.

Ses clients sont majoritairement néoaquitains, et si le collectif honore des demandes extérieures à la région, il ne court pas après. « Nous avons tous types de clients, reprend Pauline Trequesser. Des TPE, des PME, des startups, des associations ou des collectivités. On compte le CHU de Bordeaux, Helloasso, ou encore la MONA - mission des offices de tourisme de Nouvelle-Aquitaine. Avec une grosse coloration développement durable et économie circulaire, depuis nos débuts. »

La SCIC, un statut plus adapté

Au moment de souffler sa cinquième bougie, fin mars, Cosme a annoncé se transformer en SCIC, société coopérative d’intérêt collectif. Une évolution accompagnée par l’URSCOP (union régionale des SCOP) durant sept mois, et qui s’explique par le choix du premier statut du collectif : l’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée). Pauline Trequesser : « À l’origine on ne savait pas trop où ce projet allait nous mener, car il n’en existait pas vraiment ailleurs. Mais très vite, ça a pris et il a fallu se structurer, je n’ai pas trop eu le temps de réfléchir. Au bout d’un an, quand j’ai vu que le modèle plaisait, je me suis dit que le statut n’irait pas du tout. » Et pour cause : Cosme fonctionne de façon collégiale, mais seule sa fondatrice en était légalement la dirigeante. « Finalement, résume-t-elle, la coopérative, c’est seulement un modèle augmenté de ce qu’on faisait. »

Ce nouveau format compte trois catégories de parties prenantes. La première compte 15 associés actifs ayant chacun contribué au capital social. La deuxième se compose de bénéficiaires, autrement dit des clients que Cosme fait grimper à son sociétariat. La structure n’en compte qu’un pour le moment : le fournisseur de chaleur renouvelable NewHeat, qui a décidé de prendre part à l’aventure. « On les accompagne sur beaucoup de sujets stratégiques, et lorsqu’on leur a parlé de notre projet, ils ont décidé de nous soutenir symboliquement », se réjouit Pauline Trequesser. Qui précise que Cosme ne veut pas faire entrer d’autres bénéficiaires pour le moment, et privilégie « des fondations solides ». « Ce n’est pas la quantité qui compte, sinon on aurait levé des fonds », plaisante notre interlocutrice. Enfin, la troisième catégorie intègre les ambassadeurs : l’écosystème de freelances que Cosme a fait grandir année après année, et qui devrait s’étoffer dans les mois à venir.

Une association et... Des formations

Dans les faits, cette évolution ne changera rien pour les clients de Cosme comme pour les freelances : chaque sociétaire conserve son indépendance et son entreprise respective, et se voit rémunéré à la mission. « Ce qui est surtout intéressant dans ce type de modèle, c’est qu’il y a un gros volet sur l’autonomisation. Le collectif prend le pas sur l’individu alors que de base, être indépendant, c’est se retrouver seul. Les gens se connaissent, choisissent leurs projets et cela transparaît aussi dans la créativité », analyse Pauline Trequesser.

Pour aller plus loin et fédérer toujours plus d’indépendants, Cosme est en train de créer une association : Planète freelance. Si la délimitation géographique reste à définir, l’objectif, lui, est clair : permettre aux adhérents de sortir de l’isolement et créer une communauté. D’autant que Bordeaux compte de plus en plus de freelances. Un phénomène post-Covid, selon Pauline Trequesser, consciente que le chemin n’est pas simple pour tout le monde. « Il y a aussi plein de gens qui font machine arrière, car tout le monde n’est pas fait pour être à son compte. Certains ont beaucoup de mal à se lancer, sont perdus et n’arrivent pas à vendre. Pour nous, la réponse c’est le collectif. Nous sommes en train de développer des offres de formation, que nous lancerons dans les semaines à venir. À la fois pour former les freelances à mieux travailler avec les entreprises, et vice-versa. » À terme, Cosme ambitionne même d’obtenir la certification Qualiopi.

Freelances : un marché saturé à Bordeaux ?
« Selon moi, trouver des clients n’est pas trop le sujet. Il y en a pour tous les goûts, et il y a du travail. Je ne dirais pas que le marché commence à saturer, mais je pense qu’il faut bien définir son offre, avoir un positionnement clair. À mon sens, le collectif et encore plus la coopérative sont des modèles d’avenir. Avec Cosme, on est un genre de laboratoire, on beta test énormément en essayant de garder cette image de pionnier. Il y aura de plus en plus de freelances ici, à Bordeaux, et dans le monde, et ce sont les modèles locaux qui feront sens dans les années à venir », précise Pauline Trequesser.

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