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Du recyclage des fèves de cacao jusqu’à l’augmentation des salariés, comment le chocolatier Cazenave pousse l’enjeu de la RSE au maximum - Premium

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mardi 31 janvier 2023

La boutique Chocolat Cazenave existe depuis 1854

En moins de dix ans, le chocolatier Cazenave à Bayonne a entrepris le virage social et économique du RSE, sans avoir empiété sur ses résultats d'activité

Le patron Pantxoa Bimboire ne communique pas beaucoup sur le sujet, mais son entreprise, la chocolaterie Cazenave, née en 1854, fait probablement partie des plus avancées sur la question de la responsabilité sociétale des entreprises. Il y a 7 ans, avec les autres sociétés membres de l’association Lantegiak, une charte avait été façonnée en ce sens, pour les inciter à franchir le pas. Une charte qu’il a participé à rédiger et qui rassemble de nouveaux critères sociaux et environnementaux, qui vont de l’investissement territorial, social, comme un SMIC +5% au minimum, un quota de CDD, etc. La charte comprend aussi par un volet écologique avec des déchets à recycler, mais aussi l’incitation à des déplacements peu énergivores. Autant de volets sur lesquels les entreprises sont amenées à s’engager.

Pas d'impact sur le coût de production

A la chocolaterie Cazenave, sous les arcades à Bayonne, on essaie de tout cocher, et même d’aller plus loin. Pour la partie environnementale par exemple, Pantxoa Bimboire le patron de l’entreprise a changé de fournisseurs pour ses matières premières. Les fèves viennent d’Amérique du Sud toujours, mais équitable SPP” le Symbole des Producteurs Paysans. Le lait est bio et vient de Mendionde, les amendes de Navarre. “Le passage au bio c’était déjà dans notre état d’esprit en 2015” explique Florian Benac en charge de la production chez Cazenave. Et le changement n’a pas été trop difficile. “Le plus compliqué a été de trouver un fournisseur en bio à cette période, il n’y en avait pas beaucoup”. Alors au début, ils ont choisi un fournisseur local à Bayonne pour les amendes, avant finalement d’être démarché par un producteur Navarrais. “C’était la cerise sur le gâteau” se souvient avec sourire le directeur de production. En termes de prix, le kilo d’amende est passé de 7 à 11€ le kilo. “On l’a facilement absorbé, ça n’a pas trop impacté notre coût de production”, détaille Florian Benac.

Sur la partie environnementale, la chocolaterie Cazenave essaie de recycler un maximum, en donnant par exemple ses écorces de fève pour faire du paillage pour les jardins de la ville de Bayonne, ou encore en donnant l’alcool des cerises au kirsch à des éleveurs d’abeilles qui en font des pièges à frelons asiatiques. Quant aux sacs de fèves, ils sont donnés à une créatrice qui les retravaille. “ On a un volume de perte très faible” lance fièrement Pantxoa Bimboire.

Hausse des salaires et intéressement

Sur la partie sociale, veut aller plus loin que la charte de Lantegiak. Elle qui incite à proposer au minimum un SMIC+5%, Pantxoa Bimboire propose au minimum un SMIC+15%. Même chose pour l’échelle des salaires, on l’incite à passer à une variation de un à six, il limite la variation de 1 à deux, autrement dit, le salarié le mieux rémunéré ne pourra gagner au maximum que le double du salarié le moins bien rémunéré. L’entreprise reverse aussi un intéressement aux salariés, de 25% du résultat, ce qui peut faire monter le montant à 5.000 euros par salarié.

Pantxoa Bimboire est persuadé que des “salariés conscients et motivés travaillent mieux”, même si selon lui, tout n’est pas parfait dans l'entreprise. Il regrette par exemple un gros turn-over dans sa partie salon de thé. “L’effectif n’est pas stable, on a fait 20 contrats de travail en décembre pour finalement recruter six personnes”. Un point sur lequel il va travailler avec son équipe.

Quelques années après avoir développé tous ses points, il ne regrette rien. “Ça n'a pas entamé la bonne marche de l’entreprise”, insiste Pantxoa Bimboire. Il compte une croissance et une rentabilité en légère augmentation ces trois dernières années. “On est pas plus chers que nos concurrents, sauf qu’on peut justifier tous nos prix, expliquer qu’on paie mieux nos salariés, que nos produits sont bios, etc”.

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