Agrivoltaïsme : soutien France 2030 et levée de fonds pour le projet E-limentaire d’EnerVivo - Premium

Moins de deux années après sa fondation, la jeune pousse EnerVivo se prépare à accélérer. La SAS bordelaise va pouvoir enclencher ce pour quoi elle a été créée en juillet 2022. Spécialisée dans la conception, la construction et l’exploitation d’installations pour l’agrivoltaïsme, elle est lauréate du plan France 2030 pour son projet baptisée « E-limentaire », une serre agrivoltaïque présentée comme intelligente. « Aujourd’hui, la plupart de ces serre sont faites à partir d’un ou deux hectares. Nous, on veut couvrir le marché des petits maraîchers, autour des grandes villes, pour du circuit court », résume Sylvain Frédéric, cofondateur d’EnerVivo. Et d’expliquer : « Donc des équipements entre 1.000 et 4.000 m², avec plusieurs innovations. La première, c’est le moindre ombrage, passer de 50% à 36% d’ombres. Ensuite utiliser des verres diffusants, pour avoir une lumière homogène en diffractant les rayons. Et enfin, utiliser des thermitubes et de la géothermie, pour avoir de la chaleur passive. »Concept pour le projet « E-limentaire ». Crédit : EnerVivo.À la clef, « répondre à une ou des problématiques agronomiques, comme la sécheresse ou le gel. D’ordinaire, les petits maraîchers ont des tunnels en plastique. Nos serres en verre permettent d’avoir de l’inertie thermique et donc des légumes plus précoces, mais aussi un nivellement de la production, car on peut contrôler l’hygrométrie et la température. Et donc l’exploitant peut maîtriser sa production et éviter les années blanches », indique-t-il. Sous les serres conçues par EnerVivo, « on fait du maraîchage bio diversifié, et on va réduire de 90% la consommation d’eau par rapport à une culture en plein champ, c’est très important pour nous », insiste encore l’entrepreneur.Lever entre 10 et 20 millionsEgalement ingénieur agronome, Sylvain Frédéric insiste : « On ne vient pas en substitution d’une activité agricole, on vient en complémentarité, voire on apporte un gain agronomique. » Pour l’heure, une première pré-série de trois serres pilotes est en train de voir le jour, en Gironde, en Dordogne et dans le Cher. Deux millions d’euros sont engagés dans l’opération, dont 700.000 euros d’aide France 2030, dont la labellisation va également induire « un suivi agronomique pendant trois ans ». EnerVivo mise dans un premier temps sur le bouche à oreille pour diffuser son produit. « On veut s’implanter dans un département, inviter les maraîchers pour qu’ils viennent voir comment ça fonctionne. » Le modèle économique reste simple pour la SAS girondine : « Faire les études, investir dans l’unité agrivoltaïque, vendre l’électricité produite et verser un loyer à l’agriculteur, si possible en lui apportant un gain agronomique », insiste-t-il. Cette pré-série permettra aussi d’affiner le reste à charge pour le maraîcher lors de l’installation de la serre « E-limentaire », pour l’heure attendu aux alentours de 20% du coût total. La startup vise d’abord la Nouvelle-Aquitaine puis, une fois preuves faites, prévoit une vaste campagne marketing pour « aller chercher les autres régions, l’idée serait d’avoir une soixantaine de serres à construire par an », calcule Sylvain Frédéric.Trois premiers sites d'implantation. Crédit : EnerVivoRéalisant déjà des projets agrivoltaïques « classiques », EnerVivo affiche actuellement une trentaine de projets, principalement en Nouvelle-Aquitaine, aussi bien pour de l’élevage que de la grande culture ou de l’arboriculture. Pour l’exercice 2024, EnerVivo table sur 400.000 euros de chiffre d’affaires et vise un rythme de croisière annuel de l’ordre du million d’euros. Au soutien de sa feuille de route, l’entreprise planche sur une levée de fonds, qui pourrait se situer entre 10 et 20 millions d’euros. Cette manne permettra de recruter des ingénieurs, pour son bureau d’études et pour le développement, qui rejoindront l’équipe comprenant à ce jour une dizaine de personnes. L’effectif pourrait atteindre 15 collaborateurs d’ici la fin de l’année, puis 25 en 2025. La croissance devrait permettre d’être rentable à relativement brève échéance. « On n’a pas encore atteint le seuil, on n’est pas loin », confirme le dirigeant.EnerVivoSAS fondée en juin 2022Siège social : BordeauxEffectif : une dizaine de personnesCA (prévisionnel 2024) : 400 k€Aller plus loin : Crise agricole (1/6) : l’agrivoltaïsme, alibi ou vrai complément de revenus ?

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