Immobilier en Gironde : un ralentissement, mais pas un effondrement - Premium

Malgré un ralentissement du marché immobilier girondin, en 2023, « ce n’est pas non plus un effondrement ». Ce message d’apaisement, les notaires du département l’ont porté ce vendredi 8 mars par la voix de leur présidente, Delphine Detrieux, et d’autres membres de la Chambre notariale. « En 2021 et 2022, il y a eu une hausse de volumes et de prix qui ne sont plus d’actualité aujourd’hui, rappelle-t-elle. Ce ralentissement des volumes, nous l’avons rencontré dès le premier semestre 2023, et il s’est progressivement installé sur toute l’année. » Mais pas seulement en Gironde, tempère la présidente, rappelant qu’à l’échelle française, le nombre de transactions a chuté d'1,2 million à moins de 900.000, soit une baisse de 25%. « On nous annonce partout dans la presse des baisses de prix, de volumes… Pour le volume c’est évident, on est à -20% [ndlr, volume de ventes d’appartements anciens en Gironde]. Pour les prix ce n’est pas évident, les maisons anciennes enregistrent -5%, ce n’est pas non plus un effondrement du marché. Quant à l’immobilier neuf, avec la commercialisation des appartements en stock, on reste toujours sur une hausse de prix [ndlr, 5%, 4.790€/m²] », déroule Delphine Detrieux. Et d’ajouter que les appartements anciens stagnent, en moyenne sur le département (3.890€/m²), même si les réalités divergent selon les territoires.Talence et Le Bouscat talonnent BordeauxBordeaux reste toujours dans le trio de tête des villes de plus de 150.000 habitants les plus chères (hors Paris) : 4.570 euros le mètre carré en moyenne, derrière Lyon (4.860 euros) et Nice (4.700 euros). À l’échelle métropolitaine, ce prix au mètre carré chute à 3.460 euros. Concernant les différentes communes de Bordeaux Métropole, Talence arrive en deuxième position avec un prix au mètre carré de 3.970 euros, soit une légère hausse d'1,5%. « C’est une ville aussi bien étudiante que résidentielle, qui n’est pas encore impactée par les loyers plafonnés de Bordeaux, comme Bègles », commente Marie Laborde-Latouche, membre de la Chambre des notaires exerçant à Bordeaux.Top 3 des villes les plus chères de Bordeaux Métropole : Bordeaux : 4.570 euros/m² Talence : 3.970 euros/m² Le Bouscat : 3.970 euros/m² « Floirac et Lormont [ndlr, enregistant respectivement une hausse des prix de 2,1 et 3,1%] profitent peut-être de l’effet pont Simone Veil, analyse Marie Laborde-Latouche. Et puis, on constate aussi que les immeubles en pierre dans le centre historique de Bordeaux, qui peuvent avoir des performances énergétiques médiocres et difficilement améliorables, sont délaissés au profit de copropriétés dans lesquelles les améliorations sont plus simples à faire, comme celles des années 1970. » Bordeaux n’est pas désavouée pour autant, et malgré la multiplication de réglementations perçues comme des contraintes par les propriétaires (encadrement des loyers, hausse de la fiscalité, lutte contre les Airbnb), les acheteurs « savent qu’ils ne perdront pas leur capital en investissant ici », et les notaires pensent que le marché bordelais « est devenu serein, avec une visibilité à moyen terme ».Des territoires disparatesAilleurs en Gironde, Libourne bénéficie toujours de sa proximité avec Bordeaux. La demande se fait toujours sentir, et le prix au mètre carré est en hausse de 5% pour atterrir à 2.430 euros. « L’un des prochains atouts de la ville sera l’arrivée de 1.500 nouveaux habitants environ, avec l’installation en juin de la future base de la sécurité civile », souligne Victor Marin, membre de la Chambre et notaire à Libourne. Dans le Médoc, territoire « plus que jamais attractif », « tout est au vert », se réjouit Johann Benassaya-Jolis, membre de la Chambre et notaire à Pauillac. Ainsi, le prix du mètre carré neuf bondit de 15% pour atterrir à 4.310 euros. Le Bassin d’Arcachon séduit encore les acquéreurs et les prix sont en hausse (5.720€/m²). Enfin, les territoires Sud-Garonne et Entre-deux-mers « restent très attractifs », avec des prix similaires : 2.210 et 2.220 euros le mètre carré. « Il était impensable de penser que les progressions de 10% qu’on a connues ces dernières années, tant en volumes qu’en prix, allaient perdurer, reprend la présidente de la Chambre Delphine Detrieux. On est sur une stabilisation de marché, un ralentissement. » La notaire se veut optimiste pour 2024, voulant croire comme ses collègues que la période d’attentisme est terminée. « Aujourd’hui, les taux n'augmentent plus et sont en baisse chez certaines banques au premier trimestre de cette année. Je ne vous cache pas que le notariat, et toute la filière immobilier, sont en attente de signaux relativement forts de nos pouvoirs publics », conclut-elle, en référence au dernier remaniement ministériel et à la nomination trop tardive à leur goût, du ministre chargé du logement.Quel est le profil type des acquéreurs en Gironde ? Entre 30 et 40 ans, ayant principalement une profession intermédiaire… et Girondin d’origine. Tel est le profil de l’acquéreur moyen, en 2023. « Ce que l’on a connu ces dernières années, la peur des envahisseurs parisiens, n’est pas une réalité, a ironisé Delphine Detrieux. Elle ne l’a jamais vraiment été, même si certains [ndlr, franciliens] se sont réfugiés en Gironde avant le Covid-19, avec l’arrivée de la LGV, ou après pour le cadre de vie. »

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