« Couvrir de A à Z la formation de la filière régionale batterie »
Ambitions en formation initiale et continue. Photo d'illustration : Adobe Stock
Le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine a obtenu de l’Etat une enveloppe de 10 millions d’euros pour son programme de formation BATTENA (BATTeries En Nouvelle-Aquitaine). Comment celui-ci est-il né ? Quels sont ses objectifs et moyens ? Explications avec Karine Desroses, vice-présidente du conseil régional en charge de la formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’emploi.
Comment est né ce programme de formation BATTENA ?
Quelle est sa finalité ? A l’origine se trouve un consortium autour de la filière batteries, dont le conseil régional est chef de file et qui réunit 23 acteurs, avec des organismes de formation ou d’accompagnement dont les universités de Bordeaux, Limoges, Pau et Poitiers, des écoles d’ingénieurs, des équipes de recherche et des entreprises*. Le diagnostic qui a été posé faisait apparaître la possibilité de plus d’un millier de recrutements par cette filière régionale entre 2022 et 2026 avec tous les niveaux confondus, dont un tiers concerne la Vienne. Quand on écoute ces entreprises, elles évoquent un manque de jeunes formés, des difficultés à attirer dans les compétences sur la batterie, des problèmes d’attractivité territoriale et des besoins de formations plus pointues.
L’objectif de BATTENA sera d’adapter l’offre de formation existante, sur tous les niveaux. En formation initiale pour des lycéens, étudiants et doctorants soit 2.600 par an. Mais aussi en formation continue et là on prévoit chaque année plus de 2.300 demandeurs d’emploi, professionnels, salariés en évolution ou en reconversion professionnelle, mais aussi experts et formateurs. Le tout à partir des besoins identifiés par les industriels lors des nombreuses réunions du consortium.
* notamment AAC à Bruges (33) et Nersac (16), Saft à Bordeaux (33), Nersac et Poitiers (86), EasyLi mais aussi Forsee Power à Chasseneuil du Poitou, Exoes à Gradignan (33), Serma à Pessac (33), Solvay à La Rochelle (17)…
Par quoi va se traduire BATTENA et est-ce que l’ensemble du territoire régional sera concerné ?
Oui, l’ensemble de la Nouvelle-Aquitaine sera impacté. On va avoir des modules supplémentaires, qui vont s’adosser à des formations existantes. C’est pour cela qu’on va être accompagné par les universités, par les AFPA et par les entreprises qui vont, par des multiples formations, notamment la FEST (ndlr : formation en situation de travail) avec un tuteur issu de l’entreprise, assurer ces modules au sein même des entreprises. L’ensemble de la filière sera couvert, depuis les matériaux en passant par la fabrication jusqu’au recyclage, dans une logique vertueuse d’économie circulaire telle que portée par la feuille de route régionale Néo Terra. Plusieurs entreprises vont par ailleurs accueillir des alternants mais aussi mettre à disposition des experts pour de la formation interne. On va avoir des plateaux techniques mobiles, pour former au plus près des entreprises.
Quelles sont les ambitions globales et les moyens mis en œuvre ?
Plus de 30 formations, initiales et continues, seront développées pour plus de 35.000 personnes sur la durée du programme, qui est de 5 ans. Le coût global du projet est chiffré à 20 millions d’euros. A l’issue de la 3e vague de l’appel à manifestation d’intérêt « Compétences et métiers d’avenir » à laquelle nous avons participé, l’Etat a attribué à la Région Nouvelle-Aquitaine une enveloppe de 10 millions d’euros. A côté de ces 10 millions, la Région a prévu d’abonder d’à peu près 600.000 euros pour équiper des lycées professionnels mais aussi pour former les opérateurs et techniciens dans les services automobiles. On veut continuer à travailler en étroite collaboration avec les entreprises pour couvrir la formation de cette filière de A à Z.
Au-delà de la formation…
Il est par ailleurs annoncé que BATTENA intègrera également des actions pour « promouvoir ce secteur et ses métiers en plein développement », avec notamment :
• une académie virtuelle, portée par Cap Métiers Nouvelle-Aquitaine, pour promouvoir à l’échelle régionale et nationale les métiers, formations, offres d’emploi, de stages, d’alternance ;
• la création d’outils numériques : escape game, jeu en ligne, vidéo 360° ;
• l’organisation de visites de sites industriels ;
• l’implication des entreprises et des professionnels, dans des actions de communication et de sensibilisation, par la participation à des évènements et forums, par l'accueil de stagiaires et d'alternants, par des interventions dans les programmes de formation.