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Voiture électrique : la Gironde face au défi des bornes de recharge (1/5)

Écosystème
lundi 24 octobre 2022

Dans l’agglomération bordelaise, le nombre de points de recharge qui a sommeillé pendant dix ans est exponentiel depuis deux ans. Crédit Bordeaux Métropole

Entre fin annoncée du thermique chez les constructeurs, mise en œuvre programmée des zones à faibles émissions (ZFE) et le renforcement des soutiens financiers à l'achat, le nombre de véhicules électriques en circulation devrait continuer à croitre dans des proportions significatives. Mais qu’en est-il des bornes de recharge, leur indispensable corollaire, en Gironde et en Nouvelle-Aquitaine ? Un dossier à suivre tout au long de la semaine sur Placéco.

Le développement de la voiture électrique semble inéluctable. L’Europe a programmé la fin de la vente des voitures thermiques, y compris les hybrides, en 2035. En France, les ZFE, Zones à faibles émissions, déjà existantes dans certaines métropoles, seront obligatoires partout en France d’ici à trois ans. Dans l’agglomération bordelaise, 14 communes de l’intra-rocade sont concernées. Son application, à partir de 2025, se fera de manière progressive avec une montée en puissance jusqu’en 2027 des restrictions de circulation des véhicules selon les critères de pollution. Les concertations avec les habitants et les communes vont ainsi débuter d’ici à la fin de l’année.

Au-delà de cet aspect coercitif, de nombreuses aides financières publiques viennent soutenir cette volonté politique de décarboner un secteur responsable de près de 30% des émissions de gaz à effet de serre en France, tout mode de transport confondu. On trouve ainsi un soutien à l’achat de véhicules électriques via la prime à la conversion ou le bonus écologique, qui sera revalorisé en 2023 à 7000€. Lors du dernier salon de l’automobile, Emmanuel Macron a également annoncé un bouclier tarifaire appliqué aux bornes de recharges de voiries et en copropriété.

Les résultats sont d’ores et déjà là. Alors qu’en 2017, les véhicules 100% électrique ne représentaient que 1% des ventes automobiles, ils atteignent 13% cette année et le gouvernement se fixe l’objectif de 30% en 2027.

Plus de 850 points de charge dans la métropole bordelaise

Cette conversion en temps record ne va pas sans soulever de nombreuses questions et notamment celle des infrastructures de recharge dont le rythme d’implantation est à la traine. Alors que le gouvernement avait prévu pour fin 2021 que 100.000 bornes soient ouvertes au public, on en compte aujourd’hui un peu plus de 70.000.

Selon des chiffres du Ministère de la transition écologique et du Gireve, de septembre 2022, la Nouvelle-Aquitaine abrite, elle, un peu moins de 7.000 points de charge. Selon les données data du Ministère des transports, environ 20% seraient situés en Gironde, soit près de 1.400. On trouve ces bornes pour les deux tiers dans les parkings et les commerces et 27% sur la voierie publique. Elles sont peu présentes dans les entreprises.

Dans l’agglomération bordelaise, le nombre de points de recharge, qui a stagné pendant dix ans, connaît une accélération depuis deux ans. Bordeaux Métropole chapeaute aujourd’hui 240 points de charge publics, à travers 85 stations, auxquels viennent s’ajouter 318 bornes dans la cinquantaine de parkings publics de l’agglomération. Bordeaux Métropole estime que 300 autres bornes de recharge sont implantées dans les centres commerciaux, concessions automobiles ou sur les parkings des entreprises. A ces 850 points de charge, il faut ajouter enfin des installations non dénombrées dans les copropriétés, immeubles de bailleurs sociaux et chez les particuliers.

Des attentes en terme d‘offre et de puissance de recharge

Cependant, face à l’explosion attendue du nombre de véhicules électriques et l’impossibilité pour nombre d’habitants de recharger chez eux, cette offre publique est jugée insuffisante. Un des freins à l’usage de l’électrique, outre le prix qui est le premier critère, réside en effet dans la crainte de ne pouvoir faire le plein, l’autonomie moyenne des véhicules étant de 300 Km. De fait, les usagers utilisent en majorité leur voiture pour des trajets courts maison-travail et plus de la moitié recharge chez eux lorsqu’ils disposent de garage ou de places de parking. La très forte fréquentation des stations avec bornes rapides témoignent aussi d’un besoin de disposer de bornes plus performantes. Les temps de charge peuvent ainsi varier selon le véhicule et la borne, de 30 minutes à plus de 10 heures. Or, sur les bornes de voiries de la métropole Bordelaise, on ne compte que 17 stations rapides (jusqu’à 50 kW), une seule station accélérée (22 kW) et 67 stations lentes (3 à 7 kW). En Nouvelle-Aquitaine, plus de 85% sont des bornes inférieures à 22 kW.

De par les obligations liées à la loi LOM et les aides financières actuelles qui ne seront pas éternelles, une multitudes d’acteurs se mobilisent : promoteurs, entreprises, syndics, gestionnaires de parking… La Région Nouvelle-Aquitaine, elle, a lancé fin 2021 un appel à projet pour l’installation de 50 bornes de forte puissance (de 100 à 200 kW). La Métropole, qui doit chapeauter la mise en place de la ZFE, est de même sur le pied de guerre pour augmenter l’offre et la puissance de charge… (à suivre)

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