Placéco Gironde, le média qui fait rayonner l’écosystème

Votre édition locale

Découvrez toute l’actualité autour de chez vous

À 20 ans, le club des entreprises de Bordeaux est toujours engagé pour ses adhérents

Écosystème
mercredi 22 mai 2024

Le club des entreprises de Bordeaux fêtera ses 20 ans le 28 mai prochain. Crédits : CEBX

Le club des entreprise de Bordeaux fête, le 28 mai, son vingtième anniversaire. Avec 400 entreprises adhérentes, il représente au global entre 25.000 et 30.000 salariés. Quelle est sa feuille de route à venir, pour fédérer davantage les sociétés bordelaises ? Comment les aider au mieux dans leur activité, au long terme et en période de crise ? Sonia Yungcker, présidente de la structure, livre ses réponses à Placéco.

Vous ambitionnez de fédérer 500 adhérents d’ici 2025. Comment comptez-vous atteindre ce palier ?
L’objectif n’est pas tellement d’augmenter pour augmenter. Surtout, on aimerait être plus représentatif du tissu économique local, et on commence à identifier des secteurs ou des typologies d’entreprises sous-représentés parmi nos adhérents. Dans le domaine de l’industrie par exemple, ce qui est assez logique car jusqu’à présent on n’acceptait que des entreprises domiciliées à Bordeaux - or, ici, il n’y a pas tellement d’industrie. L’an dernier nous avons voté un changement de nos statuts pour pouvoir accepter toutes les sociétés, du moment qu’elles ont une activité économique sur la ville - ou qu’elles sont représentatives de notre économie. Il y en a qui le sont, même si leur siège est à Pessac ou dans le Médoc. Nous ciblons aussi les domaines de l'aérospatial, de l’aéronautique, pharmaceutique… Et puis, sur la typologie, on a accueilli pas mal de petites entreprises, on aimerait en avoir des plus grandes.

Sauf qu’il existe déjà de nombreux clubs ou réseaux professionnels, spécialisés dans tel ou tel secteur comme l’industrie… Comment attirer ces entreprises, sans faire doublon ?
Déjà les retours que l’on a de nos adhérents c’est la convivialité et la simplicité de notre club. Ils apprécient aussi la diversité des événements que l’on propose. On a des ateliers sur des sujets très sérieux, comme des moments plus inspirants, ou ludiques. On a également des visites d’entreprises, de chantiers où l’on n’a pas accès en temps normal. En ce moment, nous réfléchissons à une offre pour les grandes entreprises. C’est encore un peu confidentiel, mais on va mettre en place des rencontres avec ces sociétés de façon privilégiée, sur des thèmes bien précis ; et qui n'auront rien à voir avec leur cœur de métier. Par exemple, les industriels ont des réseaux liés à leurs branches de métier, dans lesquels ils cherchent des réponses bien précises et propres à leur domaine. Nous, nous proposerions plutôt des rencontres pour ouvrir les esprits, pour essayer de trouver des synergies là où, au départ, personne n’en voit.

Être pris en considération par les élus locaux

Quels sont vos liens avec les institutions locales ?
En 20 ans, nous avons tissé des liens étroits qui nous permettent vraiment de travailler sur nos problématiques. Nous sommes très sollicités par la mairie de Bordeaux, par la Métropole notamment sur des sujets RSE. Par exemple, ils nous sollicitent avant de sortir un projet pour qu’on leur fasse nos remontées, pour ensuite créer des groupes de travail et qu’ils puissent sortir quelque chose adapté à nos besoins et à nos attentes. Nous avons aussi des liens forts avec Nathalie Delattre qui est sénatrice de la Gironde, et avec Alexandra Martin, députée de la 1ère circonscription.

Vous mentionnez la municipalité de Bordeaux, or lorsque Pierre Hurmic qui est un écologiste, a été élu maire en 2020, le monde économique était assez inquiet quant aux relations qui pourraient se créer avec lui. Aujourd’hui, ces inquiétudes ne semblent plus persister…
Oui, quand il y a eu le changement de majorité, on a tous eu quelques inquiétudes, on s’est demandé si le lien allait être maintenu. Et c’est le cas. On a tout de suite été contactés, on a très vite rencontré la nouvelle équipe et on apprécie leur écoute, l’accueil qu’ils nous réservent et leur soutien. Aujourd’hui nous sommes engagés dans « Bordeaux, territoire de coopérations », une démarche portée par Nadia Saadi [ndlr, adjointe au maire chargée des mutations économiques] pour fédérer les entreprises du territoire. Nous participons à deux groupes de travail - « dispositif autour des compétences RSE », qui vise à mettre en commun ces compétences que l’on a dans nos sociétés, et « dispositif pour des locaux partagés », pour voir comment partager nos espaces à des associations ou à des organismes en ayant besoin. Je pense que ce sont deux sujets qui peuvent vraiment intéresser nos adhérents, et qui ne paraissent pas être des montagnes à mettre en place, par rapport au bénéfice que l’on peut en tirer.

Au plus près des entreprises en difficulté

Au-delà de la RSE qui est un sujet de plus en plus majeur pour les sociétés, quelles sont les problématiques de vos adhérents ?
C’est compliqué de répondre, car nous sommes représentatifs de plusieurs types d’entreprises, qui n’ont pas du tout les mêmes sujets. Forcément, il y a beaucoup de préoccupations liées au recrutement. Quant à la RSE, des entreprises ont conscience qu’il faut aller encore plus loin sur cette question mais on ne va pas se mentir - on traverse une crise économique, et tout le monde a la tête dans le guidon donc ce n’est pas la priorité. On sait que c’est un sujet majeur, mais les entreprises sont beaucoup plus dans l’urgence de la trésorerie.

Justement, les derniers indicateurs montrent une hausse des défaillances d’entreprise, notamment en Gironde. Y êtes-vous confrontés, au club ?
Jusqu’à présent, on trouvait que ça allait encore. Et puis forcément quand les adhérents viennent à nos événements, ils sourient, sont là pour passer un bon moment… Par contre, on constate beaucoup plus d’entraide entre eux. Sur notre groupe WhatsApp, on voit des messages demandant des recommandations pour tel service pas très cher, etc. Donc oui, je pense que tout le monde commence à tirer la langue et à faire attention. Cela fait partie des préoccupations du club d’ailleurs, on réfléchit actuellement à comment accompagner les entreprises dans cette crise - et notamment celles qui commenceraient à être vraiment en difficulté. Si demain, un adhérent décide de nous dire que ça ne va pas, qu’il a besoin d’aide, on veut pouvoir actionner des leviers, des contacts, pour l’orienter et le soutenir. Qu’il trouve des solutions pour rebondir.

Le club des entreprises de Bordeaux fêtera son anniversaire le 28 mai prochain au Palais de la Bourse. Plus d'informations sur l'événement 

Sur le même sujet