Placéco Gironde, le média qui fait rayonner l’écosystème

Votre édition locale

Découvrez toute l’actualité autour de chez vous

Technoports : le port de Bordeaux étend son contingent de startups

Innovation
mardi 13 février 2024

Théo Moussion d'Armen Initiative présente aux équipes du Port et de Technowest son bateau dont le poste de pilotage est réalisé en PEHD recyclé - photo AL

Quatre nouvelles startups se préparent à intégrer Technoports, l’incubateur piloté par Bordeaux Technowest et hébergé au cœur du Grand port maritime de Bordeaux. Hydrogène, nautisme ou suivi des flux industriels : les lauréats doivent profiter de cet accompagnement in situ pour éprouver rapidement leurs innovations au contact de l’écosystème portuaire. Et, dans le meilleur des cas, y trouver leurs premiers clients.

Nichées en deuxième ligne de la rue Achard, les anciennes maisons de marin qui jouxtent le siège du Grand port maritime de Bordeaux font depuis dix-huit mois l’objet d’une réhabilitation progressive qui les prépare à leur nouvel avenir : accueillir des jeunes pousses de l’innovation en lien avec les problématiques portuaires. « Les travaux ont pris du retard, mais le site devrait être entièrement reconfiguré d’ici la fin de l’année », a assuré vendredi Jean-Frédéric Laurent, directeur général du GPMB, aux futurs occupants des lieux.

Quatre nouvelles startups se voient en effet offrir la possibilité d’intégrer ces maisons transformées en un incubateur promu sous la marque Bordeaux Technoports, et opéré en partenariat avec la technopole Bordeaux Technowest, qui y dispense son accompagnement en attendant l’ouverture prochaine de son dixième site girondin, Innogaronne, à Bassens. Sélectionnées parmi 17 dossiers déposés dans le cadre de l’appel à projets lancé à l’automne 2023, les quatre startups lauréates illustrent, chacune à sa façon, les enjeux de transformation, numérique ou environnementale, de l’économie portuaire.

Ainsi, EcoNautik, cofondée par Hervé Dumartin et passée par l’incubateur de l’Ecole polytechnique, développe une technologie dédiée au rétrofit de moteurs de bateaux, notamment pour convertir un bloc thermique traditionnel à l’hydrogène. « Nous venons de présenter notre premier prototype de moteur hors-bord 200CV à l’occasion du salon Hyvolution », confie Hervé Dumartin. Fondée dans le Finistère, avant d’arriver à Bordeaux avec son premier prototype sur remorque, Armen Initiative ambitionne quant à elle d’imposer le PEHD (polyéthylène haute densité) recyclé dans le monde de la plaisance, avec une logique de circuit court.

La startup Sense Flow élabore quant à elle une solution mêlant capteurs et logiciels pour assurer le suivi centimétrique des actifs industriels en vue d’optimiser la gestion des flux ou les interactions homme-machine. Enfin, Luchrome, qui remporte le premier prix du jury, met au point un affichage basse consommation capable de changer de couleur grâce à une simple différence de potentiel électrique. De quoi, par exemple, améliorer la traçabilité ou le contrôle du transport à température dirigée, selon son fondateur Romain Futsch. « Nous sommes impatients de pouvoir tester notre solution en grandeur nature », se réjouit ce diplômé de l’Ensmac.

Des synergies et du chiffre d’affaires

Tester au plus près d’une infrastructure de premier plan et développer des relations commerciales avec le port ou ses partenaires : telle est bien sûr la promesse implicite associée à Bordeaux Technoports. « Nous croyons de plus en plus à l’accompagnement de projets in situ, de manière à avoir les retours d’expérience les plus rapides possibles », confirme François Baffou, directeur de Bordeaux Technowest. Pari tenu ? « Nous avons pu déployer des produits d’intelligence artificielle au sein du port de Bordeaux pour les dérisquer avant de les proposer à nos clients », illustre Sébastien Roche, cofondateur d’Optim.aize, startup spécialisée dans le développement d’outils ou de procédés industriels à des fins de transformation, et lauréate de la première promotion du Technoports. « Nous avons également signé un beau contrat avec Vallourec sur la maintenance vibratoire après les avoir rencontrés lors d’une visite organisée par le port », ajoute-t-il.

« Vous êtes tout en haut de la pyramide de notre avenir, puisque si nous n’innovons pas, un jour nous n’existerons plus. Nous avons donc besoin de votre intelligence et de votre action », conclut Jean-Frédéric Laurent, qui entend bien profiter des prochaines Assises de la mer, organisées les 20 et 21 novembre prochains à Bordeaux, pour donner de la visibilité à l’initiative Technoports. « Tous les décideurs du maritime seront réunis, c’est une occasion à ne pas manquer ! »

Sur le même sujet