Agrodrone : les deux bonnes nouvelles qui pourraient tout changer - Premium

Les planètes s’alignent, ne manque « plus que » le nerf de la guerre. « Tout est parti d’une stratégie qui a été mise en place avec l’aide de la Région. On avait été retenu par le programme d’accélération UpGrade. C’est dans ce cadre qu’on avait posé la stratégie de faire d’Agrodrone une entreprise à part, pour se focaliser sur toutes les applications agricoles », rappelle Patrice Rosier, cofondateur et cogérant de cette spin-off de la PME girondine Reflet du Monde. Portée sur les fonts baptismaux il y a un an presque jour pour jour, Agrodrone entend donc apporter « la révolution technique du drone dans l’agriculture » : semis couvert végétal, pulvérisation, dépôt d’anneaux de phéromones ou de trichogrammes, analyse multispectrale du terrain… Les applications sont nombreuses et le potentiel énorme. « Le marché est vaste. La preuve, on n’a pas de difficulté à signer des devis et des contrats, que ce soit avec des agriculteurs, des agrofournisseurs, des coopératives agricoles ou même avec des instituts de recherche comme l’Inrae », déroule le dirigeant.Pour aller plus loin :Drones : des usages nouveaux et futurs en actionL’entreprise étant créée, la force commerciale est en cours de développement. « Depuis le début de l’année, on a déjà signé pour quasiment la moitié du chiffre d’affaires 2023 », indique-t-il. Certes, celui-ci n’est pas très élevé, environ 40.000 euros, mais « c’est honorable pour un démarrage. La première année est consacrée aux investissements, on est plus occupé à dépenser de l’argent qu’à en gagner », estime le dirigeant. Lequel vient d’enregistrer coup sur coup deux bonnes nouvelles dans l’exécution de la feuille de route.Doctolib du drone agricole« Notre nouveau drone AG100, qui peut embarquer 50 kg de charge utile, vient d’obtenir l’autorisation générique de la DGAC. Il est le premier de cette taille en France à avoir ce feu vert pour voler dans le monde agricole », savoure Patrice Rosier, heureux de voir désormais derrière lui cette barrière à l’entrée. L'autorisation est d'ailleurs « directement européenne, parce que depuis janvier 2024, il y a une réglementation qui s’harmonise au niveau de toute l’UE », ajoute-il. Le type d’avantage, espère-t-il, qui réchauffera les ardeurs d’investisseurs que la jeune pousse avait trouvés l’an passé bien frileux.« Hier, on a eu l’annonce d’une bourse French Tech par Bpifrance », reprend le dirigeant. Cette manne viendra au soutien du développement d’un outil numérique qui pourrait changer la face du monde d’Agrodrone. « En gros, on cherche à mettre en place une sorte de Doctolib de la prestation drone agricole. Le but, c’est à la fois de prendre des rendez-vous avec les agriculteurs et de pouvoir le faire aisément sur toutes les régions de France », décrit-il. Autre avantage escompté avec cet outil : collecter de la donnée sur ce qui marche le mieux en matière d’intervention par drone. Ce faisant, la jeune pousse entend renforcer sa capacité de conseil auprès des agriculteurs. Le prestataire final pour exécuter ce projet sera bientôt choisi et le livrable est attendu d’ici quelques mois.Deux levées de fondsL’étape suivante se profile. « Maintenant, on doit lever des fonds pour accélérer et se déployer plus massivement. » Ce premier tour de table, Patrice Rosier l’espère à un million d’euros. « Pour conquérir le marché français. La seconde levée, ça sera pour le marché européen. » Une manne qui permettra notamment de passer de quatre à dix personnes, avec des profils commerciaux mais aussi techniques - notamment des télépilotes - dans le viseur. Une équipe renforcée grâce à laquelle Agrodrone vise pour 2024 un chiffre d’affaires de 200.000 euros.Emanation de sa grande sœur Reflet du Monde, Agrodrone s’appuie régulièrement sur elle mais vient aussi nourrir son plan de développement. « Le fait d'avoir la possibilité de manipuler des très gros drones avec Agrodrone permet de voir plus loin sur certains projets de Reflet du Monde, et notamment sur la lutte précoce contre les incendies », explique le dirigeant. L’AG100 peut ainsi embarquer de l’eau et intervenir « dans des zones où les véhicules des pompiers ne peuvent pas intervenir et où des Canadair seraient surdimensionnés au moment du départ de feu ». Ce qui était au départ un concept est en passe de devenir une réalité. « Un de nos partenaires est en train de travailler sur la partie détection avec l'intelligence artificielle qui repère directement dans l'image la présence d'un départ de feu », prolonge Patrice Rosier. Un drone de surveillance peut donc détecter un départ de feu, donner les coordonnées GPS et permettre à un drone d’extinction d’intervenir précocement sur zone. A même de séduire les SDIS, le système pourrait aussi contribuer à « sécuriser les zones industrielles ou pyrotechniques », ouvrant ainsi un vaste potentiel de développement commercial. AgrodroneSAS fondée en mars 2023Siège social : Saint-Aubin de MédocEffectif : 4 personnesCA : environ 40 k€

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