Aider les patrons en difficulté à comprendre le « le charabia administratif » - Premium

Lorsqu’Anaïs Fournier présente son métier, elle explique apporter « une clarté financière et une liberté administrative » aux chefs d’entreprise. En clair, cette entrepreneuse qui a fondé ADM en 2014, apporte conseils et assistance à ceux « qui pensent que c’est le comptable qui gère leur entreprise ». Alors que le comptable compte, le gestionnaire… Gère. Un rappel enfonçant des portes ouvertes, peut-être pas si inutile vu qu’Anaïs Fournier en a fait son activité, rentable. « Souvent, des chefs d’entreprise découvrent un peu tard qu’ils ont des obligations dans la gestion de leur société, et ils le découvrent dans la douleur », reprend la traductrice en charabia administratif, comme elle aime à se présenter. Qu’ils soient peintres, restaurateurs, prestataires informatiques ou tailleurs de pierre, quelle que soit l’activité… Tout le monde peut être concerné. Même si, précise l’entrepreneuse, ce sont plutôt des TPE allant jusqu’à une demi-douzaine de salariés, qui font appel à ses services. « La casquette de gestionnaire d’entreprise, c’est s’assurer de son chiffre d’affaires, que son carnet de commandes est rempli pour les mois à venir, qu’on a de l’argent sur son compte bancaire, c’est la gestion des salariés si on en a, énumère Anaïs Fournier. Et souvent, les choses ne sont pas priorisées. » Ancienne assistante de gestion dans une entreprise du bâtiment, elle a constaté ces problèmes en traitant avec des sous-traitants. « Parfois je voyais les factures trainer jusqu’au jour où je ne voyais plus ces sous-traitants, reprend-elle. Ils n’avaient pas géré la partie administrative et les services compétents comme l’Urssaf avaient saisi l’argent sur leur compte, leur entreprise ne pouvait plus fonctionner. »Comprendre chaque situation L’entrepreneuse a ainsi franchi le cap, créant sa propre structure. Concrètement, ADM est une société de conseil et de mise en place opérationnelle. Lorsqu’un patron la contacte, un grand entretien est réalisé durant deux heures. Puis Anaïs Fournier s’occupe de tout. Elle récupère des sacs voire des cartons de courriers, souvent non ouverts, et tente de comprendre ce qu’il se passe. De « l’archéologie » administrative, comme elle l’explique. « Souvent, il manque trois bilans comptables, les courriers n’ont pas été ouverts depuis deux ans, cite-t-elle en exemple. Ces chefs d’entreprise ont honte et ne disent rien. » Alors Anaïs Fournier lit, trie, classe, contacte l’expert-comptable ou les impôts. Et promet même des résultats sous 15 jours, ainsi que la fin des procédures avec les huissiers – s’il y en a. Après un bilan de la situation, elle accompagne son client et liste les priorités à mettre en place. Ensuite, ensemble, ils se mettent au travail. « Le point de départ qui peut paraître évident, c’est la mise à jour de la comptabilité, la gestion de la trésorerie quand les dettes se sont accumulées. Et le recouvrement des factures clients. La plupart des chefs d’entreprise que j’aide ont vendu, mais l’argent est dehors car ils n’ont pas relancé ou ont abandonné. » Mais la méthode ADM met-elle en danger les entreprises, une fois les impayés réglés ? « Non, assure sa fondatrice. Quand on sait où on va, on met des actions en place. Le chef d’entreprise vendra mieux, recalculera ses ratios, limitera les dépenses inutiles. Une fois la prise de conscience faite, on anticipe. »Une méconnaissance des patrons De l’expérience d’Anaïs Fournier, les difficultés les plus courantes viennent d’un manque d’anticipation de la trésorerie. Et d’une incompréhension entre comptabilité et gestion financière. ADM arrive, « traduit le charabia administratif » en expliquant par exemple que le plan de trésorerie n’est pas le plan de stratégie commerciale, ou le business plan. « Le problème, ce n’est pas tout ce charabia de l’administration française, précise-t-elle. C’est qu’on attend du chef d’entreprise qu’il sache tout faire. Beaucoup de professions se positionnent en tant que sachants, supérieurs, et n’expliquent pas pourquoi la gestion de l’entreprise est importante. Or il faut l’expliquer ! » Aujourd’hui ADM compte 23 clients réguliers ainsi que d’autres, ponctuels, sur des cas pratiques. Depuis octobre dernier une version digitale des services a vu le jour, sous la forme de capsules vidéos pédagogiques. « Nous sommes deux dans l’entreprise, avec un bureau à Floirac, et un autre dans le Médoc. J’aimerais pouvoir recruter une personne par site », envisage Anaïs Fournier. Rentable, sa société enregistre un chiffre d’affaires annuel allant de 100.000 à 150.000 euros.ADMBasée à Floirac2 salariés : CA : entre 100.000 et 150.000€

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