Une semaine après son introduction en bourse, Arverne Group affiche ses ambitions - Premium

Une introduction réussie. Le 19 septembre dernier, la pépite béarnaise Arverne Group devenait le premier pensionnaire d’Hélioparc à entrer en bourse, levant lors de son introduction à l’indice Euronext 162 millions d’euros, et fixant sa valorisation totale un peu en-dessous de 400 millions d’euros. Introduite à dix euros, l’action ARVEN s’est depuis bien maintenue et s’établissait ce lundi à 10,66€.« À partir de maintenant, grâce à cette levée de fonds, nous allons pouvoir lancer des projets concrets », se félicite Pierre Brossolet, co-fondateur et PDG du groupe. Des projets qui concernent deux filiales du groupe : les forages géothermiques, via la filiale 2gré, et l’exploitation de gisements de lithium par Lithium de France. Arverne Group vise les premières productions d’énergies géothermiques en 2025 et les premières productions de lithium en 2027, sur des gisements détectés en Alsace et dont le groupe possède les droits d’exploitation pour une période de quarante à cinquante ans. « On sait déjà que ce gisement est considérable, il devrait nous permettre des volumes d’extraction de l’ordre de 30.000 tonnes de lithium par an », ajoute M. Brossolet.Et si ce lithium n’est pas encore extrait, son premier acheteur est déjà connu : Renault a signé un contrat d’approvisionnement portant sur la livraison de 25.000 tonnes « d’or blanc », crucial pour la production de batteries pour véhicules électriques. Une belle marque de confiance, se réjouit Pierre Brossolet. Marque de confiance et d’intérêt également, l’entrée du constructeur automobile est également entré au capital du groupe Arverne, dont il possède 8,2% des parts et 8,5% des droits de vote. Parmi les autres actionnaires : les fonds Eiffel Investment Group (9,9% du capital social et 7,2% des droits de vote), Ademe Investissement (9,3% et 9,7%) et Sycomore AM (4,8% et 5,5%).Une entreprise en hypercroissance La croissance de l’ancienne start-up est impressionnante : lancé il y a à peine cinq ans par deux co-fondateurs, Arverne Groupe compte aujourd’hui 150 salariés, prévoit d’atteindre les 200 dans le courant de l’année 2024 et affiche l’ambition de « doubler ses capacités d’ici à deux ans ».Au cœur de son activité : la géothermie, c’est-à-dire extraire, à l’aide de forages, la chaleur venue des profondeurs de la Terre. Tous les cent mètres de profondeur, la température augmente en moyenne de trente degrés. En pompant à la surface de l’eau venue de plusieurs centaines de mètres sous la terre, explique Pierre Brossolet, on peut extraire sa chaleur avant de la réinjecter sous terre où elle se réchauffera à nouveau. « Un circuit fermé », conclut le dirigeant d’Arverne Group. Quant à la chaleur ainsi extraite, s’il est possible de la transformer en électricité, ce n’est pas l’ambition de l’entreprise béarnaise. « Plus de 50% de l’énergie consommée en France est utilisée pour produire de la chaleur », souligne Pierre Brossolet. Partant de ce constat, Arverne fait le choix de distribuer directement de la chaleur : soit via des réseaux de chaleur existants, qu’il s’agisse de réseaux de chaleur urbains ou industriels, soit en en construisant de nouveaux. L’énergie géothermale est une énergie de proximité, consommée tout près de l’endroit où elle est extraite.« L’époque où l’on produisait de l’énergie de façon centralisée pour la distribuer ensuite sur des grandes distances, ça n’est plus possible. Il faut opérer un changement d’état d’esprit », affirme Pierre Brossolet. La géothermie permet de produire de la chaleur (ou du froid, souligne le dirigeant) à petite échelle là où elle est nécessaire, d’autant plus qu’elle n’est pas dépendante de la présence de gisements de gaz ou de pétrole : 98% du territoire français est propice à la géothermie.Dès lors, pourquoi avoir choisi Pau pour y implanter l’entreprise ? À cette question, les dirigeants d’Arverne Group avancent trois réponses : un sous-sol déjà largement étudié et cartographié grâce aux activités gazières historiques du bassin de Lacq ; un vivier local de talents issus de la filière hydrocarbure, et surtout « la volonté des décideurs locaux », industriels comme politiques. « Alain Rousset, le président de la région Nouvelle-Aquitaine, a signé un partenariat régional géothermie avec l’ADEME, rappelle Pierre Brossolet. François Bayrou en tant que commissaire au plan est l’auteur d’une note sur la géothermie. Ici, comme en Alsace, les politiques comprennent ce qu’est le sous-sol ».Arverne GroupFondé à Pau en 2017CA 2022 : 10 millions d'euros150 salariés

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