Sanders Euralis : les dix ans d'une « bonne idée » - Premium

« C’était une bonne idée à l’époque, et ça l’est encore aujourd’hui », se félicite Laurent Dubain, président de Sanders Euralis. « À l’époque », c’était en 2013. La « bonne idée », c’était la création d’une coentreprise entre le groupe AVRIL, maison mère de Sanders et leader de la nourriture animale en France, et Euralis, géant coopératif palois de l’agriculture et de l’élevage. En tête, un modèle simple : les agriculteurs d’Euralis vendent leurs céréales à l’usine, qui les transforme en nourriture animale qui reviendra vers les éleveurs. La complémentarité est évidente, c'est « l’union de deux entreprises qui décident de marier leurs forces pour en faire quelque chose d’encore mieux », résume Laurent Dubain.Sanders Euralis fêtait ses dix ans ce jeudi, et les discours prononcés à la tribune installée à quelques pas des immenses silos à grain de l'usine s'accordent pour décerner au projet un satisfecit unanime. Témoin, une statistique : aujourd'hui, Sanders Euralis achète 15% des végétaux produits par les adhérents d’Euralis, et produit un tiers de la nourriture consommée sur les élevages de la coopérative. « En terme de circuit court, c’est difficile de faire plus vertueux », déclare Christophe Congues, président d’Euralis.1.200 recettes distinctes « La force de notre usine, c’est notre capacité à répondre à des cahiers des charges très spécifiques », explique Arnaud Cervera, directeur Exploitation de Sanders Euralis. L'usine reçoit quotidiennement des livraisons de céréales. À partir de 25 matières premières différentes, elle est capable de concevoir et produire 1.200 recettes distinctes en fonction du cahier des charges de ses clients. Certains éleveurs ont besoin de matières premières tracées pour pouvoir prétendre à des appellations contrôlées de type Porc Noir de Bigorre ou Ossau Iraty. Certaines doivent être composées à 100% d’un seul ingrédient, comme le maïs pur des canards à foie gras. D’autres sont un mix bien précis de différentes céréales aux apports nutritionnels différents, dosés précisément en fonction du type d'animal et de son stade de développement. Sous le contrôle d'un programme informatique, les grains de différents silos sont précisément mélangés, concassés à une taille donnée, compressés ou non en granulés de calibrages précis.Au total, Sanders Euralis produit 300.000 tonnes d’aliments chaque année, dont 90.000 pour palmipèdes. L'usine livre 2700 clients éleveurs et 92 points de distribution, principalement les magasins Point Vert du groupe Euralis. « On a fait face aux crises, raconte Philippe Manry, directeur général de Sanders, quand vient son tour de monter à la tribune. Nous avons connu cinq épisodes de grippe aviaire sur dix ans, rappelle-t-il. Il fallait être costaud, réfléchir à long terme. Et encore aujourd'hui, nous regardons loin devant ».Efforts de décarbonationSanders Euralis s'est donné un nouvel objectif de long terme : la décarbonation de son activité, précise Arnaud Cervera. Il s'agit tout d'abord de continuer de progresser dans l'utilisation de matières premières locales, en particulier le soja dont la culture se développe rapidement dans le sud-ouest. « 750 adhérents Euralis produisent du soja pour nos usines, rappelle le directeur exploitation de l'usine. Et nous nous appuyons sur notre second site, l'usine Sojalim de Vic-en-Bigorre », une unité de trituration de graines de soja qui a doublé sa capacité de production en 2022. Aujourd’hui, 94,8% des matières premières utilisées par Sanders Euralis sont produites en France. L'objectif est de continuer de réduire la part de céréales importées… sauf certaines, impossibles à sourcer en France, comme le soja OGM par exemple, moins cher que le soja classique mais pas cultivé dans l’hexagone. Il s'agit aussi d'optimiser le bilan carbone de l'usine en elle-même, à l'aide en particulier d'un outil numérique développé en interne capable de calculer le bilan carbone des recettes produites dans l’usine. Sanders Euralis annonce aussi un effort de diminution du nombre de kilomètres roulés par les camions de livraisons, qui rouleront, d’ici 2025, avec un biocarburant composé à 100% de soja français. L'usine revendique enfin un effort particulier sur sa consommation énergétique, qui représente 30% du coût de production des aliments. Entre 2021 et 2022, la consommation d'électricité a ainsi été réduite d'1,8%.Sanders Euralis13 Av. des Frères Lumière, 64140 LonsCA 2022 : 125 millions d'euros90 employés300.000 tonnes d'aliments fabriqués par an

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