Plat Beroi va se relancer et cherche un investisseur - Premium

Maxime Labarrère est fils et frère d’agriculteur. Lui est consultant… pour des exploitants agricoles qu’il accompagne dans leur stratégie et leur montage financier. Il a le mérite de le reconnaître. Avec l’aventure Plat Beroi, un concept de restaurant dans lequel « on achète ce que l’on mange et l’on mange ce que l’on achète », il a commis des erreurs qui ont transformé un bon concept en mauvais réseau. S’il a fait retirer son enseigne aux établissements de Pau et Tarbes, c’est parce qu’il estimait ne pas se retrouver dans le positionnement qu'ils affichaient. L’aventure avait commencé en 2019, à Coarraze, à proximité de la ferme familiale. « L’idée à l’origine de Plat Beroi n’est pas en soi très novatrice. On retrouve ce concept dans d’autres formes de restauration. J’ai tout d’abord cherché à valoriser nos productions propres : ma famille élève des blondes d’Aquitaine. J’ai été épaulé par un jeune chef local, qui était aussi un ami d’enfance. Le tandem a bien fonctionné. » Très vite, le concept séduit et rencontre un large succès et une rentabilité que l’entrepreneur estime « inespérée ». Logiquement, les frères Labarrère cherchent à fédérer d’autres producteurs et artisans locaux pour enrichir le magasin et la carte. Ils déposent la marque Plat Beroi et se projettent sur le développement de l’affaire.Là où, pour beaucoup, les années COVID ont été paralysantes, Maxime Labarrère refuse de serrer le frein à main et accélère. Après avoir trouvé un site pour ouvrir à Pau, le projet de confier ce nouvel établissement au chef de Coarraze est abandonné. La rencontre avec deux restaurateurs en recherche d’affaire sera opportune. Eux renforçaient leur crédit pour obtenir des concours bancaires, avec cette marque dont la notoriété était bien assise. Lui, au-delà de l’établissement qui s’ouvrira à Tarbes, voyait sa feuille de route se garnir. « Je n’ai pas voulu concéder de franchise, stricto sensu, mais plutôt des concessions de licence de marque. J’ai toujours cherché à m’entourer de partenaires, d’ambassadeurs de marque plus que de simples franchisés. Et j’ai voulu faire vite. Avec le recul, sans doute trop vite. » Un réseau trop peu structuré Maxime Labarrère dans la ferme familiale. Crédits DRLa formule Plat Beroi est ainsi conçue. Un déjeuner de type bistronomique, qui valorise les produits du terroir et des soirées plus familiales ancrées autour de tapas à la française. Les restaurants comportent une gamme assez étendue de produits qui sont utilisés en cuisine, mais qui sont aussi à la vente. Et c’est là, selon Maxime Labarrère, que les choses ne se sont pas déroulées exactement comme prévu. « J’avais bâti avec mes conseils un cahier des charges précis. Pas sur les producteurs eux-mêmes, mais sur la provenance et la qualité des produits. Avec le recul, je crois que j’aurais dû bâtir mon modèle sur une politique de référencement plus fermée avec une mini centrale d’achat. Les relations au sein du réseau, sans doute parce que je ne l’ai pas assez animé, se sont peu à peu distendues. A un certain point, les choses n’avaient plus de sens, elles n’étaient plus dans la philosophie qui m’a porté à la conception du projet. J’ai donc décidé début 2023 de tout stopper. » Un investisseur idéalement issu de la filière de la restauration Maxime Labarrère l’affirme haut et fort. Ce n’est pas du tout la fin de plat Béroi, c’est une renaissance éclairée par l’expérience. La version deux changera d’échelle avec des structures à échelle plus humaine, des locaux de 100 à 150 m². Mais elle sera surtout plus encadrée avec un déploiement prévu dans les villes du grand Sud-Ouest. L’entrepreneur sait aujourd’hui qu’une bonne idée ne fait pas forcément un bon business. Il cherche donc un partenaire qui lui permette de déployer sa stratégie de reconquête. « Il est clair que ce partenaire doit, pour moi, répondre à un double profil. Tout d’abord, j’ai besoin de renforcer la structure financière et celui ou celle que je recherche est d’abord un investisseur, qui croit en la marque et en son potentiel. Il faut ensuite que ce partenaire soit déjà impliqué dans la restauration ou dans l’agroalimentaire. Qu’il en possède les codes, qu’il sache m’accompagner au plus près pour nous accommoder aux contraintes d’un réseau. Porter des valeurs est une chose, structurer une démarche rigoureuse et agile en est une autre, qui n’est en rien contradictoire. » Maxime Labarrère cherche à lever 150.000 euros pour créer la cette deuxième version, ouvrir deux structures en propre et structurer son réseau.Plat BeroiFondé en 2019Siège : CoarrazeCA : 600 k€ dont 100 k€ dans le conseil stratégique agricole et agroalimentaire

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